Toute bonne chose a une fin. Après trois saisons de commentaires sur l'actualité, un autre projet m'appelle et je compte y consacrer l'énergie nécessaire. Je remercie toutes celles et tous ceux qui m'ont suivi depuis 2006. C'est avec plaisir que je me suis documenté pour vous renseigner le plus précisément possible. J'ai reçu de chaleureux commentaires qui m'ont réjoui.
Salutations cordiales et au plaisir de renouer sur le mode épistolaire.
Sincères remerciements.
Yvan Sinotte
dimanche 13 septembre 2009
lundi 22 juin 2009
Bonnes vacances et bon été
Voici venu le temps de la pause estivale. Merci à toutes celles et à tous ceux qui suivent Carnets d'Amériques. Une pensée particulière accompagne les anciens collègues et amis qui prennent leur retraite. Au plaisir.
jeudi 18 juin 2009
Québec FTQ – Quebecor, même combat
Arsenault et Péladeau font ensemble une montée en vue de la conquête des Canadiens. Michel Arsenault, président de la FTQ et du Fonds de solidarité de cette même fédération, ne semble pas trop se soucier des fréquentations qu’il entretient.
Il y a quelques mois à peine, la presse révélait ses accointances avec Tony Accurso. Des enquêtes sont en cours au sujet de relations possibles entre le crime organisé et le milieu de la construction, y compris la FTQ-construction.
Et maintenant, le Fonds de solidarité se joint à Quebecor de Pierre-Karl Péladeau pour acquérir le club de hockey. Michel Arsenault trouve que Quebecor s’améliore au plan des relations de travail. L’amnésie l’aurait-elle frappé ou tourne-t-il la tête pour ne rien voir? Vidéotron, syndicat SCFP affilié à la FTQ, le Journal de Québec, syndicat SCFP affilié à la FTQ, le Journal de Montréal, syndicat affilié à la CSN, le Réveil de Saguenay, syndicat affilié à la CSN. Des conflits qui perdurent avec la volonté bien démontrée par la direction de Quebecor, PKP en tête, de mâter les syndicats en place sans distinction d’affiliation. Prochain sur la liste : TVA, syndicat SCFP affilié à la FTQ?
Ce n’est pas la première fois que la FTQ donne un coup de main à Quebecor. De fait, lorsque Quebecor a demandé à la Caisse de dépôt et de placement un soutien financier afin d’acquérir Vidéotron, le président de la FTQ de l’époque, qui siégeait au conseil d’administration de la Caisse, a voté en faveur de Quebecor.
La culture FTQ souffre de graves lacunes et c’est historique. Quand Louis Laberge affirmait qu’il n’était aucunement au courant des agissements de Dédé Desjardins était-ce crédible? Quand Michel Arsenault, aujourd’hui, affirme qu’il ignorait le comportement de Jocelyn Dupuis, directeur général de la FTQ-construction, l’est-il davantage?
Douteuses mœurs
Frayer avec le requin
Élément destructeur
Emporte le dédain
Il y a quelques mois à peine, la presse révélait ses accointances avec Tony Accurso. Des enquêtes sont en cours au sujet de relations possibles entre le crime organisé et le milieu de la construction, y compris la FTQ-construction.
Et maintenant, le Fonds de solidarité se joint à Quebecor de Pierre-Karl Péladeau pour acquérir le club de hockey. Michel Arsenault trouve que Quebecor s’améliore au plan des relations de travail. L’amnésie l’aurait-elle frappé ou tourne-t-il la tête pour ne rien voir? Vidéotron, syndicat SCFP affilié à la FTQ, le Journal de Québec, syndicat SCFP affilié à la FTQ, le Journal de Montréal, syndicat affilié à la CSN, le Réveil de Saguenay, syndicat affilié à la CSN. Des conflits qui perdurent avec la volonté bien démontrée par la direction de Quebecor, PKP en tête, de mâter les syndicats en place sans distinction d’affiliation. Prochain sur la liste : TVA, syndicat SCFP affilié à la FTQ?
Ce n’est pas la première fois que la FTQ donne un coup de main à Quebecor. De fait, lorsque Quebecor a demandé à la Caisse de dépôt et de placement un soutien financier afin d’acquérir Vidéotron, le président de la FTQ de l’époque, qui siégeait au conseil d’administration de la Caisse, a voté en faveur de Quebecor.
La culture FTQ souffre de graves lacunes et c’est historique. Quand Louis Laberge affirmait qu’il n’était aucunement au courant des agissements de Dédé Desjardins était-ce crédible? Quand Michel Arsenault, aujourd’hui, affirme qu’il ignorait le comportement de Jocelyn Dupuis, directeur général de la FTQ-construction, l’est-il davantage?
Douteuses mœurs
Frayer avec le requin
Élément destructeur
Emporte le dédain
lundi 8 juin 2009
Haïti Pays de tous les maux
Les étudiants manifestent en faveur de la hausse du salaire minimum et vandalisent le centre-ville de Port-au-Prince. L’Association des industries d’Haïti s’oppose à cette mesure adoptée par le Parlement mais qui ne peut s’appliquer sans l’aval du président René Préval. Les fortes pluies du mois de mai ont entraîné des inondations et glissements de terrain et semé la mort dans les Cayes. Des passeurs provoquent la noyade de neuf personnes. Un défenseur des droits des Haïtiens à Miami et partisan de Jean-Bertrand Aristide est décédé.
L’émissaire des Nations Unies auprès d’Haïti, l’ex-président Bill Clinton, a du pain sur la planche s’il souhaite voir se redresser une situation qui ne cesse de s’enliser dans cette partie de l’île d’Hispaniola. Même que Michel Forst, expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti, estime que le pays est à deux cheveux d’un autre soulèvement populaire et le mouvement étudiant pourrait bien en être la bougie d’allumage.
Les étudiants de l’Université d’état d’Haïti, depuis plus d’une semaine, sont descendus dans la rue afin d’exercer de la pression sur le président Préval pour qu’il signe la loi décrétant l’augmentation du salaire minimum de 75 à 200 gourdes par jour (environ de 75 cents à 2 $). Le président subit également les pressions des dirigeants d’entreprise qui brandissent la menace de milliers d’emplois abolis si la majoration du salaire minimum est appliquée.
Les émeutes de la faim, en avril 2008, avaient occasionné des dizaines de morts. Encore aujourd’hui, des exécutions sommaires surviennent. Selon un policier de la ville de Montréal en poste à Port-au-Prince, un vol de bétail suffit pour que le coupable soit lynché sans autre forme de procès.
Tout, finalement, est question de droits : droit à la sécurité, droit de se nourrir, droit de se loger, droit de se vêtir, droit de travailler… Droit de vivre quoi!
Inondations et migration meurtrières
Fin mai, au moins 11 personnes ont perdu la vie à la suite d’inondations dans la vallée d’Artibonite, région de culture du riz. Les pluies du mois de mai ont été plus fortes qu’à l’accoutumée dans la région et la saison des pluies qui a débuté le 1er juin risque de drainer encore une fois son lot de malheurs.
Il se trouve toujours des individus pour profiter de la misère des autres. Le capitaine d’un bateau ayant fait naufrage au large de Boynton, ville située au sud de Palm Beach en Floride, fait face à des accusations pouvant lui valoir la peine de mort s’il est trouvé coupable. À la mi-mai, les garde-côtes américains ont repêché 16 personnes qui avaient pris place à bord de l’embarcation de Jimmy Métellus mais neuf personnes avaient péri, dont une femme enceinte. L’un des rescapés a affirmé avoir déboursé 4 000 $ pour effectuer la traversée d’Haïti vers la Floride. Selon le capitaine, le propriétaire du bateau est aux Bahamas.
