dimanche 29 mars 2009

Canada-Colombie Un pacte immoral





L’ère Bush est révolue aux États-Unis, tout le monde le sait sauf Stephen Harper et son gouvernement. Bush souhaitait conclure un traité de libre-échange avec la Colombie. Barrack Obama s’y est opposé et refuse encore de l’envisager tant que les mœurs dans ce pays ne se seront pas assainies. Le gouvernement conservateur canadien, lui, continue de rouler dans les ornières laissées par huit ans de régime républicain au sud de la frontière et enclenche le processus de ratification de libre-échange avec la Colombie.

Ce gouvernement est-il mal renseigné ou est-il obsédé par son biais idéologique? Des leaders syndicaux sont la cible de meurtriers, des chefs amérindiens et leurs familles sont assassinés, des groupes paramilitaires d’extrême-droite concurrence en violence avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), les trafiquants de drogue imposent toujours leur loi, le président Alavaro Uribe favorise les entreprises opérant dans son pays en appliquant des mesures notoirement anti-syndicales. Et le Canada désire signer une entente de libre-échange avec ce pays? Le Canada serait-il maintenant dénué de toute valeur morale?

Les huit enfants de trois syndicalistes tués poursuivent, en Alabama, la compagnie Drummond Co. Inc. qui opère la mine de charbon La Loma en Colombie. Valmore Locarno, employé d’entretien et président du syndicat, en compagnie de Victor Orcasita, membre du comité exécutif du syndicat, en 2001, ont été tirés à bout portant à leur descente de l’autobus de la compagnie à l’entrée de la mine. Sept mois plus tard, Gustavo Soler, qui avait succédé à Locarno à la présidence du syndicat, était exécuté de la même façon.

Les enfants souhaitent être indemnisés par la compagnie. Une poursuite semblable, entendue en 2007, a échoué. Cependant, les avocats des familles soutiennent que la nouvelle poursuite a de meilleures chances de réussite, puisqu’un témoin qui ne pouvait se présenter devant le tribunal la première fois, en raison de sa détention, est maintenant libre et peut témoigner. Rafael Garcia, qui était emprisonné en Colombie lors du premier procès a été libéré et il est sorti du pays. Il soutient avoir vu de hauts dirigeants de la compagnie Drummond remettre un porte-documents rempli d’argent à des membres de la milice paramilitaire. Selon Garcia, les dirigeants en question seraient le président-directeur général de la filiale colombienne de Drummond et son vice-président. Ce dernier serait un proche du leader de la milice les Autodéfenses unie3es de la Colombie, Rodrigo Tovar Pupo, extradé de Colombie depuis et en attente de procès aux États-Unis pour trafic de drogue.

Les Amérindiens

Le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU et l’organisme Human Rights Watch soutiennent que le mois dernier au moins 17 amérindiens de la tribu Awa ont été tués dans l’état de Narino. Cet état du sud-ouest de la Colombie est devenu, ces dernières années, l’un des plus violents du pays. La guérilla de gauche, les milices paramilitaires, les trafiquants de drogues et l’armée colombienne s’affrontent dans la région et les résidants de Narino sont au milieu de la tourmente à tel point que 30 000 d’entre eux ont quitté leur région et sont devenus des réfugiés intérieurs l’année dernière.

La banane finance la tuerie

Raúl Hasbún, de sa cellule de la prison de Medellin, se vante au reporter Steven Dudley du Miami Herald, d’avoir présidé à l’élimination de centaines de ses compatriotes. Ancien producteur de bananes et membre des forces paramilitaires d’extrême-droite de la Colombie, Hasbún explique au journaliste comment il finançait son organisation. Les compagnies bananières lui payaient une taxe de trois cents par caisse de fruits exportée. Les milices étaient ainsi richement loties et disposaient de tout l’arsenal nécessaire pour leurs opérations.

Ces révélations indisposent fortement Washington qui subit de fortes pressions de groupes de défense des droits humains pour enquêter sur les liens existant entre les multinationales présentes en Colombie et les milices de droite.

Cible syndicale

À Palm Beach, en Floride, la compagnie Chiquita est poursuivie par des proches de victimes des forces paramilitaires. Chiquita a déjà admis avoir versé 1,7 million $ en sept ans aux paramilitaires afin d’assurer, selon elle, la protection de ses employés. Néanmoins, elle a été condamnée à verser 25 millions $ d’amende pour avoir contribué financièrement aux activités d’une organisation terroriste.

