lundi 26 janvier 2009

Venezuela L’extradition souhaitée d’un terroriste

La lutte au terrorisme est l’un des aspects les plus criants de l’héritage laissé par George W. Bush qui ne faisait pas de quartier avec les suspects, leur ayant même consacré une prison privée sur une parcelle de territoire d’un pays honni, sauf qu’il semble qu’il y ait plus d’une définition du terme terroriste : ceux que le cercle Bush détestait et ceux qu’il appréciait.

Dans cette dernière catégorie se retrouve un certain Luis Posada Carriles, ex-agent de la CIA âgé de 80 ans et soupçonné d’avoir provoqué, en 1976, l’explosion d’un avion cubain avec à son bord 73 personnes. À cette époque, Posada, qui est natif de Cuba et possède la nationalité vénézuélienne, vivait à Caracas.

Posada s’est échappé d’une prison du Venezuela en 1985 pour aller se tapir à Miami où il vit en toute liberté depuis 2007, et ce, même si un juge de l’immigration américaine, en 2005, a ordonné son extradition. Sauf que le juge a ajouté qu’il ne pouvait être déporté vers Cuba ou le Venezuela où il risquait d’être… torturé. Comme aucun autre pays n’en a voulu, Posada déambule, depuis, sur les plages de South Beach.

En plus de cet attentat contre un avion cubain, Posada est également accusé par le gouvernement cubain d’avoir fomenté une série d’explosions dans des hôtels de La Havane et de moult complots pour assassiner Fidel Castro.

Malgré la garantie donnée en 2005 par Hugo Chavez que Posada, s’il était extradé au Venezuela, serait impartialement jugé et que sa sécurité serait assurée, le gouvernement Bush a refusé de l’expulser des États-Unis. Avec l’élection de Barack Obama, le gouvernement du Venezuela revient à la charge.

Nouveau président, nouvelle demande

La requête du Venezuela a été présentée au département d’État d’Hillary Clinton par l’avocat Jose Pertierra. Le procureur du Venezuela a déclaré à l’agence Associated Press : « C’est une nouvelle administration et le Venezuela voit la possible résolution de ce cas comme un départ rafraîchissant en matière coopération mutuelle. Ce que nous souhaitons, c’est que le cas ne soit pas politisé comme l’avait fait l’administration Bush et qu’il sera évalué selon son mérite. »



Posada est aussi accusé d’avoir menti afin d’obtenir la nationalité américaine. Un tribunal de Miami l’a innocenté face à cette accusation, mais une cour d’appel de la Nouvelle Orléans a renversé cette décision l’an passé et ordonné la tenue d’un nouveau procès sous des accusations de fraude en vertu de la loi sur l’immigration.

S’il appert que la secrétaire d’État décrète l’extradition de Posada, il est assuré que les Cubains anti-castristes de Miami vont s’escrimer sur tous les tons pour dénoncer cette décision. D’ailleurs, comme par hasard, le quotidien The Sun Sentinel de Fort Lauderdale illustre l’affaire Posada en accolant à l’article une photo de Fidel Castro, la seule publiée par les autorités cubaines depuis deux mois. Castro, pour certains leaders de la communauté cubaine de la Floride, est le seul et unique ennemi à abattre. Posada c’est autre chose.

Traquer la terreur
Trier ses cibles sans mot dit
Devenir protecteur
De l’ennemi de l’ennemi

lundi 19 janvier 2009

USA Fidèles reflets du président et la religion s’emmêle

Un général reconnaît avoir donné de mauvais conseils à son président, une conseillère avoue qu’il y a torture à Guantanamo, un cadre voulant se débarrasser d’employés trop « libéraux », déficit et dette sans précédent, et voilà que la religion vient se mêler de l’investiture de Barack Obama.

