lundi 24 novembre 2008

USA Des armes entre les mains des enfants et un sein en Cour suprême

Une journée comme les autres à l’école secondaire Dillard High School de Fort Lauderdale, jusqu’à au moment où, devant les casiers des élèves, une détonation retentisse. Une banale querelle entre deux adolescentes de 15 ans se termine par la mort de l’une d’elles.

Les médias ont bien évidemment rapporté l’événement en recueillant les informations provenant des policiers et les commentaires des autorités scolaires. D’où provenait l’arme à feu, quel était l’origine du conflit entre les jeunes filles, serait-il opportun d’installer des détecteurs de métal aux entrées des écoles… Sauf que, pas un mot sur le fait que l’ado ait eu une arme à feu en sa possession.

Etonnant? Oui et non. Il se trouve qu’aux États-Unis la possession d’une arme à feu fait partie d’une certaine culture. La Cour suprême, plus tôt cette année, a confirmé que les droits couverts par le second amendement incluaient la possession d’une arme. Le tout à la suite d’une longue bataille entreprise par la National Rifle Association (NRA) l’un des lobbies les plus influents du pays. Pour ne pas être en reste, l’état de la Floride a autorisé les employés à apporter avec eux leur arme au travail.

Avec cette toile de fond, en plus de la prolifération, de séries télévisées, de films et de jeux vidéo qui banalisent l’usage des armes à feu, est-il vraiment surprenant que la police et les directions d’écoles aient saisi pas moins de 3 000 armes dans les écoles secondaires au cours des quatre dernières années dans les seuls comtés de Broward et Palm Beach? Pendant l’année 2007-2008, 503 armes ont été saisies dans Broward et 315 dans Palm Beach.

Pour Marion Hammer, lobbyiste de la NRA pour la Floride, cette situation découle de la négligence parentale pas de la présence d’armes dans les domiciles. C’est court et c’est tout. Pas de problème avec la possibilité de se procurer une arme de poing dans n’importe quel « pawn shop » ayant pignon sur rue à tous les quarts de kilomètre sur certaines artères.

Pour la NRA posséder une arme est un droit fondamental, l’utiliser une responsabilité personnelle. Quant à l’expression « contrôle des armes à feu », elle doit être bannie du vocabulaire.

Le sein de Janet

Cela va de soi, il y a des sujets beaucoup plus sérieux dont il faut saisir la Cour suprême des États-Unis, comme cette amende de 500 000 $ imposée au réseau de télévision CBS et qu’un juge de la Cour fédérale de Philadelphie a annulé en juillet en invoquant que CBS ne pouvait être tenue responsable des agissements de Janet Jackson.

C’est en 2004, durant le spectacle de la mi-temps du Superbowl, que Janet Jackson avait montré ce sein qu’on ne saurait voir en heures de grande écoute. C’est vrai que devant le Superbowl, même un adulte américain s’infantilise.

Froissée, la Federal Communications Commission (FCC), par la voie du procureur général des États-Unis, en appelle de ce jugement devant la Cour suprême, cette nudité publique tombant sous le coup des interdictions fédérales en matière d’indécence.

La télévision pour la FCC : une place d’armes aux seins voilés.


Protection comme obsession
Hantise jusqu’à la bêtise
Emportées par la passion
Victimes de la sottise

mardi 18 novembre 2008

Les Amériques : convoitise de Pékin et la messe d'Obama

Oscar Arias, président du Costa Rica, recevait ce lundi le président chinois Hu Jintao, un an après avoir coupé les ponts avec Taïwan pour établir des relations diplomatiques avec la Chine. Le but de cette visite : conclusion d’un accord de libre-échange et de 11 accords de coopération.

L’étape costaricaine accomplie, le président de la Chine atterrissait à Cuba lundi soir « au milieu des vivats et des manifestations de joie de nombreux membres de la communauté chinoise à Cuba et de leurs descendants et d’une représentation d’étudiants de cette nation qui étudient l’espagnol dans l’île » (La Gramma, 18 nov.).

Dans une déclaration écrite, le président Jintao dit souhaiter la consolidation et le développement de l’amitié sino-cubaine. Il ajoute qu’il entend travailler de concert avec les Cubains à la création d’un avenir prometteur. Enfin, tout en rappelant le fait que Cuba a été le premier pays à établir des relations diplomatiques avec la Chine, le président de l’empire du milieu espère pour Cuba l’obtention de nouvelles avancées dans la construction du socialisme.

L’escale cubaine effectuée, le président chinois se dirige vers le Pérou où s’ouvre, le 22 novembre, le Forum de coopération économique Asie-Pacifique.