Les garde-côtes de la Floride ont fait face à un autre incident avec des passeurs à la fin du mois de mai. Une centaine de passagers, qu’on suppose partis de Cap Haïtien, étaient à bord d’un navire repéré près de l’Île à la Tortue. Les gardes côtiers ont intercepté le navire et ont fait monter 35 personnes à leur bord mais les passeurs ne l’entendaient pas ainsi; armés jusqu’aux dents, ils ont réussi à prendre le large avec les 65 restants en menaçant de les tuer si les officiers intervenaient.
Gérard Jean-Juste
Une figure légendaire du pays est décédée à Miami à la fin du mois dernier. Gérard Jean-Juste, figure aussi controversée dans son pays d’origine que sur le sol américain, est mort à la suite d’une crise cardiaque.
Supporteur indéfectible de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, Gérard Jean-Juste, que les autorités haïtiennes ont suspecté un certain temps d’être mêlé à l’assassinat du journaliste Jacques Roche survenu en juillet 2005, s’est installé à Miami en 2006 après que les accusations aient été abandonnées. Jean-Juste a continué d’œuvrer en faveur d’un retour d’Aristide dans son pays et à défendre les droits des réfugiés haïtiens devant les tribunaux. Selon ce qu’il plaidait, ses compatriotes sont victimes de discrimination face aux réfugiés cubains. De fait, une loi américaine autorise les Cubains qui réussissent à mettre le pied sur le territoire à y demeurer. Les Haïtiens, pour leur part, sont retournés manu militari dans leur pays qu’ils aient ou non foulé le sol américain.
La présence de la diaspora haïtienne aux États-Unis est économiquement importante pour les leurs demeurés au pays. Des millions de dollars par mois sont expédiés vers l’île par les Haïtiens qui travaillent en Floride, notamment.
Mario Fournier, le policier montréalais en poste à Port-au-Prince, nous a écrit : « Il reste bien du travail à faire dans cette partie de l’ile… Et pour plusieurs années. Il faudra quelques générations à mon avis pour que cela ressemble à un pays civilisé. »
Fuir ou vaincre la misère
Lutte pour la dignité
Dans les rues la poudrière
En haut lieu ensommeillé
L’émissaire des Nations Unies auprès d’Haïti, l’ex-président Bill Clinton, a du pain sur la planche s’il souhaite voir se redresser une situation qui ne cesse de s’enliser dans cette partie de l’île d’Hispaniola. Même que Michel Forst, expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti, estime que le pays est à deux cheveux d’un autre soulèvement populaire et le mouvement étudiant pourrait bien en être la bougie d’allumage.
Les étudiants de l’Université d’état d’Haïti, depuis plus d’une semaine, sont descendus dans la rue afin d’exercer de la pression sur le président Préval pour qu’il signe la loi décrétant l’augmentation du salaire minimum de 75 à 200 gourdes par jour (environ de 75 cents à 2 $). Le président subit également les pressions des dirigeants d’entreprise qui brandissent la menace de milliers d’emplois abolis si la majoration du salaire minimum est appliquée.
Les émeutes de la faim, en avril 2008, avaient occasionné des dizaines de morts. Encore aujourd’hui, des exécutions sommaires surviennent. Selon un policier de la ville de Montréal en poste à Port-au-Prince, un vol de bétail suffit pour que le coupable soit lynché sans autre forme de procès.
Tout, finalement, est question de droits : droit à la sécurité, droit de se nourrir, droit de se loger, droit de se vêtir, droit de travailler… Droit de vivre quoi!
Inondations et migration meurtrières
Fin mai, au moins 11 personnes ont perdu la vie à la suite d’inondations dans la vallée d’Artibonite, région de culture du riz. Les pluies du mois de mai ont été plus fortes qu’à l’accoutumée dans la région et la saison des pluies qui a débuté le 1er juin risque de drainer encore une fois son lot de malheurs.
Il se trouve toujours des individus pour profiter de la misère des autres. Le capitaine d’un bateau ayant fait naufrage au large de Boynton, ville située au sud de Palm Beach en Floride, fait face à des accusations pouvant lui valoir la peine de mort s’il est trouvé coupable. À la mi-mai, les garde-côtes américains ont repêché 16 personnes qui avaient pris place à bord de l’embarcation de Jimmy Métellus mais neuf personnes avaient péri, dont une femme enceinte. L’un des rescapés a affirmé avoir déboursé 4 000 $ pour effectuer la traversée d’Haïti vers la Floride. Selon le capitaine, le propriétaire du bateau est aux Bahamas.
Les garde-côtes de la Floride ont fait face à un autre incident avec des passeurs à la fin du mois de mai. Une centaine de passagers, qu’on suppose partis de Cap Haïtien, étaient à bord d’un navire repéré près de l’Île à la Tortue. Les gardes côtiers ont intercepté le navire et ont fait monter 35 personnes à leur bord mais les passeurs ne l’entendaient pas ainsi; armés jusqu’aux dents, ils ont réussi à prendre le large avec les 65 restants en menaçant de les tuer si les officiers intervenaient.
Gérard Jean-Juste
Une figure légendaire du pays est décédée à Miami à la fin du mois dernier. Gérard Jean-Juste, figure aussi controversée dans son pays d’origine que sur le sol américain, est mort à la suite d’une crise cardiaque.
Supporteur indéfectible de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, Gérard Jean-Juste, que les autorités haïtiennes ont suspecté un certain temps d’être mêlé à l’assassinat du journaliste Jacques Roche survenu en juillet 2005, s’est installé à Miami en 2006 après que les accusations aient été abandonnées. Jean-Juste a continué d’œuvrer en faveur d’un retour d’Aristide dans son pays et à défendre les droits des réfugiés haïtiens devant les tribunaux. Selon ce qu’il plaidait, ses compatriotes sont victimes de discrimination face aux réfugiés cubains. De fait, une loi américaine autorise les Cubains qui réussissent à mettre le pied sur le territoire à y demeurer. Les Haïtiens, pour leur part, sont retournés manu militari dans leur pays qu’ils aient ou non foulé le sol américain.
La présence de la diaspora haïtienne aux États-Unis est économiquement importante pour les leurs demeurés au pays. Des millions de dollars par mois sont expédiés vers l’île par les Haïtiens qui travaillent en Floride, notamment.
Mario Fournier, le policier montréalais en poste à Port-au-Prince, nous a écrit : « Il reste bien du travail à faire dans cette partie de l’ile… Et pour plusieurs années. Il faudra quelques générations à mon avis pour que cela ressemble à un pays civilisé. »
Fuir ou vaincre la misère
Lutte pour la dignité
Dans les rues la poudrière
En haut lieu ensommeillé
dimanche 31 mai 2009
Québec Pète dans l’trèfle Charest
L’un des acteurs de la saga des Plouffe de Roger Lemelin portait le surnom de Pète dans l’trèfle, pour la bonne raison que lui faisait tout et réussissait tout mieux que quiconque dans son entourage. Le premier ministre Jean Charest semble imbu de la même fatuité.
En clôturant le conseil général de son parti, dimanche dernier, il s’est autoproclamé « grand bâtisseur » du Québec. Il s’inscrit, selon lui-même, dans la lignée des Godbout, Lesage et Bourassa en annonçant qu’il allait faire harnacher une autre rivière du Québec. De cette lignée, le premier ministre a omis de mentionner un Philippe Hamel qui a fait sa carrière politique sur l’étatisation de l’énergie électrique et dont Adélard Godbout s’est inspiré pour nationaliser deux entreprises et créer Hydro-Québec. Il a également ignoré un certain René Lévesque à qui Jean Lesage avait confié la mission de poursuivre la tâche amorcée sous Godbout 20 ans plus tôt et de donner l’exclusivité à Hydro-Québec pour le développement et la desserte de l’énergie électrique.