Parmi les victimes avouées de Hasbún figure Isidro Segundo Gil, président du syndicat des travailleurs de l’usine Coca-Cola, tué en 1996. Hasbún affirme avoir tué Gil parce qu’il collectait de l’argent pour les FARC. « J’ai tué un grand nombre de syndicalistes, ajoute Hasbún, pas parce qu’ils étaient syndicalistes mais parce qu’ils travaillaient avec les guérillas ou étaient membres des guérillas. »

Un président au-dessus de tout soupçon?

Et le président Alvaro Uribe dans tout cela? On soupçonne les paramilitaires de lui avoir donné un coup de main pour son élection de 2002 et, depuis sa réélection en 2006, une série de scandales liés aux activités des paramilitaires éclabousse son administration. Sa ministre des Affaires étrangères a dû démissionner, son père et son frère étant accusés de liens avec les paramilitaires. Le directeur du Département administratif de la sécurité (services secrets), un proche du président, a été arrêté pour les mêmes raisons. En tout, 63 congressistes ont été identifiés par la Cour suprême comme des supporteurs des paramilitaires et 32 sont emprisonnés. Le cousin germain du président Uribe, Mario Uribe Escobar a démissionné de son poste de sénateur toujours pour les mêmes raisons. C’est lui qui avait cofondé le parti du président Colombia Democratica dont la totalité des élus au parlement sont aujourd’hui derrière les barreaux.

Les traités de libre-échange ne devraient-ils pas être réservés à des pays où tous les droits fondamentaux sont garantis? Pourquoi cet empressement du gouvernement canadien à ratifier un accord avec la Colombie? Quels sont les enjeux cachés derrière cet emballement? Quels intérêts sert-il?

Discernement et jugement
Bases solides de décisions judicieuses
L’idéologie suivie aveuglément
Rend même la droite raisonnable frileuse

lundi 23 mars 2009

Radio-Canada Encore et toujours dans le collimateur



Radio-Canada se retrouve encore une fois au cœur de la tourmente. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper lui coupe les vivres et la haute direction de la société jongle avec des scénarios qui lui permettraient de boucler son budget.

Étonnamment, toutefois, le journal La Presse nous apprend que des primes au rendement sont versées à 80 membres de la haute direction. La société ne s’en est jamais vantée. Ainsi, de 2000 à 2007 ces primes ont augmenté de plus de 65 %, passant de 1 061 650 $ à 7 627 445 $ par année. Le porte-parole de la direction explique ingénument que les primes étant versées en pourcentage du salaire il est normal qu’elles aient cru. Il est certain que la rémunération des employés syndiqués de Radio-Canada/CBC n’a pas augmenté de 65 % pendant la même période. Qui plus est, la société conteste toujours l’existence de disparité salariale entre les hommes et les femmes dans certains de ses secteurs d’emploi.

Apprendre que la haute direction s’attribue de généreuses primes au rendement n’a rien pour attirer la sympathie à l’endroit du radiodiffuseur public. Et les conservateurs n’hésiteront pas à monter au créneau pour fustiger la société et ses dirigeants, poursuivant de la sorte une offensive déjà entreprise.

Les conservateurs sur le pied de guerre

Le groupe torontois Friends of Canadian Broadcasting a relevé toute une série de déclarations ou de gestes posés par les conservateurs démontrant toute leur aversion face à Radio-Canada/CBC.

Les libéraux, le 30 mai 2006, ont soumis à la Chambre des communes une résolution réclamant, entre autres choses, l’accroissement du financement gouvernemental en faveur de la radiodiffusion publique. Résultat du vote : 155 pour, 121 contre. Les contre étaient tous conservateurs.

En février 2008, un rapport du comité permanent du Patrimoine recommandait que, sur une période de sept ans, le financement public vers Radio-Canada/CBC soit porté de 33 $ per capita à 40 $. Les membres conservateurs du comité ont inscrit leur dissidence.

Le fin connaisseur de la culture québécoise, le ministre du Patrimoine, James Moore, dans une entrevue accordée à la radio de la CBC niait, le 21 janvier dernier, qu’il y ait des coupes financières en vue concernant Radio-Canada/CBC dans le prochain budget. Or, dans les estimés financiers entrant en vigueur le 1er avril prochain et déposés en Chambre le 26 février apparaît une diminution de 5,6 % des sommes allouées au radiodiffuseur public, soit 63 millions $ en moins. L’allocation gouvernementale passe ainsi de 1 115 424 000 $ à 1 052 608 000 $. 63 millions $ à Radio-Canada/CBC équivalent à environ 800 à 900 emplois à temps plein.

