Fay, Gustave et Hanna ont laissé la dévastation derrière leur passage le mois dernier. Aux Gonaïves : 700 morts, 165 000 sans-abri et 50 000 acres de terres agricoles délavées. Face à la catastrophe, le président René Préval n’a guère d’autre choix que de réclamer l’aide internationale pour épauler son gouvernement.
Proche voisine, la Floride, terre d’accueil d’une importante diaspora haïtienne, est une destination normale pour le président et une surprise l’y attendait en ce début d’octobre. Le comté de Broward, dont l’axe urbain se situe à Fort Lauderdale-Hollywood, met à la disposition du pays 600 classes d’école pré-usinées dont le conseil scolaire n’a plus besoin. La direction scolaire affirme que ces installations seront purement et simplement démantelées et envoyées à la casse si elles ne trouvent pas preneur.
Reste qu’il faut que ces locaux soient acheminés à destination. Le président Préval a profité de l’intervention d’un membre de la Chambre des représentants au Congrès, le démocrate Kendrick Meek, auprès du directeur du port de Miami et de la direction d’une flotte de cargo, pour assurer l’acheminement des 600 structures vers Haïti. D’autres installations semblables seraient disponibles ailleurs en Floride, mais le président Préval devra amasser les fonds nécessaires pour les transporter.
Où trouver les fonds?
Les astres ne sont toutefois pas alignés en faveur d’Haïti. Après les ouragans, le cyclone de la crise économique mondiale ne laisse guère de marge de manœuvre à la communauté internationale pour donner un coup de main financier à Haïti. Une suggestion : le gouvernement américain pourrait peut-être récupérer 50 % des 350 millions $ en sept ans que s’est octroyé le PDG de la Lehman Bank en faillite, Richard Fuld Jr. et consacrer ces sommes au pays le plus pauvre de l’hémisphère.
Un Québec silencieux?
Dans son édito du 4 octobre, André Pratte conclut en affirmant : « Il n’y a qu’un lieu où nous continuons à nous satisfaire du rôle de simples spectateurs : Ottawa ». Pratte vise bien entendu la présence du Bloc québécois aux Communes.
Il rejoint, ce faisant, les allégations des conservateurs, en début de campagne, à l’effet que les députés du Bloc ne contribuent en rien à la défense du Québec. Étrange. Pendant ce temps les Conservateurs ne présentent aucun candidat contre André Arthur dans Portneuf, un député indépendant. Il faut comprendre que la hyène de la radio enrichit les débats, Arthur ayant appuyé le gouvernement au cours des deux dernières années.
Le premier ministre Jean Charest, de son côté, adresse ses doléances aux partis fédéraux et Harper l’envoie paître. Mario Dumont, le coq du Bas du fleuve, incite M. Charest à se taire puisqu’il peut nuire au Québec en minant les chances d’élection de députés conservateurs susceptibles de devenir ministres, ce qui affaiblirait le Québec. C’est vrai que des ministres québécois forts au cabinet, ça sert vraiment le Québec. Pensons à Maxime Berné!
André Pratte et Mario Dumont estiment donc qu’il vaut mieux à Ottawa un Québec muselé. Le silence serait d’or? Dors Québec!
Submergée, la terre se noie
L’appel à l’aide reste vain
Point de crise tais-toi
Et reste sur ta faim
mercredi 8 octobre 2008
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