vendredi 2 novembre 2007

Californie et Floride Bush une catastrophe pour les désastres et les assurances soignent leur image


Les foyers d’incendie sont maintenant maîtrisés dans les banlieues qui s’étendent de Los Angeles à San Diego. Enfin! S’il y a des centaines de millions de dollars de perte, dans le sillage de ces feux, c’est que les propriétés incendiées valaient chacune des dizaines de millions $.

Au désastre des dernières semaines dans le sud californien, s’ajoute maintenant une nouvelle pitoyable. L’un des incendies serait d’origine criminelle et son auteur un jeune garçon. Les risques de feux de broussailles, à la fin d’un été californien, sont déjà suffisamment élevés sans qu’y contribue un ou des incendiaires inconscients de l’ampleur des dégâts qui peuvent survenir.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, la Californie a vu débarquer à sa rescousse le président des États-Unis lui-même, George W. Bush. Et quelle réception devait-on lui réserver! Le lieutenant-gouverneur de l’état, John Garamendi, apprenant l’arrivée de son président dans quelques heures, déclarait que cette visite était d’abord et avant tout une « opération de relations publiques »; avant d’ajouter : « Franchement, je doute de la valeur de la visite du président ici… Combien de fois est-il allé à New York ou à la Nouvelle-Orléans pour lancer des promesses qui n’ont pas toujours été remplies? Nous avons le Terminator ici, le gouverneur Swarzenegger, qui fait du bon travail… »

Et les journalistes, qui ne sont jamais en reste, ont tenté de faire une comparaison entre l’attitude laconique du président, lors de Katrina à l’été 2005, et sa relative célérité de cette année. « Les historiens, de répliquer M. Bush, auront amplement le temps de se pencher là-dessus, de comparer telle situation avec telle autre. » De la grande esquive!

Il convient d’avouer que la feuille de route de M. Bush face aux désastres est plutôt catastrophique. En apprenant la tragédie du World Trade Center, en septembre 2001, le président poursuivait tout bonnement sa visite d’une maternelle avant d’aller se terrer dans un refuge des forces armées, laissant le maire de la métropole seul à la conduite politique des opérations.

Dans le cas de Katrina, l’ouragan qui a dévasté le sud de la Louisiane il y a deux ans, le président avait tardé, non seulement à se rendre sur les lieux, mais encore à décréter l’état d’urgence. Une fois ce geste posé, l’un de ses amis, à la tête de la FEMA, les services d’aide d’urgence à la population sinistrée, tergiversait à un point tel que l’aide n’est parvenue que très tard et au compte-gouttes pour ne s’attirer que des critiques.

Aujourd’hui encore, plus de 170 plaintes de corruption et de pots de vin visant des officiels de l’état de la Louisiane sont devant les tribunaux.

L’ouragan Wilma, qui a ravagé le sud-est de la Floride, en octobre 2005, n’a même pas réussi à faire se déplacer le président pas plus qu’à l’inciter à décréter l’état d’urgence.

Les assurances se rachètent et Allstate lâche

Les sinistrés californiens, au plus fort des feux dévastateurs, ont reçu la visite de leurs compagnies d’assurances. De très nombreux règlements sont effectivement intervenus avant même que les flammes soient éteintes. Un rendement supérieur à ce qui s’est déroulé dans le cas de la Floride après le 24 octobre 2005.

L’une des compagnies d’assurance très présente dans les zones touchées par les ouragans de 2005, Allstate, décidait, peu après ces calamités qui lui ont coûté 1,5 milliard $ en indemnités, de lâcher ses assurés résidentiels pour se concentrer sur l’automobile ce qui lui vaut, aux dernières nouvelles, des profits records de 5 milliards $ au troisième trimestre du présent exercice financier.

Par ailleurs, de nombreux sinistrés de Wilma sont toujours sans logis ou en attente de règlements de la part de leur compagnie d’assurance. Bien qu’il n’existe pas de statistiques officielles, les responsables municipaux du milieu de l’habitation estiment à plusieurs douzaines le nombre d’édifices toujours inhabitables. Ceux-ci se retrouvent principalement dans les municipalités de Lauderhill, Lauderdale Lakes, Tamarac et dans le secteur ouest de Delray Beach.

Plusieurs personnes font toujours face à des paiements de loyers sans pouvoir y habiter ou avec des versements de frais mensuels ou de contributions spéciales pour des condos toujours non réparés.

À la tragédie collective, que représente le passage d’un ouragan ou d’un incendie dévastateur, s’ajoute des centaines de tragédies individuelles qui se traduisent par des dépressions, des séparations, des faillites… des rêves brisés quoi.

Quelle assurance avons-nous que demain nous serons à l’abri de l’indifférence généralisée si le ciel nous tombe sur la tête? On a beau payer ses primes rubis sur l’ongle, quand vient le moment, après un malheur, de réclamer son dû, on passe du mauvais côté du miroir. Heureusement qu’on est entre bonnes mains!

Les heures couleront à la lampe de l’attente
Le jour rejoindra les eaux de ma prière
Je ne sais si tu viendras
Comme le premier soleil à la mort de la nuit

Fernand Dumont (Qu’importe le limon)

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