Le général à la retraite Peter Pace a conseillé George W. Bush de 2005 à 2007 quant à la conduite de la guerre en Irak et, aujourd’hui, il reconnaît : « J’ai certainement fait de mauvaises estimations et j’ai sûrement donné des conseils que j’aimerais pouvoir reprendre et modifier. »

À première vue, on pourrait croire qu’il s’agit là de l’expression de regrets face aux 4 000 morts américaines et aux plus de 100 000 morts irakiennes provoquées par ce conflit initié sous de fausses représentations. Que non! Le général poursuit : « Avec exactement les mêmes données, au même moment de l’histoire, je ferais exactement les mêmes recommandations. »

Susan Crawford est chargée de décider si les détenus de Guantanamo doivent être poursuivis en justice. Elle a décidé de ne pas déférer Mohammed al-Qahtani devant un tribunal parce qu’il a été torturé. « Nous avons torturé Qahtani. Son traitement correspond à la définition légale de la torture. Et c’est pour cette raison que je ne renvoie pas ce cas. »

Voilà qui laisse entendre : c’est pas correct de torturer des prisonniers et on ne devrait pas le faire. Erreur! La conseillère présidentielle ajoute : « Les techniques utilisées étaient toutes autorisées mais la façon dont elles ont été appliquées était trop agressive et trop prolongée. » Autrement dit, la torture doit être dosée.

Bradley Scholzman, responsable de la division des droits de la personne au ministère de la Justice, est soupçonné d’avoir rédigé de faux rapports à l’intention du Congrès et d’avoir tenté d’évincer certains de ses employés qu’il estimait trop « libéraux » pour les remplacer par de « vrais » Américains. Malgré cela, le procureur général du pays n’entreprendra pas de poursuite judiciaire contre Scholzman.

Ces cas reflètent la mentalité qui prévaut à la Maison blanche depuis l’arrivée dans ses murs de George W. Bush. Dans ce contexte peut-on s’étonner que le président sortant ne voie pas de raison d’avouer quelque faute?

Mensonge et négation de la réalité, depuis huit ans, sont à la base du menu servi par la Maison blanche à la population des États-Unis.

La prison cubaine

Guantanamo est sans doute le symbole de l’inflexibilité démontrée par le président Bush, même lorsqu’il erre dans ses jugements. Des 800 détenus qui sont passés par la prison cubaine, une vingtaine ont été inculpés. 520 détenus ont ensuite été renvoyés dans leur pays après leur séjour à Guantanamo. On peut imaginer quel a été leur traitement pendant ce séjour.

Or le Pentagone affirme que 61 ex-détenus de Guantanamo ont repris les armes après leur libération. En mars 2008, le Pentagone en avait dénombré 37. Geoff Morrell, porte-parole du Pentagone, en conclut ingénument : « Il est clair qu’il y a à Guantanamo des gens qui souhaitent toujours nuire à l’Amérique, aux Américains et à nos alliés. Donc, il faudra trouver des solutions pour ceux-là. » En d’autres mots, plutôt que de conclure qu’un prisonnier torturé sans motif, puisqu’il a été relâché, puisse un jour vouloir se venger de son tortionnaire, le Pentagone se demande comment neutraliser ceux qui sont toujours en cellule. Moralité fidèle à l’image de la gouverne présidentielle sous Bush.

Stephen Harper ne voit toujours pas pourquoi il rapatrierait Omar Khader.

Ce ne sont là que quelques aspects de l’héritage de l’administration Bush. Viennent s’y ajouter un déficit de plus de 1 200 milliards $ en 2008, une dette de 11 000 milliards $, deux guerres, 2 500 000 emplois perdus en un an, un taux de chômage à 7,2 % et un anti-américanisme généralisé.

Comment le pays le plus puissant de la planète a-t-il pu assister bras croisés face à la tentative de génocide palestinien perpétrée par Israël dans le « camp de concentration » de Gaza?

La course aux curés

Barack Obama a soulevé l’ire de la communauté homosexuelle quand il a choisi Rick Warren, un pasteur baptiste qui s’oppose au mariage entre personnes de même sexe, pour prononcer la prière d’ouverture de son investiture. Afin de contrebalancer l’effet provoqué par ce choix, il a demandé à Gene Robinson de lancer dès le dimanche 18 janvier les cérémonies d’investiture. Robinson est un évêque gai de l’église épiscopale.

