Tournant le dos à l’Organisation des états américains, considérée comme dominée par les États-Unis, 33 pays d’Amérique latine et des Caraïbes se sont prononcés, la semaine dernière au Brésil, en faveur de la création d’une union régionale qui exclura les États-Unis et le Canada.
Ne perdant pas de temps, le président de la Bolivie, Evo Morales, a tout de suite proposé que ses homologues de l’ensemble du sous-continent exigent de Barack Obama la levée de l’embargo sur Cuba dès son entrée en fonction, à défaut de quoi les ambassadeurs américains en poste dans ces pays seraient expulsés.
Raul Castro, en participant à ce forum, première sortie internationale depuis son accession à la tête de Cuba en début d’année, a offert aux États-Unis la libération de prisonniers identifiés comme politique par les Américains en échange d’une levée de l’embargo en vigueur depuis 48 ans.
Pour sa part, Barack Obama a déjà envisagé un assouplissement des mesures de rétorsions à l’égard de Cuba, comme le souhaite aussi de plus en plus de Cubains vivant en Floride. Le débat survient à la veille du 50ème anniversaire de la révolution cubaine.
Evo Morales est catégorique : Nous devons donner au gouvernement des États-Unis une date butoir pour mettre fin à l’embargo économique sur Cuba, sinon nous mettrons dehors leurs ambassadeurs. Morales lui-même a déjà agi de la sorte en septembre dernier en reprochant certains comportements de l’ambassadeur en poste dans son pays à la suite de manifestations et soulèvements survenus dans les régions les plus riches de son pays.
Le président du Brésil, Luis Ignacio « Lula » da Silva, se montre plus pondéré que Morales. « Nous devons attendre que le nouveau président entre en fonction et voir ce que seront ses positions et propositions à l’égard de l’Amérique latine et de Cuba. Cela nous démontrera s’il existe ou non un véritable changement dans la politique américaine. »
Une porte-parole de l’ambassade américaine à Brasilia s’est limitée à dire que la politique américaine demeurait pour le moment la promotion d’une transition paisible de Cuba vers la démocratie.
Il va de soi que la crise économique mondiale a également été à l’ordre du jour de ce sommet. Le communiqué commun émis à l’issue de la rencontre rappelle que les pays développés ont provoqué la crise actuelle et qu’ils doivent ainsi en assumer les coûts pour la résoudre.
Bush, en partant, pourra paraphraser ce journaliste anglais qui, à la suite d’une une énorme tempête de neige qui s’était abattue sur l’Europe et avait coupé toute communication avec l’Angleterre, avait titré à la une : le continent est isolé.
Corruption quand tu nous tiens
La corruption est devenue un sujet est à la mode ces jours-ci aux États-Unis depuis que le gouverneur de l’Illinois est accusé d’avoir tenté de monnayer le poste de sénateur laissé vacant par Barack Obama. Le gouverneur Rod Blagojevich continue de se défendre bec et ongles et son état est aujourd’hui considéré comme le nid de corruption publique aux États-Unis.
Mais voilà, un relevé effectué par le New York Times révèle que c’est la Floride qui arrive en tête quant au nombre d’accusation portées contre des personnes occupant des fonctions dans les services publics. Au cours des 10 dernières années, 824 responsables publics de la Floride ont été reconnus coupables de corruption contre 502 en Illinois, cette dernière se classant de la sorte au 7ème rang.
La plus grande démocratie du monde peut toujours faire la leçon aux autres, il faudrait peut-être que sa probité soit à la hauteur.
Se battre pour la démocratie
Peut faire des victimes
Quand la charge de la cavalerie
Fait fi du peuple qu’elle opprime
lundi 29 décembre 2008
mardi 23 décembre 2008
USA Obama devant le fait accompli
Barack Obama compose son nouveau cabinet, élabore un plan de résolution de crise, se penche sur des comptes publics largement déficitaires, étaye les futures politiques de relations internationales du pays, envisage une couverture universelle d’un régime d’assurance maladie… Pendant ce temps, l’administration sortante de George W. Bush met de l’avant des mesures qui vont à l’encontre des convictions du nouveau président pour le placer devant le fait accompli une fois en poste le 26 janvier.