Autre question, hypothétique celle-là, mais qui mérite une certaine attention : si Jean Charest avait été au pouvoir à la place de Jean Lesage aurait-il poussé en faveur de la nationalisation des compagnies productrices d’électricité? Connaissant Jean Charest, on peut en douter surtout si, à ses côtés, s’était retrouvé une Monique Jérôme-Forget.
S’il avait été Chinois, Jean Charest se serait-il investi du titre de « grand timonier »?
Bachand repu
Raymond Bachand a pris la relève de Mme Jérôme-Forget qui nous a quittés en nous laissant un sérieux déficit et une Caisse de dépôt et de placement amochée.
Après une commission parlementaire qui a laissé tout le monde sur sa faim, M. Bachand se dit repu de toute l’information qu’il y a glanée. Il y en a pour qui l’appétit est vite assouvi. Et le grand bâtisseur est du même avis, 30 heures de commission parlementaire, ça suffit. 10 milliards $ de moins que le rendement moyen, ça ne mérite pas plus. Qu’a-t-on à camoufler? Qui protège-t-on?
Dupuis vaincu
Dans son entêtement, le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, aura couru après sa perte en refusant d’abord de défrayer le coût des avocats de témoins dans l’affaire Villanueva et, ensuite, de tenir une enquête plus large que celle d’un simple coroner. Il lui aura fallu les remontrances du juge Sansfaçon pour qu’il réalise sa turpitude.
Il se sera arcbouté jusqu’à l’ultime limite pour défendre l’indéfendable. Et le grand bâtisseur dans tout ça? Tout à fait d’accord.
Blais incongrue
N’importe qui, sans formation ou presque, peut s’occuper des personnes résidentes dans les centres d’accueil. Raison : pénurie de personnel. Réaction de Marguerite Blais, la ministre responsable des aînés : y envoyer des clowns.
Est-ce là une application a contrario de la théorie de Maslow? De fait, cet insigne professeur et chercheur de l’Université McGill a élaboré une échelle qui démontre qu’une fois les besoins fondamentaux (se nourrir, se vêtir, etc.) de l’être humain comblés, celui-ci passe à un stade subséquent où il tente de combler des besoins jusque-là complémentaires et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il estime avoir atteint l’accomplissement total. Si l’on considère qu’une personne qui vieillit a de moins en moins de besoins, parce qu’elle a de moins en moins de mobilité, d’autonomie et de facultés cognitives, on peut donc la satisfaire avec des distractions de même nature que lorsqu’elle était enfant… d’où les clowns. CQFD.
Et le grand bâtisseur? Pas un mot pour rappeler à sa ministre que ses priorités devraient peut-être se trouver ailleurs.
Bolduc confus
Une étude réalisée par des pathologistes révèle que les femmes diagnostiquées d’un cancer du sein n’ont pas ou n’ont pas eu le traitement approprié, comme ce fut le cas à Terre-Neuve il y a quelques années. Comment réagit le ministre de la Santé Yves Bolduc? « Je vais prendre connaissance de l’étude. » Quand il officiait dans les urgences, disait-il à un patient gisant sur sa civière à la suite d’un accident d’auto : « Je vais d’abord consulter le rapport de police »?
Et le grand bâtisseur d’opiner du bonnet... d’âne? Un boulon mal vissé commande le rappel de dizaine de milliers de véhicules. Un traitement médical erroné : lecture de rapports et comités.
St-Pierre – Chaput
Avant d’enfoncer des portes ouvertes, la ministre Christine St-Pierre eut mieux fait de s’inspirer de Bernard Landry qui avait lancé sur le parquet de l’Assemblée nationale son « audi alteram partem », cette règle fondamentale de droit qui veut qu’on entende d’abord les deux parties avant de rendre jugement.
Que la gestion du président-directeur général de la SODEC, Jean-Guy Chaput, ne soit pas sans lacune, c’est très possible. Mais le congédier sans avoir entendu sa version des faits et sur la base de reportages manifestement incomplets, c’est pas mal fort. Il faut dire que l’international au Québec ça rend le monde frileux. Et le grand bâtisseur de joindre sa voix à la chorale des pourfendeurs de Chaput! En deux temps trois mouvements, out Chaput! Montréal-Nord, le traitement du cancer, 40 milliards $ et les vieux, ça peut attendre!
Ce sont les mêmes libéraux qui continuent d’affirmer qu’ils n’ont pas à se mêler de la gestion quotidienne des sociétés d’État? Annoncer le congédiement d’un président-directeur général sans attendre que le conseil d’administration statue, ça, c’est beaucoup d’ingérence.
Et Normandeau qui refuse d’assumer ses responsabilités face à Montréal et Whissel pour qui l’éthique n’est pas une priorité et puis combien en ignorons-nous?
Jean Charest voulait les clés de la voiture pour lui tout seul afin d’avoir en exclusivité les mains sur le volant. Quand va-t-il se mettre à conduire au lieu de bâtir?
Grand bâtisseur piètre chauffeur
Au premier ministre venu
Devant la troupe comme éclaireur
À la recherche du chemin perdu
En clôturant le conseil général de son parti, dimanche dernier, il s’est autoproclamé « grand bâtisseur » du Québec. Il s’inscrit, selon lui-même, dans la lignée des Godbout, Lesage et Bourassa en annonçant qu’il allait faire harnacher une autre rivière du Québec. De cette lignée, le premier ministre a omis de mentionner un Philippe Hamel qui a fait sa carrière politique sur l’étatisation de l’énergie électrique et dont Adélard Godbout s’est inspiré pour nationaliser deux entreprises et créer Hydro-Québec. Il a également ignoré un certain René Lévesque à qui Jean Lesage avait confié la mission de poursuivre la tâche amorcée sous Godbout 20 ans plus tôt et de donner l’exclusivité à Hydro-Québec pour le développement et la desserte de l’énergie électrique.
Autre question, hypothétique celle-là, mais qui mérite une certaine attention : si Jean Charest avait été au pouvoir à la place de Jean Lesage aurait-il poussé en faveur de la nationalisation des compagnies productrices d’électricité? Connaissant Jean Charest, on peut en douter surtout si, à ses côtés, s’était retrouvé une Monique Jérôme-Forget.
S’il avait été Chinois, Jean Charest se serait-il investi du titre de « grand timonier »?
Bachand repu
Raymond Bachand a pris la relève de Mme Jérôme-Forget qui nous a quittés en nous laissant un sérieux déficit et une Caisse de dépôt et de placement amochée.
Après une commission parlementaire qui a laissé tout le monde sur sa faim, M. Bachand se dit repu de toute l’information qu’il y a glanée. Il y en a pour qui l’appétit est vite assouvi. Et le grand bâtisseur est du même avis, 30 heures de commission parlementaire, ça suffit. 10 milliards $ de moins que le rendement moyen, ça ne mérite pas plus. Qu’a-t-on à camoufler? Qui protège-t-on?
Dupuis vaincu
Dans son entêtement, le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, aura couru après sa perte en refusant d’abord de défrayer le coût des avocats de témoins dans l’affaire Villanueva et, ensuite, de tenir une enquête plus large que celle d’un simple coroner. Il lui aura fallu les remontrances du juge Sansfaçon pour qu’il réalise sa turpitude.
Il se sera arcbouté jusqu’à l’ultime limite pour défendre l’indéfendable. Et le grand bâtisseur dans tout ça? Tout à fait d’accord.
Blais incongrue
N’importe qui, sans formation ou presque, peut s’occuper des personnes résidentes dans les centres d’accueil. Raison : pénurie de personnel. Réaction de Marguerite Blais, la ministre responsable des aînés : y envoyer des clowns.