Le sermon du 21 janvier, qui clôturera les cérémonies d’investiture, sera prononcé par Sharon Watkins, une pasteure des disciples du Christ de l’église chrétienne. Mais ça ne s’arrête pas là : une prière sera aussi récitée par la première femme présidente de la Société islamique de l’Amérique du Nord. Trois rabbins prononceront aussi des prières. Et un évêque catholique servira également sa prestation. Comment a-t-on pu oublier un handicapé et un ou une transgenre?

Et le président Obama assistera, avant son assermentation, à un service religieux à l’église St.John de Washington, surnommée « l’église des présidents ».

Tout cela se déroule dans un pays laïc où la religion devrait regagner les églises, synagogues et mosquées au lieu de se faufiler dans le bureau ovale.

Le président regagne ses pénates
Le président prend ses quartiers
Le président n’a cessé d’armer ses frégates
Le président de l’écheveau ainsi laissé aura à se dépêtrer

lundi 12 janvier 2009

Venezuela Chávez soutient les pauvres américains

Le gouvernement vénézuélien d’Hugo Chávez, le lundi 5 janvier, interrompait son programme de fourniture d’huile à chauffage destiné aux populations pauvres des États-Unis. Le mercredi 7 janvier, devant la détresse manifestée par les organismes bénéficiaires du programme, il en annonçait le maintien.

La chute des prix du pétrole réduit la marge de manœuvre de la pétrolière Citgo de Houston au Texas qui a remis en question ce programme qui distribue pour quelque 100 millions $ d’huile à chauffage aux résidants défavorisés de 23 états américains, dont 65 tribus amérindiennes. Le Venezuela est actionnaire à 100 % de Citgo Petroleum.

Hugo Chávez a adopté ce programme, en 2005, via l’organisme sans but lucratif Citizens Energy Corp. de Boston, afin, selon les observateurs, de faire un pied de nez au président George W. Bush et, selon Chávez, pour démontrer qu’il est un ami sincère des pauvres d’Amérique. L’annonce du retrait possible du programme vénézuélien a permis aux journaux américains de faire les gorges chaudes devant ce recul de Chávez et lui imputent aujourd’hui de vouloir mousser sa popularité en le maintenant.

Letha Whitewolf, administratrice du programme d’aide au chauffage de Northern Cheyenne au Montana, affirme que son organisation est dépendante de cet approvisionnement pour subvenir aux besoins de ses clients. En 2008, l’apport de carburant vénézuélien dans cette région représentait l’équivalent d’un mois de chauffage par ménage.

Chávez a institué son programme dans le but d’épauler les efforts déployés par Citizens Energy dirigé par Joseph Kennedy II, ancien représentant au Congrès des États-Unis, et fils du sénateur décédé Robert F. Kennedy. Plusieurs dans le camp républicain ont critiqué Kennedy pour avoir accepté ce soutien de la part de Chávez. Il leur a alors répliqué : « Certains disent que c’est politiquement mauvais d’accepter cette aide. J’affirme que ce serait un crime contre l’humanité de ne pas le faire. Personne ne doit mourir de froid sans secours. » Kennedy est l’un de ceux qui ont souhaité la remise sur pied de la fourniture d’huile à chauffage de la part du gouvernement vénézuélien.

D’après l’Association nationale des directeurs d’organismes d’aide en besoins énergétiques, Citgo est le principal pourvoyeur d’huile à chauffage de tous les fournisseurs sollicités pour soutenir les programmes en place.


Dehors l’ambassadeur

D’autre part, face à l’agression d’Israël à l’endroit des Palestiniens de la bande de Gaza, soutenue par le gouvernement des États-Unis, le président Hugo Chávez n’a pas lésiné pour démontrer son opposition aux attaques israéliennes qu’il juge disproportionnées: l’ambassadeur des États-Unis a été expulsé du Venezuela.

Et d’en remettre : « Le président d’Israël devrait être trainé de force devant un tribunal international accompagné du président des États-Unis, si le monde possédait quelque conscience. »

Cette réaction est la plus radicale exprimée à travers le monde à la suite de l’assaut israélien dans la bande de Gaza.

Chávez, en ancien militaire qu’il est, ne désarme pas facilement. Une fois qu’il a désigné « l’ennemi », il le poursuit sans répit et il a la gâchette facile.