Dans l’édition du 6 mars 2009 du National Post, l’ex vice-président de la très conservatrice Coalition nationale des citoyens expliquait pourquoi Stephen Harper avait été choisi pour présider son organisme en 1997. Pour occuper ce poste, disait Gerry Nichols, il faut « premièrement posséder une idéologie conservatrice pure, avec un petit « c ». Cela signifie répudier d’abord tout l’héritage de Pierre Elliott Trudeau. Vous devez ensuite voir dans la CBC un compagnon de route des socialistes. Plus généralement, vous devez être convaincu que tout ce que fait le secteur privé, le public peut le faire… en pire. » M. Harper répondait à tous ses critères et son opinion à l’égard de la CBC ne semble pas avoir changé.

Au cours de la campagne électorale de 2004, le candidat conservateur dans Vancouver Quadra, Stephen Rogers, qualifiait la CBC de Communist Broadcasting Corporation. Il n’a jamais été rappelé à l’ordre par son chef.

Un président fossoyeur?

Hubert Lacroix a été nommé par Stephen Harper président de la Société Radio-Canada/CBC le 5 novembre 2007. Parmi les antécédents de M. Lacroix figurent quelques aspects intéressants. Celui-ci provient du cabinet montréalais Stikeman Elliott spécialisé dans les fusions et acquisitions d’entreprises. Il a contribué 1 000 $ (le maximum permis par la loi) à la caisse d’un candidat conservateur lors de la campagne électorale de 2006. Son expérience en radiodiffusion se limite à avoir présidé le conseil d’administration de Télémédia quand la famille de Gaspé-Beaubien a décidé de se départir de ses stations de radio.

Quel est le véritable mandat de M. Lacroix? Liquider en pièces détachées Radio-Canada/CBC? En présider l’hémorragie financière jusqu’à ce qu’elle soit réduite en peau-de chagrin?

À quand le jour où Céline Galipeau, Pascale Nadeau, René-Homier Roy et Michel Désautels animeront un télé-radiothon afin d’amasser des fonds pour financer les activités de notre radiodiffuseur national?

À la guignolée des fêtes, sera-ce Enfants soleil qui fera des dons à Radio-Canada/CBC?

L’argent est le nerf de la guerre
Les conservateurs mènent le combat
Souhaitent nous ramener où naguère
L’information était sous contrôle d’État

lundi 16 mars 2009

Québec Jongleries avec l’argent des autres

Henri-Paul Rousseau considère mystérieux le fait qu’il ait autorisé lui-même une série de transactions qui ont mené la Caisse de dépôt et de placement a accumulé près de 60 pour cent du papier commercial adossé à des actifs détenu par des institutions financières au Canada.

La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, ne s’informait pas de l’évolution du Fonds d’amortissement aux régimes de retraites administré par la Caisse même si son rendement négatif occasionne une partie substantielle du déficit inscrit au budget 2009-2010. Ce déficit budgétaire s’inscrit dans la foulée d’une série de baisses d’impôt qui ont eu un impact minime sur le revenu des contribuables à revenu moyen mais a porté un dur coup aux finances du Québec. Maintenant le déficit coûtera des millions $ à ces mêmes contribuables en frais d’intérêt, neutralisant, à terme, le peu de bénéfices découlant des économies d’impôt réalisées.

À la FTQ, encore une fois, la magouille fait surface dans l’ignorance totale du président Michel Arsenault, celui-ci affirmant d’abord qu’il ne peut intervenir auprès des syndicats membres de son organisation et nous apprenant ensuite qu’il a demandé à Jocelyn Dupuis de quitter son poste de directeur général de la FTQ Construction. Le président ne voit pas non plus ce qu’il y a d’insolite à ses fréquentations avec M. Antonio Accurso qui est à la tête de l’une des plus importantes entreprises du secteur de la construction.

Le gouvernement de Jean Charest continue de s’enliser dans le dossier PPP du CHUM tout en dilapidant temps et argent dans son obstination à vouloir consacrer à une tierce partie la responsabilité de la construction et de l’entretien du centre hospitalier, alors que tous les intervenants du milieu s’y objectent et que le partenaire avoue son incapacité financière à poursuivre sans garantie gouvernementale.