Cette tournée de la présidence chinoise s’inscrit dans la foulé du sommet du G20 de la fin de la semaine dernière à Washington où la Chine s’est montrée plutôt discrète, laissant le président Bush se dépatouiller dans le chaos économique provoqué par ses politiques de déréglementation. Il était en effet éloquent d’entendre le président sortant affirmer que les États-Unis n’étaient pas seuls dans cette crise et que les pays européens, plus réglementés, vivaient aussi des difficultés énormes. Cela va de soi, les institutions capitalistes européennes voyaient des occasions en or de faire fructifier leurs avoirs en puisant aux mêmes sources que les entreprises américaines. Aujourd’hui, les unes comme les autres risquent la noyade de s’être trop abreuvées.

Réserves chinoises

Discrètement mais sûrement, la Chine, pendant que la crise secoue le grand capital, joue de ses imposantes réserves financières, qui reposent sur autre chose que du « papier commercial adossé à des actifs » sans valeur, pour multiplier les visites économiques en Amérique latine. Le Vénézuéla, le Mexique, le Brésil, l’Équateur, l’Argentine et la Colombie, tous producteurs de pétrole ont signé des ententes d’investissement et d’exploitation avec la Chine dont la soif énergétique est insatiable. Même en état de ralentissement économique, la Chine connaît une croissance de 5% de son produit intérieur brut.

Cette offensive chinoise sur l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale vient donner un joyeux soufflet à la doctrine Munroe affirmant, à la fin du XIXème siècle, que cette région était la cour arrière des États-Unis et que nul ne devait s’y substituer.

Il y a fort à parier qu’une fois qu’il aura quitté la Maison blanche, George W. Bush sera hanté dans ses rêves par la montée en influence de ses meilleurs ennemis : Castro, Chávez, Correa et compagnie, surtout s’ils peuvent compter sur le levier chinois pour raffermir leur pouvoir.

L’église d’Obama

Pendant que le président élu constitue, avec son équipe de transition, sa future équipe ministérielle et se familiarise avec ses dossiers en en dressant la priorité, le prestigieux journal Chicago Tribune spécule sur l’église que fréquentera la famille de Barrack Obama.

Sera-ce la Metropolitan Ame Church de la 16th Street où Bill Clinton s’était recueilli avant son entrée officielle à la Maison blanche? Ou encore la Shiloh Baptist Church qui prépare une cérémonie spéciale à l’occasion du 20 janvier et de la commémoration du décès de Martin Luther King Jr qui aura lieu la veille? Ou bien la United Church? Au moins le pasteur de cette dernière église a eu la lucidité de répondre qu’après tout cette décision revenait à la famille Obama et qu’elle devait être prise en toute sérénité.

Mais le reporter ne l’entend pas de cette oreille. « Les experts, dit-il, sont d’avis que cette question est d’intérêt public, que le président élu aime ou pas. » Des pasteurs souhaitent que le choix du président Obama fasse renaître chez les plus jeunes la foi religieuse. Derrière chaque religieux (catholique, protestant, islamiste, juif, hindouiste…) se profile le prosélytisme.

Et si le président élu se contentait d’être un président laïc, pas plus attaché à une quelconque religion qu’à n’importe quel autre lobby actif à Washington?


L’ogre sous sa botte
Laisse des traces profondes
Même écrasée la marmotte
Laisse sa marque sur la mappemonde

jeudi 13 novembre 2008

USA Le tour du proprio direct

Barrack Obama s’est mérité assez aisément la présidence des États-Unis. Au début de la semaine, en compagnie de sa conjointe Michelle, il faisait le tour du propriétaire de la Maison blanche. George W. et Laura ont reçu avec égard le couple qui leur succédera.

Si le nouveau président pourra emménager sur Pennsylvania Avenue, le 20 janvier, des centaines de milliers d’Américains ont déjà dû renoncer à leur propriété et ce n’est qu’à la mi-novembre qu’un plan de sauvetage s’appliquera pour rescaper sont qui sont, à leur tour, sur le bord de couler.

Ironique tout de même, les naufrageurs ont eu leur plan de sauvetage il y a déjà deux mois. Les naufragés auront maintenant le leur… trop tard pour plusieurs et sous des conditions qui en limitent passablement l’application.

Quelque 280 000 ménages américains, selon Realty Trac, ont reçu, en octobre, un avis de saisie, 5% de plus qu’en septembre. En outre, 84 000 propriétés ont été saisies en octobre. Pour le Nevada, cela signifie une maison sur 74 qui ont reçu un avis de saisie, en Arizona c’est une propriété sur 149 et en Floride une sur 157. Quatre villes de la Floride apparaissent dans le top 10 au niveau national: Cape Coral - Fort Meyers se situe au second rang, Miami au troisième, Fort Lauderdale au huitième et Orlanda au dixième.

Rien de trop beau

L’une des entreprises financières largement responsable de la crise pige dans la caisse et maintient son train de vie. AIG (American International Group) est l’un des concepteurs de ce « papier commercial endossé à des actifs » qui ont mené au désastre financier qui frappe maintenant à travers le monde. AIG est, de plus, la plus importante compagnie d’assurance des États-Unis.