Est-ce là une application a contrario de la théorie de Maslow? De fait, cet insigne professeur et chercheur de l’Université McGill a élaboré une échelle qui démontre qu’une fois les besoins fondamentaux (se nourrir, se vêtir, etc.) de l’être humain comblés, celui-ci passe à un stade subséquent où il tente de combler des besoins jusque-là complémentaires et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il estime avoir atteint l’accomplissement total. Si l’on considère qu’une personne qui vieillit a de moins en moins de besoins, parce qu’elle a de moins en moins de mobilité, d’autonomie et de facultés cognitives, on peut donc la satisfaire avec des distractions de même nature que lorsqu’elle était enfant… d’où les clowns. CQFD.
Et le grand bâtisseur? Pas un mot pour rappeler à sa ministre que ses priorités devraient peut-être se trouver ailleurs.
Bolduc confus
Une étude réalisée par des pathologistes révèle que les femmes diagnostiquées d’un cancer du sein n’ont pas ou n’ont pas eu le traitement approprié, comme ce fut le cas à Terre-Neuve il y a quelques années. Comment réagit le ministre de la Santé Yves Bolduc? « Je vais prendre connaissance de l’étude. » Quand il officiait dans les urgences, disait-il à un patient gisant sur sa civière à la suite d’un accident d’auto : « Je vais d’abord consulter le rapport de police »?
Et le grand bâtisseur d’opiner du bonnet... d’âne? Un boulon mal vissé commande le rappel de dizaine de milliers de véhicules. Un traitement médical erroné : lecture de rapports et comités.
St-Pierre – Chaput
Avant d’enfoncer des portes ouvertes, la ministre Christine St-Pierre eut mieux fait de s’inspirer de Bernard Landry qui avait lancé sur le parquet de l’Assemblée nationale son « audi alteram partem », cette règle fondamentale de droit qui veut qu’on entende d’abord les deux parties avant de rendre jugement.
Que la gestion du président-directeur général de la SODEC, Jean-Guy Chaput, ne soit pas sans lacune, c’est très possible. Mais le congédier sans avoir entendu sa version des faits et sur la base de reportages manifestement incomplets, c’est pas mal fort. Il faut dire que l’international au Québec ça rend le monde frileux. Et le grand bâtisseur de joindre sa voix à la chorale des pourfendeurs de Chaput! En deux temps trois mouvements, out Chaput! Montréal-Nord, le traitement du cancer, 40 milliards $ et les vieux, ça peut attendre!
Ce sont les mêmes libéraux qui continuent d’affirmer qu’ils n’ont pas à se mêler de la gestion quotidienne des sociétés d’État? Annoncer le congédiement d’un président-directeur général sans attendre que le conseil d’administration statue, ça, c’est beaucoup d’ingérence.
Et Normandeau qui refuse d’assumer ses responsabilités face à Montréal et Whissel pour qui l’éthique n’est pas une priorité et puis combien en ignorons-nous?
Jean Charest voulait les clés de la voiture pour lui tout seul afin d’avoir en exclusivité les mains sur le volant. Quand va-t-il se mettre à conduire au lieu de bâtir?
Grand bâtisseur piètre chauffeur
Au premier ministre venu
Devant la troupe comme éclaireur
À la recherche du chemin perdu
dimanche 24 mai 2009
El Salvador Le FMLN au pouvoir
Le Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) a marqué, dans les années 1980, l’imaginaire de tous les idéalistes nord-américains qui voyaient, dans ce groupuscule en lutte contre un intraitable régime d’extrême droite, un espoir de libération de tous les peuples d’Amérique centrale subissant une politique étrangère américaine inspirée de la doctrine Monroe considérant cette partie de l’hémisphère cour arrière des USA.
Oscar Romero, évêque de San Salvador, icône de cette lutte armée, apôtre de la théologie de la libération, était assassiné, en 1980, après sa messe dominicale. Voilà qui mettait le feu aux poudres!
La lutte armée entre les escadrons de la mort, sous la coupe du président Roberto D’Aubuisson du parti ARENA ( Alianza Republicana Nacionalista), et les militantes et militants du FMLN s’est soldée par l’accord de paix du 16 janvier 1992 signé à Chapultepec au Mexique. Bilan : 75 000 morts (plus de 10 % de la population), dont 85 % attribués à l’armée et aux escadrons de la mort. Cette guerre civile n’aurait pu perdurer de la sorte sans le soutien des États-Unis de Ronald Reagan qui ont financé l’ARENA, selon les chiffres connus, à hauteur de six milliards de dollars.
Victoire par les urnes
Dix-sept ans après la signature du traité de paix, le candidat FMLN à la présidentielle du 15 mars dernier, Mauricio Funes, remporte la majorité des voix exprimées avec 51,3 % du vote. La semaine prochaine, le lundi 1er juin, Funes sera assermenté en présence de la secrétaire d’État des États-Unis, Hilary Clinton.
Mauricio Funes, journaliste à la station de télévision 12, est aussi un ancien correspondant de la chaîne CNN. Il n’a pas participé à la lutte armée, mais son vice-président, Sánchez Céren, est un ex-commandant de la guérilla.
Le parcours du FMLN aura été cahoteux, depuis son entrée sur la scène politique, devant se confronter, en plus de l’ARENA, à deux autres partis : le PCN (Parti de conciliation nationale), formation composée de militaires, et le PDC (Parti démocrate-chrétien) ont renoncé à présenter leur candidat respectif et se sont ralliés à l’ARENA. Du côté de l’assemblée législative, le FMLN a fait élire, le 18 janvier dernier, 35 députés, l’ARENA 32, le PCN 10, le PDC 5, et le CD (Cambio democrático) 1.
Héritage : un pays délabré
La situation économique de l’Amérique latine est sombre et celle du Salvador désastreuse. Maurice Lemoyne, dans le numéro de mai du Monde diplomatique, note : « Début des années 1990. La démocratie a repris ses droits. Ex-paradis des dictateurs, l’Amérique latine devient le laboratoire du libéralisme le plus débridé. Elle comptait cent vingt millions de pauvres en 1980; vingt ans plus tard, on en dénombrera deux cent vingt-cinq millions. »
Sur une population de près de six millions d’habitants, deux millions et demi de Salvadoriens ont émigré, principalement aux États-Unis. Près de la moitié du pays (47,5 %) vit sous le seuil de la pauvreté et le cinquième dans l’extrême pauvreté, alors que 0,3 % de la population accaparent 44 % du revenu national. En plus d’un niveau de chômage massif, le Salvador est aux prises avec le taux d’homicides le plus élevé du continent (67,8 par 1 000 habitants).
La diaspora salvadorienne, qui représente le tiers de la population, contribue largement au maintien d’une situation économique plus vivable pour les siens demeurés au pays. Les remesas (transferts d’argent de la diaspora vers la parenté) représentaient, en 2008, 17 % du produit intérieur brut du pays ou 3,8 milliards $. Lors des élections de 2004, le président George W. Bush avait menacé, advenant l’élection du FMLN, de bloquer l’envoi des remesas. Le président réélu Antonio Sacca, en retour, a été le dernier des dirigeants d’Amérique latine à maintenir des troupes armées en Irak. Depuis, le Colombien Alvaro Uribe a pris la relève.
À la veille des élections du mois de mars, les Républicains au Congrès des États-Unis, malgré leur défaite, maintenaient le cap fixé par Bush : « Si le FMLN gagne ce dimanche, le Salvador se transformera rapidement en un satellite du Venezuela, de la Russie et peut-être de l’Iran. » Pour sa part, le département d’État a affirmé sa volonté de coopérer avec quelque président que ce soit.
Lemarass
Si, grâce à l’émigration, un flot d’argent bienvenu provient des États-Unis, celle-ci draine également un courant de violence qui explique le taux élevé d’homicides qui prévaut au Salvador avec 16 000 assassinats enregistrés depuis 2004, dont, selon la justice, la moitié serait attribuable aux gangs, les maras.