Ainsi, le ministère du Travail (Labor Department) met les bouchées doubles afin de créer le plus d’embûches possibles pouvant compliquer la volonté du nouveau gouvernement s’il veut resserrer les règles portant sur la présence et l’utilisation de produits toxiques en milieu de travail.
La réglementation concoctée par l’actuel ministère du travail modifierait la Loi sur la santé et la sécurité du travail et vise à ce que le recours à un produit potentiellement dangereux soit analysé industrie par industrie, que la preuve soit faite cas par cas que le produit est vraiment toxique, que les employés y sont effectivement exposés et que cela constitue une menace réelle pour leur santé.
Délais plus délais
La mesure, à laquelle s’est déjà objecté Barack Obama en septembre dernier, exigerait la publication d’un avis public concernant le produit en question, commanderait des études plus poussées sur les substances visées, ferait l’objet d’audiences publiques sur les études soumises et l’information scientifique afférente, puis sur les restrictions devant en prescrire l’utilisation sécuritaire ou l’interdiction.
Cette façon de faire, selon la directrice en santé et sécurité au travail de l’AFL-CIO, Margaret Seminario, prolongerait de deux ans le processus en place qui peut prendre jusqu’à huit ans.
« La proposition à l’étude ne modifierait pas l’esprit et la méthode d’évaluation des risques et n’affaiblirait pas les normes sanitaires », affirme Leon Sequeira, sous-ministre adjoint au Travail. Cependant, les mesures mises de l’avant reçoivent l’appui des représentants des entreprises. Ce doit être parce qu’elles les considèrent moins contraignantes que celles qui existent.
Présentement des produits comme la silice et le béryllium sont sous étude et leur présence en milieu de travail n’est pas encore encadrée malgré les nombreuses études qui ont démontré leur toxicité.
Le président George W. Bush avait promis, au lendemain de l’élection de Barack Obama, que la transition s’effectuerait en douceur. Sauf que l’administration républicaine a poursuivi, à rythme accéléré, le travail sur une vingtaine de lois qui confrontent l’administration à venir. Celles-ci concernent notamment l’avortement, la sécurité des véhicules automobiles et l’environnement.
Le nouveau gouvernement en aura déjà pas plein les bras avec la situation dont il héritera et il lui faudra encore découdre ce que le précédent aura tissé pour l’embêter.
Bush a beau avoir trouvé chaussure à son pied et par la tête, il ne désarme pas si facilement.
Cette tradition américaine, inscrite dans la constitution, d’étaler sur deux mois et demi la période de transition entre l’élection d’un nouveau président et son entrée en fonction démontre ici assez bien ses limites et ses risques.
Le peuple se prononce
Devant sa volonté
Le vaincu ne renonce
De marbre sa pugnacité
Ainsi, le ministère du Travail (Labor Department) met les bouchées doubles afin de créer le plus d’embûches possibles pouvant compliquer la volonté du nouveau gouvernement s’il veut resserrer les règles portant sur la présence et l’utilisation de produits toxiques en milieu de travail.
La réglementation concoctée par l’actuel ministère du travail modifierait la Loi sur la santé et la sécurité du travail et vise à ce que le recours à un produit potentiellement dangereux soit analysé industrie par industrie, que la preuve soit faite cas par cas que le produit est vraiment toxique, que les employés y sont effectivement exposés et que cela constitue une menace réelle pour leur santé.
Délais plus délais
La mesure, à laquelle s’est déjà objecté Barack Obama en septembre dernier, exigerait la publication d’un avis public concernant le produit en question, commanderait des études plus poussées sur les substances visées, ferait l’objet d’audiences publiques sur les études soumises et l’information scientifique afférente, puis sur les restrictions devant en prescrire l’utilisation sécuritaire ou l’interdiction.
Cette façon de faire, selon la directrice en santé et sécurité au travail de l’AFL-CIO, Margaret Seminario, prolongerait de deux ans le processus en place qui peut prendre jusqu’à huit ans.
