lundi 4 février 2008
USA La crise des hypothèques à risque touche du vrai monde
Les grandes banques doivent inscrire à leurs livres des pertes considérables après avoir investi dans les hypothèques à risque; de leur côté, les citoyens qui ont contracté de telles hypothèques voient arriver les huissiers à leurs portes avec des avis de saisies.
Pas moins de 1,3 million de foyers américains ont reçu de tels avis au cours de l’an dernier, soit 79 % de plus qu’en 2006. Selon les plus récents relevés, ce seront 2,2 millions avis de saisies qui seront expédiés à des détenteurs d’hypothèques.
La Floride, le Nevada, le Michigan et la Californie sont les états les plus touchés par cette crise. Ainsi, en Floride plus de 165 000 propriétés sont touchées, soient 20 maisons par 1000 propriétés, le double de la moyenne nationale.
La crise provoque un effet « domino » qui affecte toutes les sphères de l’activité économique des États-Unis. Des entreprises de construction déclarent faillite ou se placent sous la loi les protégeant de leurs créanciers, le niveau de l’emploi diminue et les magasins sont déserts. Le tout entraîne un état de récession face auquel le président George W. Bush réplique en postant des chèques à tous les contribuables dans l’espoir que cette injection de fonds relancera la consommation et freinera le ralentissement économique. Le prochain budget de l’administration Bush atteindra un déficit record de 413 milliards $.
Si les grandes banques comme JP Morgan Chase & Co, Wells Fargo & Co ou Citygroup Inc. ont les moyens, après avoir enregistré des profits mirobolants, de mettre en réserve des dizaines de milliards de dollars pour contrer les pertes anticipées, c’est cependant loin d’être le cas de personnes qui ont répondu à l’appel des sirènes personnifiées par des promoteurs immobiliers qui leur promettaient des achats de maison sans comptant ou presque avec des paiements mensuels ridicules. Ridicules, jusqu’au jour où l’hypothèque arrive à son premier terme d’échéance, deux ou trois ans, et là, au renouvellement, surprise : sans remboursement de capital, plus un taux d’intérêt rajusté à la hausse, les paiements doublent, triplent ou quadruplent et c’est la saisie qui survient devant l’impossibilité d’assumer ces nouvelles obligations.
Les grandes banques n’ont jamais consenti de ces hypothèques mais ont investi dans des entreprises de prêts hypothécaires qui exploitaient ce marché en cheville avec des promoteurs immobiliers.
Les vautours
Il va de soi que le malheur des uns peut provoquer le bonheur des autres et l’ineffable Donald Trump a décidé d’exploiter le filon.
À pleines pages des grands quotidiens, le promoteur Donald Trump affirme : « Si vous n’êtes pas millionnaire d’ici décembre 2008, c’est que vous n’avez pas assisté à mon séminaire sur les saisies. »
La Trump University South Florida (et oui M. Trump a son université) offre donc un séminaire de trois jours pour enseigner comment acheter des propriétés saisies à bas prix pour les revendre avec un profit appréciable. Une chose est certaine, Donald Trump ajoutera quelques centaines de milliers de dollars à sa fortune avec ses séminaires et ses étudiants tenteront de s’enrichir sur la dépouille de ceux qui ont cru pouvoir posséder une maison à un coût raisonnable.
Celles et ceux qui ne réussiront pas à faire fortune après avoir suivi les cours de M. Trump se feront sans doute dire « FIRED » par le promoteur aux multiples tentacules immobilières.
C’était congé de lune
C’était congé d’étoiles
Et dans l’école de la nuit
Devant le tableau noir du ciel
Nous étions seuls sans maîtres
Pierre Trottier (L’étoile des grands lacs)
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