jeudi 13 novembre 2008

USA Le tour du proprio direct

Barrack Obama s’est mérité assez aisément la présidence des États-Unis. Au début de la semaine, en compagnie de sa conjointe Michelle, il faisait le tour du propriétaire de la Maison blanche. George W. et Laura ont reçu avec égard le couple qui leur succédera.

Si le nouveau président pourra emménager sur Pennsylvania Avenue, le 20 janvier, des centaines de milliers d’Américains ont déjà dû renoncer à leur propriété et ce n’est qu’à la mi-novembre qu’un plan de sauvetage s’appliquera pour rescaper sont qui sont, à leur tour, sur le bord de couler.

Ironique tout de même, les naufrageurs ont eu leur plan de sauvetage il y a déjà deux mois. Les naufragés auront maintenant le leur… trop tard pour plusieurs et sous des conditions qui en limitent passablement l’application.

Quelque 280 000 ménages américains, selon Realty Trac, ont reçu, en octobre, un avis de saisie, 5% de plus qu’en septembre. En outre, 84 000 propriétés ont été saisies en octobre. Pour le Nevada, cela signifie une maison sur 74 qui ont reçu un avis de saisie, en Arizona c’est une propriété sur 149 et en Floride une sur 157. Quatre villes de la Floride apparaissent dans le top 10 au niveau national: Cape Coral - Fort Meyers se situe au second rang, Miami au troisième, Fort Lauderdale au huitième et Orlanda au dixième.

Rien de trop beau

L’une des entreprises financières largement responsable de la crise pige dans la caisse et maintient son train de vie. AIG (American International Group) est l’un des concepteurs de ce « papier commercial endossé à des actifs » qui ont mené au désastre financier qui frappe maintenant à travers le monde. AIG est, de plus, la plus importante compagnie d’assurance des États-Unis.

Cette vénérable institution a été la première à passer au comptoir d’aide publique de 700 milliards $ adoptée par l’administration Bush en encaissant une somme de 140 milliards $. À peine un mois après cette mise à la disposition de prêts de secours, AIG avait requis les trois quarts de la somme. Mais voilà, cette ressource ne suffit pas.

Les contribuables américains achèteront, qu’ils le souhaitent ou pas, pour 40 milliards $ d’actions privilégiées d’AIG. Valeur de ces actions : nada.
Vous pourriez être portés croire que la mauvaise passe financière subie par AIG traumatise ses hauts dirigeants. Rassurez-vous, ils sont entre bonne mains, les leurs.

Afin de s’assurer que son personnel garde le moral et tienne à jour ses connaissances, l’entreprise a envoyé un contingent de sa haute direction au Pointe Hilton Squaw Peak Resort de Phoenix Arizona pour participer à un colloque, comme l’a découvert un journaliste de la chaîne ABC.

La direction d’AIG n’avait toutefois pas l’intention d’ébruiter l’événement. La direction de l’hôtel avait été avisée de ne mentionner nulle part (tableau d’affichage ou panneau indicateur) le nom de l’entreprise. Ce serait pour protéger le personnel participant qu’AIG a exigé cette discrétion, certains de ses employés ayant déjà été harcelés. Il y a de ces actionnaires et investisseurs vraiment incompréhensifs.

Le mois dernier, des enquêteurs du Congrès avaient révélé qu’un autre événement du genre s’était tenu en Californie auparavant.

La ville de Phoenix a probablement été retenue en souhaitant qu’AIG renaisse de ses cendres. Le colloque aura coûté 343 000 $ juste en frais d’hôtel, le président de la section Royal Alliance d’AIG, Art Tambaro, occupant une suite de deux étages. Évidemment, les participants se sont repus dans les restaurants chics des environs ne lésinant ni sur la qualité de la chère, ni sur la beauté de la robe des grands crus.

Outre Tambaro, le Hilton recevait le président et CEO Mark Schafly, le vice-président aux services conseils, Gary Bender, et le vice-président sénior, Stuart Rogers.

Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir, c’est connu.
Obama aura sa maison, combien restera-t-il d’Américains pour en dire autant en janvier?


Trop en montrer, voilà l’indécence
Le premier pas franchi
Pourquoi limiter l’outrecuidance
En se préoccupant d’autrui?

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