« La proposition à l’étude ne modifierait pas l’esprit et la méthode d’évaluation des risques et n’affaiblirait pas les normes sanitaires », affirme Leon Sequeira, sous-ministre adjoint au Travail. Cependant, les mesures mises de l’avant reçoivent l’appui des représentants des entreprises. Ce doit être parce qu’elles les considèrent moins contraignantes que celles qui existent.
Présentement des produits comme la silice et le béryllium sont sous étude et leur présence en milieu de travail n’est pas encore encadrée malgré les nombreuses études qui ont démontré leur toxicité.
Le président George W. Bush avait promis, au lendemain de l’élection de Barack Obama, que la transition s’effectuerait en douceur. Sauf que l’administration républicaine a poursuivi, à rythme accéléré, le travail sur une vingtaine de lois qui confrontent l’administration à venir. Celles-ci concernent notamment l’avortement, la sécurité des véhicules automobiles et l’environnement.
Le nouveau gouvernement en aura déjà pas plein les bras avec la situation dont il héritera et il lui faudra encore découdre ce que le précédent aura tissé pour l’embêter.
Bush a beau avoir trouvé chaussure à son pied et par la tête, il ne désarme pas si facilement.
Cette tradition américaine, inscrite dans la constitution, d’étaler sur deux mois et demi la période de transition entre l’élection d’un nouveau président et son entrée en fonction démontre ici assez bien ses limites et ses risques.
Le peuple se prononce
Devant sa volonté
Le vaincu ne renonce
De marbre sa pugnacité
mardi 16 décembre 2008
Québec et USA Charest l’a et Détroit ne l’a pas
Jean Charest jubile. Il l’a obtenu cette majorité tant souhaitée. Il l’a obtenue au prix d’une nette désaffection de l’électorat québécois qui a sans doute conclu au cynisme d’un premier ministre qui déclenche des élections contre sa volonté. La réaction attendue : un record d’abstention et une majorité très courte.
Vers la fin de la campagne, Jean Charest affirmait : cette élection est importante pour nous. Bien entendu ce « nous » se voulait l’ensemble de la population dans l’esprit du premier ministre, sauf que ça sonnait pour « nous candidats libéraux », tant il désirait sa réélection. Finalement, c’est fait, mission accomplie, même si l’électorat a voté en demeurant loin des urnes.
Un soufflet aux syndicats
Le sénat américain a rejeté, la semaine dernière, le plan de sauvetage de l’industrie automobile en invoquant que les travailleurs devaient puiser dans leur caisse de retraite afin d’acquérir des actions de leur employeur et de consentir à des réductions de salaires. La cible réelle des sénateurs républicains était la United Auto Workers - UAW (les travailleurs unis de l’automobile).
Diverses raisons ont motivé les sénateurs. Une première : la UAW est un partenaire actif du Parti démocrate. Elle a donné un coup de pouce financier à la campagne de Barrack Obama et mobilisé des milliers de membres à titre de bénévoles.
Une deuxième : la UAW est l’une des organisations syndicales les plus influentes des États-Unis et les états du sud du pays se présentent comme des milieux du droit au travail non syndiqué. Des lois antisyndicales, rendant presque impossible la syndicalisation, y ont été adoptées, notamment en Caroline du Sud. Ainsi, l’usine Saturn de General Motors n’est pas syndiquée.
Le professeur Richard Block de l’Université du Michigan, un expert en relations de travail, relève les vraies motivations des sénateurs : « Si la UAW, qui est perçue comme le syndicat le plus fort du pays, peut être contrôlée, cela peut envoyer un message à la grandeur du pays. »
Le sénateur Jim DeMint, Républicain de la Caroline du Sud ne cache pas ses intentions : « D’une année à l’autre, les dirigeants syndicaux ont placé leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de leurs membres. Le Congrès ne devrait pas leur laisser autant de pouvoirs et il est maintenant temps de corriger la situation. »
Le sénateur républicain George Voinovich de l’Ohio, défenseur de l’industrie automobile, a reconnu que ses collègues ne veulent tout simplement pas venir en aide à la UAW. « Nous comptons de nombreux sénateurs originaires des états qui prônent le droit au travail (non syndiqué) et je pense sincèrement qu’ils n’ont aucune considération pour les travailleurs. »
Entre autres arguments, les sénateurs républicains soutiennent que les travailleurs de GM, Chrysler et Ford devraient accepter des conditions de travail similaires à celles des travailleurs de Honda et Toyota, par exemple. Or, d’une part, les structures salariales appliquées au Japon diffèrent radicalement avec celles qui s’appliquent en Amérique du Nord. Notamment, au Japon, les travailleurs jouissent d’avantages sociaux incomparables avec ceux de leurs collègues américains.