Les jeunes Salvadoriens vivant aux États-Unis sont aux prises avec les difficultés économiques qui frappent particulièrement les immigrants et les classes défavorisées. Ces jeunes se joignent aux gangs qui évoluent dans les ghettos. Épinglés et condamnés par les tribunaux, ceux-ci sont retournés dans leur pays d’origine. Devenus experts en armes et violence, revenus chez eux, ils intègrent les bandes locales et établissent un réseau de sous-traitants à la solde du crime organisé.
Mara est le nom de la fourmi légionnaire, comme c’est également le diminutif de marabunta, une migration massive et destructrice de ces fourmis. C’est aussi le nom d’une rue de San Salvador. En Amérique centrale, sa signification est passée de « groupe d’amis » à « gang de criminels ».
Au cours des seuls trois premiers mois de cette année, une douzaine de personnes par jour sont retrouvées mortes, selon un relevé officiel. Selon Antonio Rodriguez, qui pilote un programme de prévention de la violence auprès des jeunes, vous pouvez engager un tueur à gage pour 50 $ et il en coûtera 100 $ si le client veut voir le corps. Per capita, le Salvador est plus criminalisé que le Mexique. Sur son cellulaire, M. Rodriguez conserve la photo du corps d’un garçon de 12 ans décapité. Ses meurtriers, selon lui, ne sont probablement pas plus vieux que lui.
Économie exsangue
Avec une émigration galopante et son retour criminalisé, l’économie nationale est anémique et souffre de la crise mondiale. Les exportations n’ont cessé de diminuer depuis le début de l’année. Déjà, en décembre 2008, le pays connaissait six mois de chute constante de son volume d’activité économique. Et le crédit commercial se resserre, le niveau de prêt des banques n’ayant atteint que 3,5 % l’an dernier, comparés à des niveaux de 9,8 % et 13 % pour les deux années précédentes.
Visite au Venezuela
Pour sa première visite à l’étranger, Mauricio Funes a répondu à l’invitation du président vénézuélien Hugo Chávez. Pragmatique, Chávez a offert au Salvador du pétrole à bas prix qui lui permettrait de générer, à la revente, des surplus qui pourraient être acheminés vers des projets de développement social.
Les défis sont nombreux pour la nouvelle administration du Salvador et l’aide internationale est indispensable pour résoudre les problèmes qui se manifestent sur tous les fronts. Le FMLN conservera la fidélité de son électorat en autant que la situation économico-sociale du pays s’assainisse.
Sous-sols d’églises et salles communautaires
Témoins d’un FMLN militant
Syndicats et mouvements populaires
Sensibilisés en 1980 comme maintenant?
NDLR : Qu’attend Marguerite Blais pour envoyer des clowns aux jeunes des maras?
dimanche 17 mai 2009
USA et assurance maladie Le combat s’engage et le Canada y goûte
À peine engagé, le débat s’enrage. Le président Obama appuie sur l’accélérateur, ses opposants freinent à fond la pédale et placent le Canada socialiste sur la sellette.
La semaine dernière aura été consacrée à l’assurance maladie au sein de la Maison blanche et le président Barack Obama est sérieux : un projet de réforme doit être soumis à la chambre des représentants dès le mois de juillet et le Congrès doit s’en saisir en août au plus tard.
Les adversaires traditionnels de toute réforme du système de santé, les naufrageurs du plan Clinton des années 90, devant la ferme intention d’agir du président Obama, semblent vouloir ouvrir deux fronts : un premier manifestant de l’ouverture et une volonté de coopération, un second tirant à boulets rouges sur toute velléité de réforme défendant les privilèges d’une industrie florissante à même les tombes de ses clients.
Le dimanche 10 mai, les grands journaux américains, téléguidés par les stratèges présidentiels, abordaient tous la question de la réforme des soins de santé insistant sur le terrain d’entente sur lequel Obama souhaite atterrir : une révision du système en place offrant un libre-choix aux citoyens des États-Unis entre une assurance privée et une publique; un système mitoyen entre l’universalité d’un régime public et le tout au privé.
Dès le lendemain, une délégation formée de représentants d’hôpitaux et de cliniques médicales, de groupes pharmaceutiques et de compagnies d’assurance pavanait à la Maison blanche en jurant ses grands dieux que le milieu allait travailler de conserve avec le politique afin de réduire le coût des soins de santé. L’engagement : une économie de 2 500 $ par année par ménage. Ainsi, ces acteurs viseraient à réduire de 1,5 % par année les augmentations de tarifs prévues, ce qui n’empêcherait pas les coûts de croître de 7 % par année. Trois fois l’inflation prévue. Quel esprit de collaboration!
L’autre face de la médaille corporative du milieu de la santé attaque derechef et cible le démon canadien. « Les conservateurs, note le correspondant de la chaîne de journaux Tribune, qualifient déjà la volonté du président de tendance en faveur d’un système s’apparentant à celui du Canada où les bureaucrates fédéraux dictent leurs propres décisions au personnel médical et hospitalier. » (Même si la santé est de compétence provinciale). Et le groupe Conservatives for Patients’ Rights consacre un million $ en publicité pour amorcer sa campagne en vue de torpiller les intentions présidentielles. Ils entendent répéter l’exploit de 1994 où ils avaient fait dérailler la réforme Clinton en utilisant un couple fictif, Harry et Louise, qui ne cessaient de s’inquiéter du fait que les bureaucrates allaient s’immiscer dans leur vie de couple pour prendre à leur place les décisions concernant leur santé.
Des faits lourds de conséquences
Si le président Obama place si haut la réforme de la santé dans sa liste de priorités, c’est sans doute qu’il y a, selon lui, urgence d’agir.
Sur les 304 millions de citoyennes et citoyens que comptent les États-Unis, 46 millions étaient dépourvus d’assurance maladie, en 2007, ou 18 % de la population âgée de moins de 65 ans. La récession, les fermetures d’entreprises, les mises à pied, partielles et permanentes, et le glissement des emplois de l’industrie vers les services occasionnent une hausse continue du nombre de personnes se retrouvant sans protection s’il survient une maladie ou un accident. Résultat : de plus en plus de personnes malades ne se font pas traiter par manque d’argent. Et la prévention?
Selon l’institut de recherche de la Kaiser Family Foundation, en 2008, les dépenses dans le secteur de la santé se sont élevées à 2,4 trillions $ (2,400 millions de dollars), soit 17 % du produit intérieur brut (PIB) ou 7 900 $ par personne. En France, c’est 9,5 % du PIB, au Canada 9,7 %, en Allemagne 10,7 % et en Suisse 10,9 %, par exemple. À noter que 30 % des revenus encaissés par les hôpitaux, les cliniques et les entreprises pharmaceutiques sont utilisés à des fins de gestion et de marketing, une fois versés les dividendes aux actionnaires.
Et s’assurer est loin d’être à la portée de toutes les bourses. Pour une famille de quatre personnes, relève toujours la Kaiser Family Foundation, il en coûtait, en 2008, 12 700 $ et, pour une personne seule, 4 700 $. Qui dit indemnités, dit également franchise, puisque les compagnies d’assurance n’assument pas les frais dès le premier dollar déboursé. Une telle franchise est en moyenne de quelque 560 $ pour une personne seule et va jusqu’à 1 300 $ pour une famille de quatre.
Une visite chez le médecin coûte, en franchise, de 20 $ à 26 $, dépendant des services requis. Les pharmaciens demandent en argent comptant, en plus du remboursement de l’assurance, de 10 $ à 75 $, 10$ étant pour un premier médicament, 75 $ pour le quatrième médicament nécessaire.