L’administration montréalaise du maire Gérald Tremblay ampute de 40 millions $ sa contribution à la Société de transport de Montréal, réclamant de Québec une hausse de sa quote-part en faveur du transport en commun. La direction de la STM affirme sa capacité de faire sa part et être en mesure d’économiser de 10 à 12 millions $ « sans affecter le service à la clientèle » non plus que son programme d’amélioration des équipements, le tout sans hausse de tarifs. Est-ce à dire que la STM, depuis des années, s’administre avec une dizaine de millions $ de trop?

Ça, c’est ce qu’on sait. Qu’est-ce qu’on ignore? Nous voguons dans le brouillard.

Le Québec est-il dominé par une mentalité qui voudrait qu’une fois que notre argent, à titre de contribuable ou de cotisant, est entre les mains de nos dirigeants ceux-ci peuvent en disposer à leur gré ou en nier toute imputabilité dans la gestion? Transparence, saine gouvernance, des balivernes? Les citoyennes et citoyens ne donnent pas leur argent à ceux qui l’administrent, ils leur confient s’attendant à recevoir des services en retour.

Milliers, millions, milliards ne sont plus vôtres
Devenus miens
En dispose comme il me convient
Et dedans je me vautre

lundi 9 mars 2009

USA Le père de la radio-poubelle leader des Républicains?


Il travaille d’arrache-pied à la faillite du plan de relance du président Obama qu’il traite de socialiste, est contre le recours aux cellules souches, nie le réchauffement climatique, tient des propos racistes, qualifie les soldats s’opposant à la guerre d’Irak de peureux. Rush Limbaugh, à partir de ses studios de Palm Beach, en Floride, compte sur un auditoire de 13,5 millions de personnes qui l’écoutent religieusement débiter ses inepties semaine après semaine. Limbaugh est sans contredit, depuis la fin des années 70, le père universel de la radio-poubelle.

Si sa cible favorite, par les temps qui courent, est le Parti démocrate, il ne ménage guère non plus les « Républicains-démocrates », comme il les appelle. Le combat de Limbaugh quant à la nécessité de maintenir la ligne dure à l’encontre des « socialistes » de la Maison blanche fait dire à Rahm Emanuel, directeur du personnel de la présidence, que le véritable meneur du Parti républicain n’est nul autre que Rush Limbaugh. Cette déclaration est intervenue à l’occasion d’une entrevue accordée à l’émission Face the Nation diffusée le dimanche 1er mars sur CBS.

Prenant le relais de cette déclaration, le président du Parti républicain, Michael Steel, a qualifié Limbaugh d’amuseur public sur CNN à quoi, l’animateur radio a rétorqué le lendemain que Steel n’était pas fait pour diriger son parti. Steel, constatant qu’il ne pouvait avoir le dernier mot avec Limbaugh, lui a finalement présenté ses excuses. Et Limbaugh d’en remettre en invitant, le mercredi 4 mars, le président Obama à débattre avec lui pendant son émission tout en offrant d’assumer ses frais de transport et de sécurité.

Si les adjoints du président Obama et les membres influents du Parti démocrate pointe de la sorte Limbaugh, c’est que celui-ci multiplie les attaques contre le plan de relance et les politiques du président. « Qu’y a-t-il d’étrange, explique Limbaugh, au fait d’être franc quand je dis que je souhaite que Barack Obama échoue dans sa mission de rebâtir et réformer ce pays comme si le capitalisme et les libertés individuelles n’étaient pas son fondement. »

La base du Parti démocrate se mobilise également et a mis sur pied un concours intitulé « Send Rush a message » jeu de mots avec le prénom de l’animateur et l’urgence d’agir pour le contrer. Le parti désire recevoir des suggestions de messages afin de répliquer à Limbaugh et le slogan qui l’emportera sera affiché à proximité de sa résidence de Palm Beach. Le porte-parole du Parti démocrate insiste : « Nous souhaitons que Limbaugh voit notre message et sache ceci : les Américains veulent que le président Obama réussisse parce que s’il réussit, c’est notre pays qui réussira. »

Le président du Parti républicain du comté de Palm Beach rétorque que Limbaugh ne désire pas l’échec du pays mais s’objecte, comme beaucoup d’autres Républicains, au coût des solutions soumises par le président, oubliant de mentionner que l’administration Bush a laissé en héritage à celle d’Obama le déficit le plus lourd jamais enregistré depuis l’indépendance des États-Unis.