Cette vénérable institution a été la première à passer au comptoir d’aide publique de 700 milliards $ adoptée par l’administration Bush en encaissant une somme de 140 milliards $. À peine un mois après cette mise à la disposition de prêts de secours, AIG avait requis les trois quarts de la somme. Mais voilà, cette ressource ne suffit pas.

Les contribuables américains achèteront, qu’ils le souhaitent ou pas, pour 40 milliards $ d’actions privilégiées d’AIG. Valeur de ces actions : nada.
Vous pourriez être portés croire que la mauvaise passe financière subie par AIG traumatise ses hauts dirigeants. Rassurez-vous, ils sont entre bonne mains, les leurs.

Afin de s’assurer que son personnel garde le moral et tienne à jour ses connaissances, l’entreprise a envoyé un contingent de sa haute direction au Pointe Hilton Squaw Peak Resort de Phoenix Arizona pour participer à un colloque, comme l’a découvert un journaliste de la chaîne ABC.

La direction d’AIG n’avait toutefois pas l’intention d’ébruiter l’événement. La direction de l’hôtel avait été avisée de ne mentionner nulle part (tableau d’affichage ou panneau indicateur) le nom de l’entreprise. Ce serait pour protéger le personnel participant qu’AIG a exigé cette discrétion, certains de ses employés ayant déjà été harcelés. Il y a de ces actionnaires et investisseurs vraiment incompréhensifs.

Le mois dernier, des enquêteurs du Congrès avaient révélé qu’un autre événement du genre s’était tenu en Californie auparavant.

La ville de Phoenix a probablement été retenue en souhaitant qu’AIG renaisse de ses cendres. Le colloque aura coûté 343 000 $ juste en frais d’hôtel, le président de la section Royal Alliance d’AIG, Art Tambaro, occupant une suite de deux étages. Évidemment, les participants se sont repus dans les restaurants chics des environs ne lésinant ni sur la qualité de la chère, ni sur la beauté de la robe des grands crus.

Outre Tambaro, le Hilton recevait le président et CEO Mark Schafly, le vice-président aux services conseils, Gary Bender, et le vice-président sénior, Stuart Rogers.

Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir, c’est connu.
Obama aura sa maison, combien restera-t-il d’Américains pour en dire autant en janvier?


Trop en montrer, voilà l’indécence
Le premier pas franchi
Pourquoi limiter l’outrecuidance
En se préoccupant d’autrui?

lundi 3 novembre 2008

Québec Lise, Grand Prix et élections

-La bourse ou la vie!

-Les deux, réplique Lise, et mettez-moi une caisse de Dom Pérignon avec ça.

L’enquête de la GRC a coûté cher? Sans l’affaire Thibault, ces policiers auraient sans doute travaillé pareil. S’il fallait que la police cesse d’enquêter en raison des coûts, les tribunaux seraient déserts.

1, 2, 3 Legault

Normand Legault a perdu le Grand Prix du Canada et personne, semble-t-il, ne saura jamais pourquoi. Ses comptes, il les garde pour lui seul.

Sitôt connue la catastrophe de la perte de la course, le maire de Montréal, accompagné de deux ministres, un fédéral et un provincial, faisait vrombir les moteurs d’un Airbus ou un Boeing pour aller quémander chez Ecclestone. Le régent de la Formule un les a comme éconduit, si on comprend bien. Sauf que là encore on ne le saura jamais puisque le trio est revenu en déclarant qu’il n’allait pas étaler publiquement sa stratégie.



Si le Grand prix de Montréal est si important pour le milieu commercial de la métropole, comment se fait-il que les propriétaires d’hôtels et de restaurants n’ont pas encore offert de mettre la main dans leurs poches pour rescaper la course? Il faudrait bien sûr que ce soit le gouvernement qui injecte les fonds nécessaires. Ensuite, ce seront ces mêmes gens qui réclameront des baisses d’impôts, qui s’objecteront à l’augmentation du salaire minimum et exigeront la modification, à leur bénéfice, de la Loi sur la santé et la sécurité au travail. Enfin, ils plaideront probablement en faveur d’un gouvernement qui gouverne le moins possible.

Élections

Jean Charest déclenchera des élections : veut, veut pas. Les sondages indiquent que la population québécoise ne souhaite pas retourner aux urnes après y être passée trop souvent à son goût ces dernières années.

Solution à cette démobilisation électorale : des élections à date fixe et le scrutin à la proportionnelle.

Le scrutin à date fixe permet de connaître à l’avance le calendrier électoral sans prise par surprise des adversaires politiques et de l’électorat. Encore faut-il que le premier ministre qui prône ce genre de réforme soit le premier à la respecter; ne pas la « harperiser ».

La proportionnelle confirme à chaque électrice et électeur que son vote compte pour quelque chose dans le système. Voilà qui permet également de faire revenir l’électorat vers les urnes.


Cherche quoique tu trouves
Il te restera au moins un bien
Que tu éprouves
Le besoin d’aller plus loin