Par ailleurs, en 2005 et 2007, les employés des trois grands ont consenti de sérieux sacrifices dans leurs contrats de travail dans le but d’assurer la survie de leur entreprise respective.
Si les dirigeants de GM, Chrysler et Ford ont continué à mener grand train de vie (comme se rendre en jet privé aux audiences du Congrès qui se penche leur plan de sauvetage) et de poursuivre la construction de véhicules énergivores et mal adaptés aux attentes de leur clientèle, peut-on aujourd’hui en blâmer leurs employés?
Trois grands dans une auto souffreteuse
Espèrent l’arrivée de la dépanneuse
Qui tarde à répondre à l’appel lancé
Indisposée par la présence des passagers
Vers la fin de la campagne, Jean Charest affirmait : cette élection est importante pour nous. Bien entendu ce « nous » se voulait l’ensemble de la population dans l’esprit du premier ministre, sauf que ça sonnait pour « nous candidats libéraux », tant il désirait sa réélection. Finalement, c’est fait, mission accomplie, même si l’électorat a voté en demeurant loin des urnes.
Un soufflet aux syndicats
Le sénat américain a rejeté, la semaine dernière, le plan de sauvetage de l’industrie automobile en invoquant que les travailleurs devaient puiser dans leur caisse de retraite afin d’acquérir des actions de leur employeur et de consentir à des réductions de salaires. La cible réelle des sénateurs républicains était la United Auto Workers - UAW (les travailleurs unis de l’automobile).
Diverses raisons ont motivé les sénateurs. Une première : la UAW est un partenaire actif du Parti démocrate. Elle a donné un coup de pouce financier à la campagne de Barrack Obama et mobilisé des milliers de membres à titre de bénévoles.
Une deuxième : la UAW est l’une des organisations syndicales les plus influentes des États-Unis et les états du sud du pays se présentent comme des milieux du droit au travail non syndiqué. Des lois antisyndicales, rendant presque impossible la syndicalisation, y ont été adoptées, notamment en Caroline du Sud. Ainsi, l’usine Saturn de General Motors n’est pas syndiquée.
Le professeur Richard Block de l’Université du Michigan, un expert en relations de travail, relève les vraies motivations des sénateurs : « Si la UAW, qui est perçue comme le syndicat le plus fort du pays, peut être contrôlée, cela peut envoyer un message à la grandeur du pays. »
Le sénateur Jim DeMint, Républicain de la Caroline du Sud ne cache pas ses intentions : « D’une année à l’autre, les dirigeants syndicaux ont placé leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de leurs membres. Le Congrès ne devrait pas leur laisser autant de pouvoirs et il est maintenant temps de corriger la situation. »
Le sénateur républicain George Voinovich de l’Ohio, défenseur de l’industrie automobile, a reconnu que ses collègues ne veulent tout simplement pas venir en aide à la UAW. « Nous comptons de nombreux sénateurs originaires des états qui prônent le droit au travail (non syndiqué) et je pense sincèrement qu’ils n’ont aucune considération pour les travailleurs. »
Entre autres arguments, les sénateurs républicains soutiennent que les travailleurs de GM, Chrysler et Ford devraient accepter des conditions de travail similaires à celles des travailleurs de Honda et Toyota, par exemple. Or, d’une part, les structures salariales appliquées au Japon diffèrent radicalement avec celles qui s’appliquent en Amérique du Nord. Notamment, au Japon, les travailleurs jouissent d’avantages sociaux incomparables avec ceux de leurs collègues américains.
Par ailleurs, en 2005 et 2007, les employés des trois grands ont consenti de sérieux sacrifices dans leurs contrats de travail dans le but d’assurer la survie de leur entreprise respective.