Cette situation comporte ses dommages collatéraux, dont la faillite : 50 % des faillites enregistrées au cours de la dernière année trouvaient leur origine dans les dépenses en soins de santé.
Le USA Today du mercredi 13 mai rapporte la proposition d’un comité du sénat en vue de couvrir les citoyens non assurés : imposer aux travailleurs une taxe sur les primes payées par leurs employeurs et taxer les boissons gazeuses. Ces mesures rapporteraient quelque 226 milliards $ au trésor et l’assurance d’un ouragan politique de catégorie 5.
Medicare sans le sou
Comme un malheur n’arrive jamais seul, le conseil d’administration du régime Medicare, destiné aux personnes retraitées, annonce que dans huit ans le système sera à sec. Ce régime procure sans frais les soins de santé aux quelque 46 millions d’Américains ayant plus de 65 ans. L’origine de la crise? Le régime passe par les compagnies d’assurance pour protéger les retraités, tant en soins hospitaliers qu’en médicaments.
L’une des publicités télévisées payées par le groupe Conservatives for Patient’s Rights montre un éleveur de poulet de la Colombie britannique qui affirme qu’il devait être opéré pour le cœur, que la liste d’attente au Canada était trop longue et qu’il a été traité illico dans un hôpital américain. Ce que ne dit pas l’histoire de ce Canadien errant, c’est la somme dont il a dû se délester pour obtenir sa chirurgie. C’est loin d’être à la portée de toutes les bourses.
Diane la chasseresse
Il se trouve tout de même des défenseurs du système canadien de santé, dont Diane Francis, l’éditorialiste du National Post, qui est elle-même d’origine américaine. Oui, oui, l’amazone du Québec bashing qui sévit à Toronto.
Elle soutient, dans son blogue, que les publicités des conservateurs anti-réforme devraient être bannies des ondes par la Federal Communications Commission (FCC) en raison de la fausseté de l’argumentation diffusée.
Elle soulève notamment que le système canadien couvre toute la population et coûte moins cher per capita que le régime américain; que les poursuites représentent jusqu’à 3 % des frais de santé aux États-Unis; que l’espérance de vie est plus longue au Canada qu’aux États-Unis; que les médicaments, même s’ils sont inventés aux États-Unis, y sont plus chers qu’au Canada parce que les achats centralisés par les régimes publics d’assurance permettent des économies d’échelle; qu’aux États-Unis les personnes les plus à risques, vétérans, personnes âgées et population très pauvre, dépendent du système public, les régimes privés recueillant les primes des personnes jeunes et en santé.
Elle conclut en affirmant que le système canadien est loin d’être parfait mais que cela ne justifie pas la médisance et le mensonge.
Petit baume sur la plaie
Pfizer, l’un des géants de l’industrie pharmaceutique est consciente, elle, du désarroi dans lequel se retrouve les travailleuses et travailleurs victimes de la récession. Ainsi, celles et ceux qui ont perdu leur emploi depuis le 1er janvier pourront se procurer gratuitement et pendant un an 70 des médicaments de la firme les plus en demande dont le Lipitor, contre le cholestérol, et le… Viagra. Voilà qui raffermit la position d’un des acteurs du système de santé en faveur du redressement d’une situation sans autre issue qu’une sérieuse réforme.
Quelques à-côtés en Floride
La Floride regroupe un nombre important de personnes retraitées, donc un bassin on ne peut plus convoité par les hôpitaux, cliniques et pharmacies, ces gens étant sous le régime Medicare. Les établissements de soins de santé multiplient les espaces publicitaires dans les quotidiens, l’affichage autoroutier, etc. pour attirer cette clientèle.
Les cliniques de diagnostic par résonnance magnétique ont pignon sur rue environ tous les cinq kilomètres. Il leur faut ainsi, pour rentabiliser leurs opérations, inciter les résidants des alentours à s’y rendre. Résultat : alerte à la prévention et faux résultats afin que la clinique soit remboursée par le régime Medicare. Sans maladie ou malformation identifiée, pas de facture acquittée.
Le laxisme qui prévaut dans le domaine de la santé a fait émerger un nouveau type de soins : des cliniques spécialisées dans le traitement de la douleur qui, en fait, sont des pourvoyeuses de narcotiques pour les revendeurs dans les rues et les bars. Le Sun Sentinel de Fort Lauderdale a identifié une dizaine de cliniques dont les opérateurs ont un passé criminel et une douzaine dont les propriétaires ont déjà fait faillite. Un médecin exerçant dans l’une de ces cliniques avoue que celle-ci a enregistré un chiffre d’affaires d’un million $ en quatre mois. Un autre médecin s’est vu offrir 100 000 $ par mois pour rédiger des ordonnances pour diverses cliniques. Le propriétaire de l’une de ces cliniques déclare, dans un affidavit rédigé en vue d’un divorce, des revenus de 5 000 $ par semaine. Le médicament le plus populaire : l’oxycodone, un dérivé de l’opium plus puissant que la codéine et qui crée une dépendance en peu de temps.
Les coûts des soins de santé encouragent les compagnies d’assurance à rechercher des solutions plus économiques. Elles se tournent alors vers une dizaine de pays comme l’Inde, la Thaïlande, le Costa Rica, l’Irlande et Taïwan… pour y expédier leurs clients et obtenir des soins (interventions chirurgicales) à meilleur prix. Une chirurgie à cœur ouvert coûte dans les 100 000 $ aux États-Unis, environ 10 000 $ en Inde. Selon la firme McKinsey au moins 8 500 patients se font traiter à l’étranger chaque année. La firme Deloitte, elle, chiffre à 750 000 le nombre de personnes traitées à l’extérieur pour diverses raisons, dont les soins dentaires et la chirurgie esthétique.
Quand la santé se mue en industrie, le privé s’impose et le patient devient client : pour les uns, plus il paie, mieux c’est; pour les autres, moins il coûte cher, mieux c’est. Confortable comme position!
Intoxication de l’opinion par doses massives
Potions homéopathiques de vérité et de subtilité
La santé garantit revenus et forces vives
Profits faramineux, industrie assiégée
La semaine dernière aura été consacrée à l’assurance maladie au sein de la Maison blanche et le président Barack Obama est sérieux : un projet de réforme doit être soumis à la chambre des représentants dès le mois de juillet et le Congrès doit s’en saisir en août au plus tard.
Les adversaires traditionnels de toute réforme du système de santé, les naufrageurs du plan Clinton des années 90, devant la ferme intention d’agir du président Obama, semblent vouloir ouvrir deux fronts : un premier manifestant de l’ouverture et une volonté de coopération, un second tirant à boulets rouges sur toute velléité de réforme défendant les privilèges d’une industrie florissante à même les tombes de ses clients.
Le dimanche 10 mai, les grands journaux américains, téléguidés par les stratèges présidentiels, abordaient tous la question de la réforme des soins de santé insistant sur le terrain d’entente sur lequel Obama souhaite atterrir : une révision du système en place offrant un libre-choix aux citoyens des États-Unis entre une assurance privée et une publique; un système mitoyen entre l’universalité d’un régime public et le tout au privé.
Dès le lendemain, une délégation formée de représentants d’hôpitaux et de cliniques médicales, de groupes pharmaceutiques et de compagnies d’assurance pavanait à la Maison blanche en jurant ses grands dieux que le milieu allait travailler de conserve avec le politique afin de réduire le coût des soins de santé. L’engagement : une économie de 2 500 $ par année par ménage. Ainsi, ces acteurs viseraient à réduire de 1,5 % par année les augmentations de tarifs prévues, ce qui n’empêcherait pas les coûts de croître de 7 % par année. Trois fois l’inflation prévue. Quel esprit de collaboration!
