lundi 2 mars 2009

Cuba Nouvelle ère castriste


La chambre des représentants des États-Unis a voté en faveur d’un assouplissement des conditions de séjour sur l’île de Cuba à l’intention des Cubains américains désirant visiter leurs familles demeurées au pays. Cette question, d’une part, est loin de faire l’unanimité au sein de la diaspora cubaine et, d’autre part, le gouvernement cubain semble s’en désintéresser.

Raul Castro, depuis un an maintenant, tient les rênes de son pays et, depuis quelques mois, les représentants de presque toute l’Amérique latine ont défilé à La Havane, les pays européens renouent leurs liens avec le régime castriste et, cette semaine, se déroule, dans la capitale cubaine, une rencontre internationale d’économistes sur la mondialisation. Cette ouverture vis-à-vis Cuba tend à conforter le gouvernement et à pondérer ses pressions pour une levée du blocus américain à son encontre.

Lula du Brésil, Bachelet du Chili, Kirchner d’Argentine et l’inévitable Chavez du Venezuela, notamment, ont visité le président Raul Castro et signé diverses ententes de coopération avec leur homologue. Même qu’Alvaro Colom du Guatemala a effectué à La Havane sa première visite officielle depuis qu’il occupe la présidence de son pays. Colom, à sa descente d’avion, s’est empressé de présenter des excuses pour la collaboration que son pays a apportée à la CIA en vue de la tentative d’invasion survenue à la Baie des Cochons le 17 avril 1961. « Aujourd’hui, je veux demander à Cuba de nous pardonner d’avoir offert notre pays, notre territoire, pour préparer l’invasion de Cuba », a lancé le président guatémalien à ses hôtes.

La semaine dernière, Jack Lang, émissaire spécial du président Nicholas Sarkosy, s’est amené à Cuba « pour explorer avec les autorités cubaines les modalités d’une reprise du dialogue politique et de la coopération entre la France et Cuba », selon un communiqué émis depuis l’Élysée.

Enfin, cette semaine La Havane est le théâtre de la XIème Rencontre internationale d’économistes sur la mondialisation et les problèmes de développement qui regroupera plus d’un millier de spécialistes des sciences économiques et sociales d’un peu partout dans le monde, dont trois prix Nobel d’économie, de même que des représentants du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et de l’UNESCO. Ce forum sera l’occasion de débattre de la crise économique mondiale, de ses conséquences et de ses possibles solutions.

Séjours facilités

Pendant ce temps, la Chambre des représentants des États-Unis vote à 245 contre 178 en faveur d’un assouplissement des conditions de séjours des Cubano-américains dans leur pays d’origine. Ainsi la limite de séjour de 14 jours est levée et sera dorénavant illimitée et il sera possible d’y dépenser jusqu’à 170 $ par jour, le plafond étant présentement de 50 $, le tout une fois par année.

Sauf que la loi doit maintenant être entérinée par le sénat, ce qui n’est pas chose faite. Le sénateur Mel Martinez de la Floride entend bien s’y opposer. Encore une fois, le président Barack Obama doit réunir au moins 60 votes en faveur de son projet pour que le sénat puisse se prononcer sur la question. Ces mesures pour faciliter les visites vers l’île des Antilles ont été incluses dans une loi financière accordant à la Floride pour 410 milliards $ d’aide à divers projets d’infrastructures afin de relancer l’économie de l’état.

Aucune réaction officielle n’est venue de Cuba à la suite de l’adoption de cette loi par la Chambre des représentants, le gouvernement cubain préférant sans doute miser prioritairement sur son offensive diplomatique hors des États-Unis et laisser le gouvernement Obama entamer ses initiatives selon son gré.

Fidel va bien

Il va sans dire qu’il est difficile d’aborder la question cubaine sans référer à la santé du lider maximo, Fidel Castro. Les présidentes du Chili et de l’Argentine se sont entretenues avec lui lors de leur visite. Chavez de même. Les trois visiteurs ont affirmé que Fidel semblait en bonne forme. Chavez s’est retrouvé en tête-à-tête avec l’ex-président de 82 ans deux jours de suite, les 20 et 21 février, pendant trois heures, la première fois, et quatre heures, la deuxième.

« Fidel nous a tous surpris, rapporte Chavez. Il voulait marcher dans les rues de La Havane. Un miracle! Les gens qui le voyaient en pleuraient. » Aucune photo officielle de cette rencontre n’a été publiée.

Ce pays laissé pour compte
Détourne le regard
L’adversité il surmonte
Assuré de s’en sortir tôt ou tard

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