La société mexicaine est gravement malade. La corruption s’est installée dans le mode de vie des autorités du pays et gangrène le tissu social.
Pendant que dans le nord ouest du pays, dans la région de Tijuana, les forces policières au plus haut niveau sont accusées de complicité avec le crime organisé, où les guerres de clans y ont fait jusqu’à maintenant des milliers de victimes, voilà qu’on apprend que le bureau du procureur général du pays aurait été infiltré, toujours par la mafia, et que même la section DEA (Drug Enforcement Administration) de l’ambassade américaine aurait aussi été la cible des espions.
C’est le procureur général lui-même qui a rendu publique cette situation. Eduardo Medina Mora a révélé que cinq employés de haut rang de son bureau d’enquête sur le crime organisé avaient été arrêtés et qu’il soupçonne qu’il y en ait toujours d’autres en poste.
En outre, un employé de l’ambassade américaine à Mexico, qui travaillait en liaison avec Interpol à l’aéroport de la capitale, aurait avoué qu’il avait transmis de l’information au sujet des opérations de la DEA.
Et ça ne s’arrête pas là, un haut fonctionnaire du ministère de l’Immigration vient d’être appréhendé en Arizona avec quelque 170 livres de marijuana dans son auto.
Pendant ce temps, le président Felipe Calderon continue de clamer qu’il poursuit la lutte contre les cartels criminels à l’origine du trafic de la drogue en y consacrant des sommes imposantes et en mobilisant des milliers de militaires et policiers dans l’opération.
Cible : immigrants
Comme la gangrène est un mal qui se répand, il n’est guère étonnant de constater que de simples policiers rançonnent les immigrants qui empruntent les routes mexicaines pour se rendre de leur pays d’Amérique centrale vers les États-Unis.
De fait, le sud est du Mexique est l’hôte chaque semaine de centaines de personnes originaires des pays d’Amérique centrale (Honduras, Guatemala, Belize) qui fuient leur pays à la quête du rêve américain. Trains de marchandises, autocars brinquebalants et passeurs servent de véhicules pour traverser le Mexique jusqu’à la frontière avec le Nouveau Mexique.
Mais voilà, les policiers mexicains connaissent fort bien les itinéraires empruntés par les migrants, les interceptent et les détiennent jusqu’à ce que ceux-ci leur remettent le peu d’argent qu’ils ont en poche pour pouvoir poursuivre leur chemin. Faute de payer en argent comptant, ces personnes paient de leur vie, soupçonnent les populations locales témoins des exactions policières.
Il y a quelques semaines, les citoyens du village de Rafael Lara Grajales n’ont pas hésité à affronter la police locale qui avait séquestré des immigrants illégaux. Ces citoyens expliquent leur geste en arguant qu’eux-mêmes ont des proches qui vivent maintenant aux États-Unis en ayant passé illégalement la frontière. « Nous ne voulons pas que nos parents vivent la même situation que ces gens à la recherche de la liberté. »
La liberté n’est pas qu’une marque de yogourt, comme l’a écrit Falardeau, non plus qu’une statue, mais souvent un rêve susceptible de tourner au cauchemar.
Rien que d’y penser
Et d’en chercher la route
Fait indubitablement saliver
Jusqu’à en balayer tout doute
jeudi 30 octobre 2008
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