La lutte au terrorisme est l’un des aspects les plus criants de l’héritage laissé par George W. Bush qui ne faisait pas de quartier avec les suspects, leur ayant même consacré une prison privée sur une parcelle de territoire d’un pays honni, sauf qu’il semble qu’il y ait plus d’une définition du terme terroriste : ceux que le cercle Bush détestait et ceux qu’il appréciait.
Dans cette dernière catégorie se retrouve un certain Luis Posada Carriles, ex-agent de la CIA âgé de 80 ans et soupçonné d’avoir provoqué, en 1976, l’explosion d’un avion cubain avec à son bord 73 personnes. À cette époque, Posada, qui est natif de Cuba et possède la nationalité vénézuélienne, vivait à Caracas.
Posada s’est échappé d’une prison du Venezuela en 1985 pour aller se tapir à Miami où il vit en toute liberté depuis 2007, et ce, même si un juge de l’immigration américaine, en 2005, a ordonné son extradition. Sauf que le juge a ajouté qu’il ne pouvait être déporté vers Cuba ou le Venezuela où il risquait d’être… torturé. Comme aucun autre pays n’en a voulu, Posada déambule, depuis, sur les plages de South Beach.
En plus de cet attentat contre un avion cubain, Posada est également accusé par le gouvernement cubain d’avoir fomenté une série d’explosions dans des hôtels de La Havane et de moult complots pour assassiner Fidel Castro.
Malgré la garantie donnée en 2005 par Hugo Chavez que Posada, s’il était extradé au Venezuela, serait impartialement jugé et que sa sécurité serait assurée, le gouvernement Bush a refusé de l’expulser des États-Unis. Avec l’élection de Barack Obama, le gouvernement du Venezuela revient à la charge.
Nouveau président, nouvelle demande
La requête du Venezuela a été présentée au département d’État d’Hillary Clinton par l’avocat Jose Pertierra. Le procureur du Venezuela a déclaré à l’agence Associated Press : « C’est une nouvelle administration et le Venezuela voit la possible résolution de ce cas comme un départ rafraîchissant en matière coopération mutuelle. Ce que nous souhaitons, c’est que le cas ne soit pas politisé comme l’avait fait l’administration Bush et qu’il sera évalué selon son mérite. »
Posada est aussi accusé d’avoir menti afin d’obtenir la nationalité américaine. Un tribunal de Miami l’a innocenté face à cette accusation, mais une cour d’appel de la Nouvelle Orléans a renversé cette décision l’an passé et ordonné la tenue d’un nouveau procès sous des accusations de fraude en vertu de la loi sur l’immigration.
S’il appert que la secrétaire d’État décrète l’extradition de Posada, il est assuré que les Cubains anti-castristes de Miami vont s’escrimer sur tous les tons pour dénoncer cette décision. D’ailleurs, comme par hasard, le quotidien The Sun Sentinel de Fort Lauderdale illustre l’affaire Posada en accolant à l’article une photo de Fidel Castro, la seule publiée par les autorités cubaines depuis deux mois. Castro, pour certains leaders de la communauté cubaine de la Floride, est le seul et unique ennemi à abattre. Posada c’est autre chose.
Traquer la terreur
Trier ses cibles sans mot dit
Devenir protecteur
De l’ennemi de l’ennemi
lundi 26 janvier 2009
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