Dans sa croisade anti-Obama, Limbaugh tire à boulets rouges sur toutes les décisions prises et les nominations annoncées. Ainsi, Julius Genachowski a récemment été nommé commissaire à la Commission fédérale des communications (FCC). Qu’a-t-il à reprocher au nouveau commissaire? Il serait favorable à l’information régionale, contre la concentration des entreprises de radiodiffusion et l’accès des minorités ethniques à la propriété de stations de radio ou télé. Pour Limbaugh, c’est clair et net : cette nomination est un pas supplémentaire d’Obama dans sa guerre contre le capitalisme.

Feuille de route

Rush Limbaugh a un curriculum vitae farci de controverses qui font ressortir la courtoisie des propos d’un Louis Champagne, d’un Jeff Filion ou d’un Gilles Proulx. Quelques exemples.

Michael J. Fox, atteint de la maladie de Parkinson, milite en faveur des recherches sur les cellules souches. Limbaugh soutient que Fox recourt à ses dons d’acteur pour exagérer les symptômes de sa maladie afin de défendre sa cause.

Des vétérans de l’armée américaine s’étant joints à une manifestation pour protester contre la guerre en Irak se sont fait traiter de peureux et de soldats-bidons par Limbaugh.

Le réchauffement climatique n’existe tout simplement pas, selon Limbaugh, qui en donne la preuve en affirmant que les hivers sont plus froids que jamais aux États-Unis et que la neige s’y fait toujours abondante d’une année à l’autre. De la simplicité ou du simplisme?

Pendant la campagne des primaires présidentielles, Limbaugh a lancé son opération « chaos ». Il incitait les militants républicains à s’inscrire sur les listes de votes des démocrates et de voter en faveur d’Hilary Clinton pour empêcher l’élection d’Obama.

En 2003, ESPN a embauché Limbaugh à titre de commentateur pour les matchs de football de la NFL. Livrant ses impressions sur la performance de Donovan McNab, quart-arrière de couleur des Eagles de Philadelphie, Limbaugh a estimé que celui-ci ne méritait pas les éloges qui lui étaient prodigués parce que c’est la défensive qui a fait tout le travail en faveur de l’équipe. « Bien entendu, ajoutait-il, les médias voudraient bien qu’un noir fasse du bon travail comme quart-arrière. » Face aux tollés qui ont suivi, Limbaugh a remis sa démission à ESPN.

Un épisode de sa vie à occuper les manchettes pendant de longues semaines, il a y cinq ans, à partir de révélations du National Enquirer, un vif concurrent de Limbaugh pour le titre lanceur de boue dans l’opinion publique. Limbaugh, selon l’hebdo, serait accroc aux médicaments, ce qu’il avoue à ses auditeurs. Mais loin de s’arrêter là, l’histoire déclenche une enquête policière et Limbaugh est accusé, en 2006, de « doctor shopping ». Il collectionnait les ordonnances par dizaine pour se procurer des médicaments. La poursuite en est venu à une entente à l’amiable. Limbaugh ne fera pas de prison mais en retour versera 30 000 $ pour défrayer les coûts de l’enquête et s’engagera dans un programme de désintoxication d’une durée de 18 mois. Fréquemment sur ses ondes, Limbaugh s’attaquait aux juges qu’il qualifiait de trop cléments envers les consommateurs de drogue qui, selon lui, méritaient tous d’être emprisonnés.

L’idole de Limbaugh demeure Ronald Reagan pour qui moins d’état était le meilleur état qui soit. George W. Bush a poursuivi avec zèle cette philosophie, sous les applaudissements de Limbaugh, et a placé son pays en crise après avoir déréglementé tout ce qu’il pouvait, à commencer par le secteur financier.

Fidèle à lui-même, Limbaugh traite couramment Obama de « magicien nègre », en souhaitant voir se briser sa baguette magique qui opère avec magnétisme sur l’opinion publique, ce qui enrage le commentateur de 58 ans.

Le venin du bout de la langue
Se crache à pleines ondes
Aucun couvercle sur l’amas de vidange
Ne retient ces propos immondes

lundi 2 mars 2009

Cuba Nouvelle ère castriste


La chambre des représentants des États-Unis a voté en faveur d’un assouplissement des conditions de séjour sur l’île de Cuba à l’intention des Cubains américains désirant visiter leurs familles demeurées au pays. Cette question, d’une part, est loin de faire l’unanimité au sein de la diaspora cubaine et, d’autre part, le gouvernement cubain semble s’en désintéresser.

