Jean Charest jubile. Il l’a obtenu cette majorité tant souhaitée. Il l’a obtenue au prix d’une nette désaffection de l’électorat québécois qui a sans doute conclu au cynisme d’un premier ministre qui déclenche des élections contre sa volonté. La réaction attendue : un record d’abstention et une majorité très courte.
Vers la fin de la campagne, Jean Charest affirmait : cette élection est importante pour nous. Bien entendu ce « nous » se voulait l’ensemble de la population dans l’esprit du premier ministre, sauf que ça sonnait pour « nous candidats libéraux », tant il désirait sa réélection. Finalement, c’est fait, mission accomplie, même si l’électorat a voté en demeurant loin des urnes.
Un soufflet aux syndicats
Le sénat américain a rejeté, la semaine dernière, le plan de sauvetage de l’industrie automobile en invoquant que les travailleurs devaient puiser dans leur caisse de retraite afin d’acquérir des actions de leur employeur et de consentir à des réductions de salaires. La cible réelle des sénateurs républicains était la United Auto Workers - UAW (les travailleurs unis de l’automobile).
Diverses raisons ont motivé les sénateurs. Une première : la UAW est un partenaire actif du Parti démocrate. Elle a donné un coup de pouce financier à la campagne de Barrack Obama et mobilisé des milliers de membres à titre de bénévoles.
Une deuxième : la UAW est l’une des organisations syndicales les plus influentes des États-Unis et les états du sud du pays se présentent comme des milieux du droit au travail non syndiqué. Des lois antisyndicales, rendant presque impossible la syndicalisation, y ont été adoptées, notamment en Caroline du Sud. Ainsi, l’usine Saturn de General Motors n’est pas syndiquée.
Le professeur Richard Block de l’Université du Michigan, un expert en relations de travail, relève les vraies motivations des sénateurs : « Si la UAW, qui est perçue comme le syndicat le plus fort du pays, peut être contrôlée, cela peut envoyer un message à la grandeur du pays. »
Le sénateur Jim DeMint, Républicain de la Caroline du Sud ne cache pas ses intentions : « D’une année à l’autre, les dirigeants syndicaux ont placé leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de leurs membres. Le Congrès ne devrait pas leur laisser autant de pouvoirs et il est maintenant temps de corriger la situation. »
Le sénateur républicain George Voinovich de l’Ohio, défenseur de l’industrie automobile, a reconnu que ses collègues ne veulent tout simplement pas venir en aide à la UAW. « Nous comptons de nombreux sénateurs originaires des états qui prônent le droit au travail (non syndiqué) et je pense sincèrement qu’ils n’ont aucune considération pour les travailleurs. »
Entre autres arguments, les sénateurs républicains soutiennent que les travailleurs de GM, Chrysler et Ford devraient accepter des conditions de travail similaires à celles des travailleurs de Honda et Toyota, par exemple. Or, d’une part, les structures salariales appliquées au Japon diffèrent radicalement avec celles qui s’appliquent en Amérique du Nord. Notamment, au Japon, les travailleurs jouissent d’avantages sociaux incomparables avec ceux de leurs collègues américains.
Par ailleurs, en 2005 et 2007, les employés des trois grands ont consenti de sérieux sacrifices dans leurs contrats de travail dans le but d’assurer la survie de leur entreprise respective.
Si les dirigeants de GM, Chrysler et Ford ont continué à mener grand train de vie (comme se rendre en jet privé aux audiences du Congrès qui se penche leur plan de sauvetage) et de poursuivre la construction de véhicules énergivores et mal adaptés aux attentes de leur clientèle, peut-on aujourd’hui en blâmer leurs employés?
Trois grands dans une auto souffreteuse
Espèrent l’arrivée de la dépanneuse
Qui tarde à répondre à l’appel lancé
Indisposée par la présence des passagers
mardi 16 décembre 2008
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