L’autre face de la médaille corporative du milieu de la santé attaque derechef et cible le démon canadien. « Les conservateurs, note le correspondant de la chaîne de journaux Tribune, qualifient déjà la volonté du président de tendance en faveur d’un système s’apparentant à celui du Canada où les bureaucrates fédéraux dictent leurs propres décisions au personnel médical et hospitalier. » (Même si la santé est de compétence provinciale). Et le groupe Conservatives for Patients’ Rights consacre un million $ en publicité pour amorcer sa campagne en vue de torpiller les intentions présidentielles. Ils entendent répéter l’exploit de 1994 où ils avaient fait dérailler la réforme Clinton en utilisant un couple fictif, Harry et Louise, qui ne cessaient de s’inquiéter du fait que les bureaucrates allaient s’immiscer dans leur vie de couple pour prendre à leur place les décisions concernant leur santé.
Des faits lourds de conséquences
Si le président Obama place si haut la réforme de la santé dans sa liste de priorités, c’est sans doute qu’il y a, selon lui, urgence d’agir.
Sur les 304 millions de citoyennes et citoyens que comptent les États-Unis, 46 millions étaient dépourvus d’assurance maladie, en 2007, ou 18 % de la population âgée de moins de 65 ans. La récession, les fermetures d’entreprises, les mises à pied, partielles et permanentes, et le glissement des emplois de l’industrie vers les services occasionnent une hausse continue du nombre de personnes se retrouvant sans protection s’il survient une maladie ou un accident. Résultat : de plus en plus de personnes malades ne se font pas traiter par manque d’argent. Et la prévention?
Selon l’institut de recherche de la Kaiser Family Foundation, en 2008, les dépenses dans le secteur de la santé se sont élevées à 2,4 trillions $ (2,400 millions de dollars), soit 17 % du produit intérieur brut (PIB) ou 7 900 $ par personne. En France, c’est 9,5 % du PIB, au Canada 9,7 %, en Allemagne 10,7 % et en Suisse 10,9 %, par exemple. À noter que 30 % des revenus encaissés par les hôpitaux, les cliniques et les entreprises pharmaceutiques sont utilisés à des fins de gestion et de marketing, une fois versés les dividendes aux actionnaires.
Et s’assurer est loin d’être à la portée de toutes les bourses. Pour une famille de quatre personnes, relève toujours la Kaiser Family Foundation, il en coûtait, en 2008, 12 700 $ et, pour une personne seule, 4 700 $. Qui dit indemnités, dit également franchise, puisque les compagnies d’assurance n’assument pas les frais dès le premier dollar déboursé. Une telle franchise est en moyenne de quelque 560 $ pour une personne seule et va jusqu’à 1 300 $ pour une famille de quatre.
Une visite chez le médecin coûte, en franchise, de 20 $ à 26 $, dépendant des services requis. Les pharmaciens demandent en argent comptant, en plus du remboursement de l’assurance, de 10 $ à 75 $, 10$ étant pour un premier médicament, 75 $ pour le quatrième médicament nécessaire.
Cette situation comporte ses dommages collatéraux, dont la faillite : 50 % des faillites enregistrées au cours de la dernière année trouvaient leur origine dans les dépenses en soins de santé.
Le USA Today du mercredi 13 mai rapporte la proposition d’un comité du sénat en vue de couvrir les citoyens non assurés : imposer aux travailleurs une taxe sur les primes payées par leurs employeurs et taxer les boissons gazeuses. Ces mesures rapporteraient quelque 226 milliards $ au trésor et l’assurance d’un ouragan politique de catégorie 5.
Medicare sans le sou
Comme un malheur n’arrive jamais seul, le conseil d’administration du régime Medicare, destiné aux personnes retraitées, annonce que dans huit ans le système sera à sec. Ce régime procure sans frais les soins de santé aux quelque 46 millions d’Américains ayant plus de 65 ans. L’origine de la crise? Le régime passe par les compagnies d’assurance pour protéger les retraités, tant en soins hospitaliers qu’en médicaments.
L’une des publicités télévisées payées par le groupe Conservatives for Patient’s Rights montre un éleveur de poulet de la Colombie britannique qui affirme qu’il devait être opéré pour le cœur, que la liste d’attente au Canada était trop longue et qu’il a été traité illico dans un hôpital américain. Ce que ne dit pas l’histoire de ce Canadien errant, c’est la somme dont il a dû se délester pour obtenir sa chirurgie. C’est loin d’être à la portée de toutes les bourses.
Diane la chasseresse
Il se trouve tout de même des défenseurs du système canadien de santé, dont Diane Francis, l’éditorialiste du National Post, qui est elle-même d’origine américaine. Oui, oui, l’amazone du Québec bashing qui sévit à Toronto.
Elle soutient, dans son blogue, que les publicités des conservateurs anti-réforme devraient être bannies des ondes par la Federal Communications Commission (FCC) en raison de la fausseté de l’argumentation diffusée.
Elle soulève notamment que le système canadien couvre toute la population et coûte moins cher per capita que le régime américain; que les poursuites représentent jusqu’à 3 % des frais de santé aux États-Unis; que l’espérance de vie est plus longue au Canada qu’aux États-Unis; que les médicaments, même s’ils sont inventés aux États-Unis, y sont plus chers qu’au Canada parce que les achats centralisés par les régimes publics d’assurance permettent des économies d’échelle; qu’aux États-Unis les personnes les plus à risques, vétérans, personnes âgées et population très pauvre, dépendent du système public, les régimes privés recueillant les primes des personnes jeunes et en santé.
Elle conclut en affirmant que le système canadien est loin d’être parfait mais que cela ne justifie pas la médisance et le mensonge.
Petit baume sur la plaie
Pfizer, l’un des géants de l’industrie pharmaceutique est consciente, elle, du désarroi dans lequel se retrouve les travailleuses et travailleurs victimes de la récession. Ainsi, celles et ceux qui ont perdu leur emploi depuis le 1er janvier pourront se procurer gratuitement et pendant un an 70 des médicaments de la firme les plus en demande dont le Lipitor, contre le cholestérol, et le… Viagra. Voilà qui raffermit la position d’un des acteurs du système de santé en faveur du redressement d’une situation sans autre issue qu’une sérieuse réforme.
Quelques à-côtés en Floride
La Floride regroupe un nombre important de personnes retraitées, donc un bassin on ne peut plus convoité par les hôpitaux, cliniques et pharmacies, ces gens étant sous le régime Medicare. Les établissements de soins de santé multiplient les espaces publicitaires dans les quotidiens, l’affichage autoroutier, etc. pour attirer cette clientèle.
Les cliniques de diagnostic par résonnance magnétique ont pignon sur rue environ tous les cinq kilomètres. Il leur faut ainsi, pour rentabiliser leurs opérations, inciter les résidants des alentours à s’y rendre. Résultat : alerte à la prévention et faux résultats afin que la clinique soit remboursée par le régime Medicare. Sans maladie ou malformation identifiée, pas de facture acquittée.
Le laxisme qui prévaut dans le domaine de la santé a fait émerger un nouveau type de soins : des cliniques spécialisées dans le traitement de la douleur qui, en fait, sont des pourvoyeuses de narcotiques pour les revendeurs dans les rues et les bars. Le Sun Sentinel de Fort Lauderdale a identifié une dizaine de cliniques dont les opérateurs ont un passé criminel et une douzaine dont les propriétaires ont déjà fait faillite. Un médecin exerçant dans l’une de ces cliniques avoue que celle-ci a enregistré un chiffre d’affaires d’un million $ en quatre mois. Un autre médecin s’est vu offrir 100 000 $ par mois pour rédiger des ordonnances pour diverses cliniques. Le propriétaire de l’une de ces cliniques déclare, dans un affidavit rédigé en vue d’un divorce, des revenus de 5 000 $ par semaine. Le médicament le plus populaire : l’oxycodone, un dérivé de l’opium plus puissant que la codéine et qui crée une dépendance en peu de temps.