Raul Castro, depuis un an maintenant, tient les rênes de son pays et, depuis quelques mois, les représentants de presque toute l’Amérique latine ont défilé à La Havane, les pays européens renouent leurs liens avec le régime castriste et, cette semaine, se déroule, dans la capitale cubaine, une rencontre internationale d’économistes sur la mondialisation. Cette ouverture vis-à-vis Cuba tend à conforter le gouvernement et à pondérer ses pressions pour une levée du blocus américain à son encontre.

Lula du Brésil, Bachelet du Chili, Kirchner d’Argentine et l’inévitable Chavez du Venezuela, notamment, ont visité le président Raul Castro et signé diverses ententes de coopération avec leur homologue. Même qu’Alvaro Colom du Guatemala a effectué à La Havane sa première visite officielle depuis qu’il occupe la présidence de son pays. Colom, à sa descente d’avion, s’est empressé de présenter des excuses pour la collaboration que son pays a apportée à la CIA en vue de la tentative d’invasion survenue à la Baie des Cochons le 17 avril 1961. « Aujourd’hui, je veux demander à Cuba de nous pardonner d’avoir offert notre pays, notre territoire, pour préparer l’invasion de Cuba », a lancé le président guatémalien à ses hôtes.

La semaine dernière, Jack Lang, émissaire spécial du président Nicholas Sarkosy, s’est amené à Cuba « pour explorer avec les autorités cubaines les modalités d’une reprise du dialogue politique et de la coopération entre la France et Cuba », selon un communiqué émis depuis l’Élysée.

Enfin, cette semaine La Havane est le théâtre de la XIème Rencontre internationale d’économistes sur la mondialisation et les problèmes de développement qui regroupera plus d’un millier de spécialistes des sciences économiques et sociales d’un peu partout dans le monde, dont trois prix Nobel d’économie, de même que des représentants du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et de l’UNESCO. Ce forum sera l’occasion de débattre de la crise économique mondiale, de ses conséquences et de ses possibles solutions.

Séjours facilités

Pendant ce temps, la Chambre des représentants des États-Unis vote à 245 contre 178 en faveur d’un assouplissement des conditions de séjours des Cubano-américains dans leur pays d’origine. Ainsi la limite de séjour de 14 jours est levée et sera dorénavant illimitée et il sera possible d’y dépenser jusqu’à 170 $ par jour, le plafond étant présentement de 50 $, le tout une fois par année.

Sauf que la loi doit maintenant être entérinée par le sénat, ce qui n’est pas chose faite. Le sénateur Mel Martinez de la Floride entend bien s’y opposer. Encore une fois, le président Barack Obama doit réunir au moins 60 votes en faveur de son projet pour que le sénat puisse se prononcer sur la question. Ces mesures pour faciliter les visites vers l’île des Antilles ont été incluses dans une loi financière accordant à la Floride pour 410 milliards $ d’aide à divers projets d’infrastructures afin de relancer l’économie de l’état.

Aucune réaction officielle n’est venue de Cuba à la suite de l’adoption de cette loi par la Chambre des représentants, le gouvernement cubain préférant sans doute miser prioritairement sur son offensive diplomatique hors des États-Unis et laisser le gouvernement Obama entamer ses initiatives selon son gré.

Fidel va bien

Il va sans dire qu’il est difficile d’aborder la question cubaine sans référer à la santé du lider maximo, Fidel Castro. Les présidentes du Chili et de l’Argentine se sont entretenues avec lui lors de leur visite. Chavez de même. Les trois visiteurs ont affirmé que Fidel semblait en bonne forme. Chavez s’est retrouvé en tête-à-tête avec l’ex-président de 82 ans deux jours de suite, les 20 et 21 février, pendant trois heures, la première fois, et quatre heures, la deuxième.

« Fidel nous a tous surpris, rapporte Chavez. Il voulait marcher dans les rues de La Havane. Un miracle! Les gens qui le voyaient en pleuraient. » Aucune photo officielle de cette rencontre n’a été publiée.

Ce pays laissé pour compte
Détourne le regard
L’adversité il surmonte
Assuré de s’en sortir tôt ou tard