Si les dirigeants de GM, Chrysler et Ford ont continué à mener grand train de vie (comme se rendre en jet privé aux audiences du Congrès qui se penche leur plan de sauvetage) et de poursuivre la construction de véhicules énergivores et mal adaptés aux attentes de leur clientèle, peut-on aujourd’hui en blâmer leurs employés?
Trois grands dans une auto souffreteuse
Espèrent l’arrivée de la dépanneuse
Qui tarde à répondre à l’appel lancé
Indisposée par la présence des passagers
jeudi 11 décembre 2008
Canada Retors conservateurs
Ignatieff mènera la coalition anti-Harper à la tête du Parti libéral du Canada. Mais jusqu’où pourra aller cette coalition? Le premier ministre Stephen Harper, en entrevue télévisée, joue à l’innocent qui ne comprend pas pourquoi une crise a éclaté à la suite de l’énoncé économique de son ministre des Finances.
Un énoncé économique qui, non seulement, ne contenait aucun plan pour affronter la crise amorcée mais encore venait amputer des droits déjà durement acquis. Ainsi en est-il du droit de grève, que ce soit pour des questions salariales ou pas, et de l’équité salariale.
Quand un gouvernement, d’autant plus s’il est conservateur, abolit le droit de grève de son personnel de la fonction publique c’est qu’il a en tête d’étendre la mesure au plus grand nombre, ce qui ne correspond pas à l’idée que les Canadiens et les Québécois se font de leur milieu de travail lorsqu’ils sont syndiqués. Le recours à la grève s’applique dans une faible minorité de cas lors des négociations patronales-syndicales au pays. Il est vrai que lorsque la situation survient, surtout dans le secteur public, les médias en parlent abondamment. Mais ce n’est pas une raison pour l’abolir.
Équité salariale
Après avoir liquidé la question du droit de grève, le ministre James Flaherty s’attaque à l’équité salariale, un gain majeur des femmes réalisé dans les années 80. Le ministre se veut inoffensif dans la formulation de sa proposition. « C’est pourquoi nous présenterons une proposition législative qui fera de l’équité salariale un élément à part entière de la négociation collective. »
Autrement dit, ne vous inquiétez pas, le principe de l’équité salariale est maintenu sauf que, dorénavant, ce sera négocié entre les parties à l’échéance de la convention collective.
Si la vie était aussi simple, il y a longtemps qu’on aurait adopté cette approche. D’abord l’équité salariale ne s’applique pas qu’aux employées syndiquées, mais à toutes les femmes en milieu de travail. Ensuite, c’est une question fort complexe qui exige une démarche minutieuse et une mécanique particulière pour arriver à fixer les balises nécessaires à l’avènement de l’équité salariale.
Si l’équité salariale devenait matière à négociation au même titre que toutes les autres questions salariales dans les négociations patronale-syndicales, surgirait inévitablement un clivage entre hommes et femmes membres du syndicat. En effet, les compensations qui seraient consenties aux femmes seraient incluses dans le calcul de la masse salariale ce qui pourrait limiter sensiblement les augmentations salariales consenties à l’ensemble, donc aux hommes et aux femmes qui ne font pas partis du processus d’équité salariale. Belle façon de torpiller un droit.
Par ailleurs, l’application d’une politique d’équité salariale est un processus qui exige des dizaines d’heures de recherche, d’analyse, de calculs… et le recours à des experts en la matière. De quoi décourager n’importe quel comité de négociation. Qui plus est, même dans le contexte actuel, les diverses commissions d’équité salariale sont obligées d’intervenir pour arbitrer les positions défendues par les parties.
Donc remettre l’équité salariale dans le cadre de la négociation traditionnelle des conditions de travail, ça revient à l’éliminer.
Le Canada, contrairement aux États-Unis, semble vouloir reculer de 25 ans, à l’époque où le reaganisme niait sans vergogne les droits des employés syndiqués. Et nos chantres conservateurs québécois, genre Denis Lebel du Lac Saint-Jean et Christian Paradis du Lac Mégantic, défendaient l’énoncé du ministre Flaherty, belle façon de défendre les valeurs partagées par les Québécois.
