lundi 10 décembre 2007
Otages en Colombie Uribe prêt à négocier
La pression internationale allant en s’intensifiant, sous l’impulsion de la France et de son président Nicolas Sarkozy, M. Alvaro Uribe, président de la Colombie, semble jeter du lest et entrouvrir la porte à une négociation avec les Forces armées révolutionnaires de la Colombie (FARC) qui détiennent, depuis plusieurs années dans certains cas, 50 otages, dont trois Américains et la Franco-colombienne Ingrid Betancourt.
En saisissant de la sorte la pole tendue par le président de la France, le dirigeant colombien démontre à la face de la communauté internationale qu’il n’est pas si buté qu’il n’y paraît et, surtout, écarte du décor son homologue Hugo Chávez du Venezuela. Il n’empêche que Chávez se profile toujours en coulisses.
De fait, que le président Uribe le veuille ou non, c’est Hugo Chávez qui s’est pointé à l’Élysée à Paris pour discuter de cette question avec M. Sarkosy. Conscient que les propos échangés entre lui et le président de la Colombie ne faisaient qu’envenimer la situation en s’inscrivant dans une escalade verbale sans issue, Chávez, en douceur, s’est trouvé à passer le relais à la France. Agissant ainsi, il sauvait les apparences, tant pour lui que pour Uribe. Il s’esquivait laissant les initiatives à venir aux chefs d’état français et colombien.
C’est ainsi que le président Uribe offre de dépêcher une délégation en vue d’entreprendre des discussions avec les dirigeants des FARC dans un territoire démilitarisé, à l’écart de toute région habitée, où les parties se présenteront désarmées.
Le président Uribe précise cependant : « L’église catholique et la Commission nationale de conciliation nous proposent maintenant des pourparlers en zone neutre. Le gouvernement exprime sa volonté d’accepter cette rencontre, à certaines conditions. »
Outre le désarmement des négociateurs et l’absence de population aux alentours du site, Alvaro Uribe réclame la présence d’observateurs internationaux.
Les FARC attendues
Les dirigeants des FARC n’ont pas encore manifesté leurs intentions quoiqu’ils sentent sans doute aussi quelque pression devant l’ouverture survenue de la part du gouvernement. Ils ont ainsi toujours affirmé qu’ils ne négocieraient pas sans leurs armes.
Le chef de l’opposition colombienne, le sénateur Gustavo Petro salue l’attitude du président qu’il qualifie de bon geste politique et humanitaire.
L’ex-président Andrès Pastrana estime, quant à lui, que la route vers un règlement concernant les otages sera parsemé d’embûches et appelle toutes les forces politiques du pays à démontré, face à la guérilla, leur solidarité politique en faveur d’une libération des otages.
Les FARC, de leur côté, réclament, en échange des otages détenus, la libération de 500 guérilleros. Uribe, pour sa part, exige que ceux-ci, s’ils recouvrent leur liberté s’engagent à ne pas reprendre le maquis. Il maintient toujours également son offre de remettre 50 000 $ à chaque guérillero qui se rendra aux autorités en libérant l’un des 3000 otages détenus.
De leur côté, les FARC devront aussi démontrer ouverture et souplesse. Des pourparlers de cette nature sont intervenus il y a une dizaine d’années entre Andres Pastrana et les révolutionnaires qui en avaient profité pour s’implanter dans la région où s’étaient tenu les discussions et intensifier par la suite leur lutte dans la région.
Ce qui ne laisse d’étonner, c’est la surprenante discrétion des États-Unis dans le processus en cours, en supposant qu’il y ait bien processus. Il faut reconnaître que s’ils se manifestaient on les accuserait d’ingérence tout comme leur silence laisse planer des doutes sur du tirage de ficelles en coulisses. Après tout, la liberté de trois de leurs ressortissants est en jeu. Règle générale, s’agissant des leurs, ils ont la gâchette pas mal plus facile.
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