De l’adversaire quelle que soit la taille
La ténacité l’emporte
Quand la cause importe
Elle est toujours à finir la bataille

lundi 5 janvier 2009

Québec La sacoche généreuse?

Tout discrètement, en plein cœur du temps des fêtes, loin des journalistes teigneux et fouineurs, l’inflexible Monique Jérôme-Forget verse 1,3 milliard $ à l’aide à la restructuration du PCAA (le papier commercial adossé à des actifs).

Il revient à dire que la madame bec-sec des finances québécoises, qui tient à sa sacoche (l’expression est d’elle-même) comme à la prunelle de ses yeux, n’hésite donc pas à venir en aide à des institutions financières dont le niveau de rendement prime sur la sécurité des investissements des déposants qui leur ont fait confiance. Autrement dit, leur rentabilité a compté davantage que l’avenir financier de leurs clients.

Ainsi donc, des banques et compagnies d’assurance bénéficieront d’une générosité inconnue de la part du tempérament de la ministre Jérôme-Forget. Pourtant, dans les années passées, ces entreprises amassaient profits faramineux par-dessus profits records provenant de frais de service toujours à la hausse, de chiches taux d’intérêt sur les comptes d’épargne, de primes toujours en hausse et tutti quanti.

À quoi ont servi ces profits du temps passé? À verser des dividendes aux actionnaires? À arroser abondamment leurs dirigeants en bonus de toute sorte? À accumuler une provision pour difficultés possibles dans l’avenir? Il semble que cette dernière option n’ait jamais fait partie des stratégies de ces compagnies affamées d’argent.

Non seulement la ministre des Finances du Québec se montre aussi débonnaire avec l’argent des contribuables mais elle en rajoute en se réjouissant puisque, explique-t-elle, cette mesure assurera la stabilité du système financier canadien.

Et Norbourg?

Face aux petits investisseurs de Norbourg, floués par Vincent Lacroix, la ministre Jérôme-Forget avait été catégorique : pas question que le gouvernement compense des gens qui ont pris des risques avec leur argent.

Que d’équité dans ce jugement de la ministre! D’un côté de riches institutions financières et, de l’autre, de petits investisseurs qui ont laissé les économies de toute une vie entre les mains d’un personnage qui a abusé d’eux sous les yeux de la Commission des valeurs mobilières du Québec. Qui plus est, bon nombre d’entre eux avaient investi leur argent dans le Fonds Évolution de la Caisse de dépôt et de placement du Québec. Sans mot dire, la caisse a vendu ces avoirs à Norbourg pour ensuite se laver les mains face aux pertes subies. Compensation : aucune.

Mais là, la caisse en question, comme d’autres institutions financières, a acheté du papier commercial sans valeur ou presque et la ministre leur vient en aide. Si la ministre avait soulevé ses intentions au cours de la campagne électorale, il n’est pas certain que ce gouvernement aurait obtenu la majorité parlementaire.

Et c’est sans gène aucune que la ministre affirme : « Le Québec a accepté de participer à cette facilité de financement parce qu’un échec de la restructuration du PCAA aurait eu des conséquences majeures pour de nombreux investisseurs petits (sic) et grands, et des institutions financières canadiennes. »

Pour sa part, le Centre canadien de politiques alternatives nous apprend que dès le 1er janvier une centaine de dirigeants d’entreprises ont déjà gagné le salaire moyen du travailleur canadien, soit 40 237 $. En une journée! Et de ce nombre, plusieurs d’entre eux sont des banquiers qui empochent un salaire moyen de 10 millions $ par année. On ne prête qu’aux riches!

Il est utile de rappeler que les actifs adossés à ce papier commercial étaient des hypothèques consenties à des acheteurs américains qui n’avaient pas les moyens d’acquérir une propriété, le tout dans un marché déréglementé qui a implosé quand les banques et autres prêteurs ont dû reprendre ces propriétés dont la valeur était devenue inférieure au prix d’achat.

Le message de la ministre aux investisseurs semble être : perdez 100 000 $, on vous enverra paître, perdez 100 milliards $, on vous viendra en aide. Que de grandeur d’âme et de compassion!

La lutte des classes
Du monde est chassée
On fait main basse
Sur le peu amassé