Il y a eu Reagan, il y a eu Bush, les Américains en ont eu assez. Et Obama prendra le pouvoir en janvier. Nous on a Harper. Aurons-nous aussi une coalition en face de lui le 26 janvier?
Défendre des droits
Devient obligation
Quand la menace un sournois
Qu’il soit ou pas de même confession
Un énoncé économique qui, non seulement, ne contenait aucun plan pour affronter la crise amorcée mais encore venait amputer des droits déjà durement acquis. Ainsi en est-il du droit de grève, que ce soit pour des questions salariales ou pas, et de l’équité salariale.
Quand un gouvernement, d’autant plus s’il est conservateur, abolit le droit de grève de son personnel de la fonction publique c’est qu’il a en tête d’étendre la mesure au plus grand nombre, ce qui ne correspond pas à l’idée que les Canadiens et les Québécois se font de leur milieu de travail lorsqu’ils sont syndiqués. Le recours à la grève s’applique dans une faible minorité de cas lors des négociations patronales-syndicales au pays. Il est vrai que lorsque la situation survient, surtout dans le secteur public, les médias en parlent abondamment. Mais ce n’est pas une raison pour l’abolir.
Équité salariale
Après avoir liquidé la question du droit de grève, le ministre James Flaherty s’attaque à l’équité salariale, un gain majeur des femmes réalisé dans les années 80. Le ministre se veut inoffensif dans la formulation de sa proposition. « C’est pourquoi nous présenterons une proposition législative qui fera de l’équité salariale un élément à part entière de la négociation collective. »
Autrement dit, ne vous inquiétez pas, le principe de l’équité salariale est maintenu sauf que, dorénavant, ce sera négocié entre les parties à l’échéance de la convention collective.
Si la vie était aussi simple, il y a longtemps qu’on aurait adopté cette approche. D’abord l’équité salariale ne s’applique pas qu’aux employées syndiquées, mais à toutes les femmes en milieu de travail. Ensuite, c’est une question fort complexe qui exige une démarche minutieuse et une mécanique particulière pour arriver à fixer les balises nécessaires à l’avènement de l’équité salariale.
Si l’équité salariale devenait matière à négociation au même titre que toutes les autres questions salariales dans les négociations patronale-syndicales, surgirait inévitablement un clivage entre hommes et femmes membres du syndicat. En effet, les compensations qui seraient consenties aux femmes seraient incluses dans le calcul de la masse salariale ce qui pourrait limiter sensiblement les augmentations salariales consenties à l’ensemble, donc aux hommes et aux femmes qui ne font pas partis du processus d’équité salariale. Belle façon de torpiller un droit.
Par ailleurs, l’application d’une politique d’équité salariale est un processus qui exige des dizaines d’heures de recherche, d’analyse, de calculs… et le recours à des experts en la matière. De quoi décourager n’importe quel comité de négociation. Qui plus est, même dans le contexte actuel, les diverses commissions d’équité salariale sont obligées d’intervenir pour arbitrer les positions défendues par les parties.
Donc remettre l’équité salariale dans le cadre de la négociation traditionnelle des conditions de travail, ça revient à l’éliminer.
Le Canada, contrairement aux États-Unis, semble vouloir reculer de 25 ans, à l’époque où le reaganisme niait sans vergogne les droits des employés syndiqués. Et nos chantres conservateurs québécois, genre Denis Lebel du Lac Saint-Jean et Christian Paradis du Lac Mégantic, défendaient l’énoncé du ministre Flaherty, belle façon de défendre les valeurs partagées par les Québécois.
Il y a eu Reagan, il y a eu Bush, les Américains en ont eu assez. Et Obama prendra le pouvoir en janvier. Nous on a Harper. Aurons-nous aussi une coalition en face de lui le 26 janvier?
Défendre des droits
Devient obligation
Quand la menace un sournois
Qu’il soit ou pas de même confession
lundi 1 décembre 2008
Amérique latine La Russie de retour à Cuba; tête-à-tête Castro-Obama? Miracle!
