lundi 1 décembre 2008

Amérique latine La Russie de retour à Cuba; tête-à-tête Castro-Obama? Miracle!

Dans le sillage du passage de son homologue chinois, le président de la Russie, Dmitry Medvedev, a atterri la semaine dernière sur une des pistes de l’aéroport José Marti de La Havane.

Provocation face aux États-Unis ou contrition?

La Russie ne décolère pas face aux États-Unis qui piaffent d’impatience d’installer leurs bases anti-missiles dans des pays autrefois dans la sphère d’influence de l’Union soviétique. La Pologne, notamment, est dans la mire des Américains. Irascible sur la question, les Russes n’entendent pas se laisser damer le pion sans répliquer.

Une visite russe à Cuba et un nouveau partenariat au profit de l’île seront possiblement perçues comme un camouflet de provocation de la part des États-Unis.
Par ailleurs, pour les Russes, une telle reprise officielle de contact avec le régime cubain constitue probablement une façon de se faire pardonner les relations négligées à la suite de l’écroulement du régime soviétique au début des années 90. Ceci, sans compter qu’en 2001, sous la pression américaine, Moscou avait fermé, sans consultation ni préavis, la base de surveillance électronique de Lourdes où travaillaient 1500 ingénieurs et techniciens russes. Ce dernier épisode avait été interprété par le gouvernement cubain comme une illustration du manque de fiabilité des Russes.

L’ambassadeur de Russie à Cuba, Kikhail Kamynin, dans une entrevue au journal Gramma, a confirmé que la Russie allait négocier des accords d’investissements majeurs dans les domaines du pétrole et de l’exploitation du nickel présent dans le sous-sol cubain. De plus, la Russie consentira à Cuba un prêt de 335 millions $ pour l’achat de produits et services. L’an passé, le commerce entre les deux pays s’est élevé à 300 millions $.

Mais Cuba n’est pas la seule visite russe dans l’hémisphère sud. Le président Medvedev s’est également rendu au Brésil et au Vénézuéla. Il s’est aussi entretenu en tête à tête avec Evo Morales de l’Équateur et Daniel Ortega du Nicaragua.
À force de démoniser les gouvernements qu’il n’aime pas et leurs dirigeants, le président George W. Bush semble avoir laissé le champ libre à la concurrence.

Castro-Obama

Guantanamo pourrait devenir autre chose qu’un centre de détention, soit le théâtre d’une rencontre Obama – Castro, si le vœu émis par le président Raul Castro se réalisait.

Dans une entrevue accordée au magazine The Nation, par le biais du réalisateur et acteur Sean Penn, Castro s’est dit d’accord pour rencontrer le président Obama, après son entrée en fonction, le 20 janvier. Il souhaite que cet entretien ait lieu en terrain neutre : la base navale de Guantanamo. « Cela me donnerait l’occasion de remettre un présent à M. Obama, signale Raul Castro : qu’il rapporte avec lui le drapeau américain qui flotte sur la baie de Guantanamo. »

Barrack Obama, en campagne électorale, affirmait qu’il était prêt à dialoguer avec les autorités cubaines sans condition préalable et qu’il comptait lever, après le 20 janvier, les restrictions qui touchent les voyages familiaux et l’envoi d’aide financière à partir des États-Unis. Quant à l’embargo qui frappe l’île, les prisonniers politiques détenus par les autorités cubaines seraient la pierre d’achoppement d’une ouverture en ce sens.

« Laissez venir les Américains à Cuba », a lancé Castro à Sean Penn.
Sous George W. Bush, les Cubains vivant aux États-Unis se sont vu limiter à un voyage par trois ans leur séjour dans l’île.

Miracle en première

Un moine connu sous le nom de « frère des pauvres » a été béatifié samedi dernier à Cuba en présence de Raul Castro. Une première cérémonie de cette nature dans l’île cubaine. Il s’agit du frère Jose Ollalo Valdes membre de l’Ordre des hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu décédé en 1889 à l’âge de 69 ans.

Le pape Benoît XVI espère que l’événement va redonner de la vigueur à la pratique religieuse à Cuba.

Fidel doit en frétiller dans son ensemble de jogging : les Russes revenus à Cuba, une visite possible d’un président américain et le pape qui béatifie l’un des siens. Les voies du socialisme son parfois insondables.


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