lundi 2 février 2009

Québec Le champ de bataille des plaines

La ville de Montréal aurait pensé à organiser un grand happening sur l’île Sainte-Hélène, en 2010, pour fêter le 55ème anniversaire de l’émeute du Forum à la suite de la suspension de Maurice Richard par Clarence Campbell, alors président de la Ligue nationale de hockey et anti-francophone notoire.

Les autorités municipales, pour cette occasion, ont l’intention d’inviter les descendants des principaux acteurs de l’époque pour reconstituer l’événement. Ainsi, des invitations seront envoyées aux enfants et petits-enfants de Campbell, aux héritiers du juge de ligne qui retenait Richard pendant qu’il se faisait battre par l’adversaire bostonnien et à qui Richard à passé le K.O et aux familles des émeutiers de la rue Sainte-Catherine.

Selon le maire de Montréal, cela permettra de rappeler l’importance du hockey dans notre société, de même que l’affirmation du fait francophone dans le monde du sport. Même que Saku Koïvu aurait promis à nos édiles de prononcer une phrase complète en français, une fois qu’il aura complété sa formation de six mois chez Berlitz offerte gracieusement par le trésor municipal.

Il va inévitablement s’en trouver pour s’objecter en prétendant que c’est insultant pour les admirateurs de Maurice Richard de voir ses « bourreaux », qui l’ont mortifié pendant toute sa carrière, ainsi appelés à fraterniser avec les Montréalais qui conserve du rocket un souvenir impérissable et, surtout, une admiration sans borne pour ce farouche combattant qui, pendant son passage dans la LNH a dû trimer sans relâche sur la patinoire, subir les assauts physiques de ses adversaires et la discrimination en raison de ses origines.

Bon, admettons que tout cela n’est que le fruit de l’imagination débridée de l’auteur.

Ce qui est bien réel toutefois : le gouvernement canadien organisera une reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham pour en souligner le 250ème anniversaire et la défaite de l’armée française, le Québec devenant de la sorte une colonie anglaise et sa population des citoyens de seconde classe.


Le maire de la vieille capitale, Régis Labeaume ne veut pas faire de chicane avec ça. Rêve-t-il d’argent fédéral pour surfer sur les succès du 400ème anniversaire de la fondation de Québec? Montrer un peu d’échine en dénonçant le ridicule du projet ne ferait pas de tort ni au maire ni aux autres politiciens, qu’ils soient de Québec ou d’ailleurs. Fidèle à sa notoire subtilité, le lieutenant québécois du Parti libéral du Canada, Denis Coderre, songe à assister à l’événement en « touriste ».

Quant à l’affûtée Josée Verner, elle a tranché : « Ceux qui s’offusquent n’ont qu’à rester chez eux. » On ne peut dire qu’elle soit tricotée de fibre patriotique, cette dame!

Un petit bonus

Les cinq premiers dirigeants de la Banque nationale ont touché une somme totale de 18,7 millions $ en 2008, année où l’institution a connu un rendement négatif d’un peu plus de 13 %. Le président Louis Vachon a eu une augmentation de 85 % par rapport à l’année précédente. Le vice-président principal, Luc Paiement (nom prédestiné), a reçu 300 000 $ de salaire de base, 1,5 million$ de prime au rendement et 5,9 millions en actions.

Ces gens doivent être heureux de ne pas travailler au Journal de Montréal; et les gouvernements délient les cordons de « notre » bourse pour aider les institutions financières qui ont provoqué la crise économique qui sévit.

Triomphe le vainqueur
Subit le vaincu
S’organise le frondeur
Reste tapi ou irrésolu

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