Dans le sillage du passage de son homologue chinois, le président de la Russie, Dmitry Medvedev, a atterri la semaine dernière sur une des pistes de l’aéroport José Marti de La Havane.
Provocation face aux États-Unis ou contrition?
La Russie ne décolère pas face aux États-Unis qui piaffent d’impatience d’installer leurs bases anti-missiles dans des pays autrefois dans la sphère d’influence de l’Union soviétique. La Pologne, notamment, est dans la mire des Américains. Irascible sur la question, les Russes n’entendent pas se laisser damer le pion sans répliquer.
Une visite russe à Cuba et un nouveau partenariat au profit de l’île seront possiblement perçues comme un camouflet de provocation de la part des États-Unis.
Par ailleurs, pour les Russes, une telle reprise officielle de contact avec le régime cubain constitue probablement une façon de se faire pardonner les relations négligées à la suite de l’écroulement du régime soviétique au début des années 90. Ceci, sans compter qu’en 2001, sous la pression américaine, Moscou avait fermé, sans consultation ni préavis, la base de surveillance électronique de Lourdes où travaillaient 1500 ingénieurs et techniciens russes. Ce dernier épisode avait été interprété par le gouvernement cubain comme une illustration du manque de fiabilité des Russes.
L’ambassadeur de Russie à Cuba, Kikhail Kamynin, dans une entrevue au journal Gramma, a confirmé que la Russie allait négocier des accords d’investissements majeurs dans les domaines du pétrole et de l’exploitation du nickel présent dans le sous-sol cubain. De plus, la Russie consentira à Cuba un prêt de 335 millions $ pour l’achat de produits et services. L’an passé, le commerce entre les deux pays s’est élevé à 300 millions $.
Mais Cuba n’est pas la seule visite russe dans l’hémisphère sud. Le président Medvedev s’est également rendu au Brésil et au Vénézuéla. Il s’est aussi entretenu en tête à tête avec Evo Morales de l’Équateur et Daniel Ortega du Nicaragua.
À force de démoniser les gouvernements qu’il n’aime pas et leurs dirigeants, le président George W. Bush semble avoir laissé le champ libre à la concurrence.
Castro-Obama
Guantanamo pourrait devenir autre chose qu’un centre de détention, soit le théâtre d’une rencontre Obama – Castro, si le vœu émis par le président Raul Castro se réalisait.
Dans une entrevue accordée au magazine The Nation, par le biais du réalisateur et acteur Sean Penn, Castro s’est dit d’accord pour rencontrer le président Obama, après son entrée en fonction, le 20 janvier. Il souhaite que cet entretien ait lieu en terrain neutre : la base navale de Guantanamo. « Cela me donnerait l’occasion de remettre un présent à M. Obama, signale Raul Castro : qu’il rapporte avec lui le drapeau américain qui flotte sur la baie de Guantanamo. »
Barrack Obama, en campagne électorale, affirmait qu’il était prêt à dialoguer avec les autorités cubaines sans condition préalable et qu’il comptait lever, après le 20 janvier, les restrictions qui touchent les voyages familiaux et l’envoi d’aide financière à partir des États-Unis. Quant à l’embargo qui frappe l’île, les prisonniers politiques détenus par les autorités cubaines seraient la pierre d’achoppement d’une ouverture en ce sens.
« Laissez venir les Américains à Cuba », a lancé Castro à Sean Penn.
Sous George W. Bush, les Cubains vivant aux États-Unis se sont vu limiter à un voyage par trois ans leur séjour dans l’île.
Miracle en première
Un moine connu sous le nom de « frère des pauvres » a été béatifié samedi dernier à Cuba en présence de Raul Castro. Une première cérémonie de cette nature dans l’île cubaine. Il s’agit du frère Jose Ollalo Valdes membre de l’Ordre des hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu décédé en 1889 à l’âge de 69 ans.
Le pape Benoît XVI espère que l’événement va redonner de la vigueur à la pratique religieuse à Cuba.
Fidel doit en frétiller dans son ensemble de jogging : les Russes revenus à Cuba, une visite possible d’un président américain et le pape qui béatifie l’un des siens. Les voies du socialisme son parfois insondables.
