jeudi 5 juin 2008
USA Il a cassé la baraque, Obama
« Ce n’est que lorsque la race, la couleur, le sexe et la condition sociale seront considérés comme des facteurs secondaires, et non comme la substance même de la vie, que la parole de la femme sera entendue, que la cause de la femme sera gagnée. »
Née esclave en 1858, Anna Julia Cooper, auteure de ces lignes, aura vécu assez longtemps pour assister aux débuts des mouvements en faveur de l’émancipation des noirs et des femmes, avant s’éteindre en 1964.
Les démocrates auront eu le mérite de réaliser le souhait prophétique de Mme Cooper. Sur la dizaine de candidats à la ligne de départ, dont certains de fort influents au sein de leur parti (Edwards, Richardson), ils auront rapidement opté en faveur de Clinton et Obama. Dès lors, la population savait que se jouait un moment historique du parcours politique des États-Unis. Le Parti démocrate serait représenté par une femme ou un noir lors de la présidentielle 2008. Et cette distinction, sexe ou couleur, à quelques exceptions près, n’a jamais été un sujet de débat, les idées défendues par l’un et l’autre candidat prévalant.
Finalement, après une campagne marathon, Barack Obama passait, le 3 juin, le cap des 2 118 délégués (2136,5 contre 1915,5 pour Clinton) nécessaires pour assurer son élection lors du congrès national du Parti démocrate qui aura lieu fin août à Denver au Colorado.
Autre fait remarquable de cette campagne à l’investiture démocrate : le taux de participation. Plus de 35 millions de personnes auront exprimé leur choix lors de ces primaires et caucus. Dans un pays où la participation à l’élection générale plafonne autour de 35 pour cent, mobiliser plus de 10 pour cent de la population pour l’investiture d’un parti, c’est exceptionnel.
Sommes-nous témoins d’un moment plus profondément historique de l’évolution des États-Unis qu’il n’y paraît au premier abord? Les misogynes et racistes seraient-ils disparus de la composition démographique de ce pays? Le fait est qu’ils n’ont pas osé se manifester trop ouvertement à l’occasion de cette campagne. Mais sera-ce le cas lors de l’élection générale? Les auditoires des Howard Stern, Rush Limbaugh et autres poubelles médiatiques, se seraient-ils évaporés? Si oui, enfin!
Il ne se peut pas, que j’aie
Attendu l’aurore en vain.
Il faut qu’il y ait, pour moi,
Le commencement, aussi,
De quelque chose…
Jean-Aubert Loranger (Moments)
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1 commentaire:
Merci monsieur!
Je cherchais pour quelque mots sur la vie d'Anna Julia Cooper que je puisse utiliser dans mes cours de francais ici aux E.-U.
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