Chasses et laisses la place
Dans le jeu des influences
Se perd la trace
Des politiques d’incontinence
Provocation face aux États-Unis ou contrition?
La Russie ne décolère pas face aux États-Unis qui piaffent d’impatience d’installer leurs bases anti-missiles dans des pays autrefois dans la sphère d’influence de l’Union soviétique. La Pologne, notamment, est dans la mire des Américains. Irascible sur la question, les Russes n’entendent pas se laisser damer le pion sans répliquer.
Une visite russe à Cuba et un nouveau partenariat au profit de l’île seront possiblement perçues comme un camouflet de provocation de la part des États-Unis.
Par ailleurs, pour les Russes, une telle reprise officielle de contact avec le régime cubain constitue probablement une façon de se faire pardonner les relations négligées à la suite de l’écroulement du régime soviétique au début des années 90. Ceci, sans compter qu’en 2001, sous la pression américaine, Moscou avait fermé, sans consultation ni préavis, la base de surveillance électronique de Lourdes où travaillaient 1500 ingénieurs et techniciens russes. Ce dernier épisode avait été interprété par le gouvernement cubain comme une illustration du manque de fiabilité des Russes.
L’ambassadeur de Russie à Cuba, Kikhail Kamynin, dans une entrevue au journal Gramma, a confirmé que la Russie allait négocier des accords d’investissements majeurs dans les domaines du pétrole et de l’exploitation du nickel présent dans le sous-sol cubain. De plus, la Russie consentira à Cuba un prêt de 335 millions $ pour l’achat de produits et services. L’an passé, le commerce entre les deux pays s’est élevé à 300 millions $.
Mais Cuba n’est pas la seule visite russe dans l’hémisphère sud. Le président Medvedev s’est également rendu au Brésil et au Vénézuéla. Il s’est aussi entretenu en tête à tête avec Evo Morales de l’Équateur et Daniel Ortega du Nicaragua.
À force de démoniser les gouvernements qu’il n’aime pas et leurs dirigeants, le président George W. Bush semble avoir laissé le champ libre à la concurrence.
Castro-Obama
Guantanamo pourrait devenir autre chose qu’un centre de détention, soit le théâtre d’une rencontre Obama – Castro, si le vœu émis par le président Raul Castro se réalisait.
Dans une entrevue accordée au magazine The Nation, par le biais du réalisateur et acteur Sean Penn, Castro s’est dit d’accord pour rencontrer le président Obama, après son entrée en fonction, le 20 janvier. Il souhaite que cet entretien ait lieu en terrain neutre : la base navale de Guantanamo. « Cela me donnerait l’occasion de remettre un présent à M. Obama, signale Raul Castro : qu’il rapporte avec lui le drapeau américain qui flotte sur la baie de Guantanamo. »
Barrack Obama, en campagne électorale, affirmait qu’il était prêt à dialoguer avec les autorités cubaines sans condition préalable et qu’il comptait lever, après le 20 janvier, les restrictions qui touchent les voyages familiaux et l’envoi d’aide financière à partir des États-Unis. Quant à l’embargo qui frappe l’île, les prisonniers politiques détenus par les autorités cubaines seraient la pierre d’achoppement d’une ouverture en ce sens.
« Laissez venir les Américains à Cuba », a lancé Castro à Sean Penn.
Sous George W. Bush, les Cubains vivant aux États-Unis se sont vu limiter à un voyage par trois ans leur séjour dans l’île.
Miracle en première
Un moine connu sous le nom de « frère des pauvres » a été béatifié samedi dernier à Cuba en présence de Raul Castro. Une première cérémonie de cette nature dans l’île cubaine. Il s’agit du frère Jose Ollalo Valdes membre de l’Ordre des hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu décédé en 1889 à l’âge de 69 ans.
Le pape Benoît XVI espère que l’événement va redonner de la vigueur à la pratique religieuse à Cuba.
Fidel doit en frétiller dans son ensemble de jogging : les Russes revenus à Cuba, une visite possible d’un président américain et le pape qui béatifie l’un des siens. Les voies du socialisme son parfois insondables.
Chasses et laisses la place
Dans le jeu des influences
Se perd la trace
Des politiques d’incontinence
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