Les coûts des soins de santé encouragent les compagnies d’assurance à rechercher des solutions plus économiques. Elles se tournent alors vers une dizaine de pays comme l’Inde, la Thaïlande, le Costa Rica, l’Irlande et Taïwan… pour y expédier leurs clients et obtenir des soins (interventions chirurgicales) à meilleur prix. Une chirurgie à cœur ouvert coûte dans les 100 000 $ aux États-Unis, environ 10 000 $ en Inde. Selon la firme McKinsey au moins 8 500 patients se font traiter à l’étranger chaque année. La firme Deloitte, elle, chiffre à 750 000 le nombre de personnes traitées à l’extérieur pour diverses raisons, dont les soins dentaires et la chirurgie esthétique.
Quand la santé se mue en industrie, le privé s’impose et le patient devient client : pour les uns, plus il paie, mieux c’est; pour les autres, moins il coûte cher, mieux c’est. Confortable comme position!
Intoxication de l’opinion par doses massives
Potions homéopathiques de vérité et de subtilité
La santé garantit revenus et forces vives
Profits faramineux, industrie assiégée
dimanche 10 mai 2009
Québec Défense d’ignorance?
Elle est ministre des Affaires municipales et des régions; elle est en voie de se laisser entraîner dans l’œil de la tempête médiatique qui secoue ces milieux. Nathalie Normandeau, plutôt que de manifester sa volonté de redresser le parcours, s’enlise dans des explications spécieuses et accuse les partis d’opposition (sauf le whip de l’ADQ peut-être?) de miner la confiance du secteur des affaires.
Dans le dossier de la Société d’habitation de Montréal, la ministre savait que cet organisme était passé de société para-municipale à organisme sans but lucratif, ce qui soustrayait cette entité du regard des conseillers municipaux. La ministre Normandeau aurait dès lors pu intervenir et ordonner que l’organisme revienne dans le giron des élus municipaux. Elle a préféré détourner les yeux et attendre que le scandale éclate, ce qui n’a pas manqué d’arriver. Les médias devaient en effet révéler que des transactions sur des terrains avaient toutes les apparences d’une magouille au profit d’un promoteur immobilier. Encore là, la réaction de la ministre s’est limitée à renvoyer le tout vers la ville de Montréal.
Frank Zampino, du jour au lendemain, passe de président du comité exécutif de la ville de Montréal à la firme d’ingénierie Desseau.
Le maire Tremblay n’y voyait rien d’insolite ou d’intrigant jusqu’à ce que les médias relient ce départ avec le contrat des compteurs d’eau et leurs coûts exorbitants. L’opposition estime que la ministre devrait ordonner la tutelle de la ville. Réaction : rien. Le vérificateur général de la ville fera rapport.
Les FIER, ces fonds régionaux d’investissement mis sur pied pour promouvoir l’essor économique des milieux concernés investissent ailleurs que dans leurs régions. Ainsi, l’argent destiné au Saguenay-Lac-Saint-Jean, par exemple, se retrouve dans la métropole investi dans des entreprises dont les membres du c.a. du FIER en question sont des actionnaires. Nathalie Normandeau, au lieu d’affirmer qu’elle allait y voir de près et rectifier le tir au besoin, s’en prend à l’Opposition et l’accuse de vouloir torpiller l’avenir économique des régions en éloignant les gens d’affaires intéressés à investir. Il est difficile de bousiller quelque chose qui n’existe même pas encore.
Et le président d’Investissement Québec, Jacques Daoust, défend l’indéfendable jusqu’à ce qu’il retourne dans sa coquille devant le déferlement de cas où les mêmes administrateurs jouissent de la générosité d’autres FIER.
L’effet Jérôme-Forget
Nathalie Normandeau est-elle victime du syndrome Jérôme-Forget? Tout porte à le croire, à moins que ce ne soit une politique ministérielle décrétée par le premier ministre lui-même. Mme Jérôme-Forget n’a pas vu venir la récession, donc celle-ci n’existait pas avant les élections de l’automne dernier. Mme Jérôme-Forget ne connaissait pas l’ampleur du déficit à la Caisse de dépôt et de placement. Et qui plus est, elle ne voulait pas le savoir, elle l’a affirmé. Selon elle, le gouvernement n’a pas le droit de parler aux dirigeants de la Caisse et vice-versa. Elle ne l’a donc pas fait même si, à première vue, il s’agit d’un anachronisme évident. Les fonds de la Caisse appartiennent aux contribuables et le gouvernement en est le fiduciaire. Raymond Bachand ne semble pas presser d’agir dans le sens de plus de connaissance face à la Caisse. Jeannette Bertrand voulait savoir, Raymond Bachand ne veut rien voir.
Aurait-on besoin d’un code déontologique clair à l’intention de tous les élus, provinciaux comme municipaux, et des membres des conseils d’administration de sociétés publiques? Cela semble faire l’unanimité, sauf au bureau du premier ministre. Il est vrai qu’un code de conduite n’injecte pas automatiquement une dose de jugement.
Du ménage
Va-t-on vivre encore quatre années dans le vague, ne sachant pas d’un jour à l’autre si un scandale ne va pas éclater et que la ou le ministre responsable va jeter la faute sur l’Opposition avec un premier ministre affirmant tout ignorer de la situation. Si le premier ministre n’a pas le courage de faire le ménage qui s’impose dans son conseil des ministres, les vérificateurs généraux, les commissions parlementaires, voire les commissions d’enquête ne chômeront pas d’ici quatre ans.
La suffisance compense pour l’ignorance
Pénible d’affronter la réalité
Sauver les apparences, avouer les déficiences
Le droit à la vérité doit s’affirmer
Dans le dossier de la Société d’habitation de Montréal, la ministre savait que cet organisme était passé de société para-municipale à organisme sans but lucratif, ce qui soustrayait cette entité du regard des conseillers municipaux. La ministre Normandeau aurait dès lors pu intervenir et ordonner que l’organisme revienne dans le giron des élus municipaux. Elle a préféré détourner les yeux et attendre que le scandale éclate, ce qui n’a pas manqué d’arriver. Les médias devaient en effet révéler que des transactions sur des terrains avaient toutes les apparences d’une magouille au profit d’un promoteur immobilier. Encore là, la réaction de la ministre s’est limitée à renvoyer le tout vers la ville de Montréal.
Frank Zampino, du jour au lendemain, passe de président du comité exécutif de la ville de Montréal à la firme d’ingénierie Desseau.
Le maire Tremblay n’y voyait rien d’insolite ou d’intrigant jusqu’à ce que les médias relient ce départ avec le contrat des compteurs d’eau et leurs coûts exorbitants. L’opposition estime que la ministre devrait ordonner la tutelle de la ville. Réaction : rien. Le vérificateur général de la ville fera rapport.
Les FIER, ces fonds régionaux d’investissement mis sur pied pour promouvoir l’essor économique des milieux concernés investissent ailleurs que dans leurs régions. Ainsi, l’argent destiné au Saguenay-Lac-Saint-Jean, par exemple, se retrouve dans la métropole investi dans des entreprises dont les membres du c.a. du FIER en question sont des actionnaires. Nathalie Normandeau, au lieu d’affirmer qu’elle allait y voir de près et rectifier le tir au besoin, s’en prend à l’Opposition et l’accuse de vouloir torpiller l’avenir économique des régions en éloignant les gens d’affaires intéressés à investir. Il est difficile de bousiller quelque chose qui n’existe même pas encore.
Et le président d’Investissement Québec, Jacques Daoust, défend l’indéfendable jusqu’à ce qu’il retourne dans sa coquille devant le déferlement de cas où les mêmes administrateurs jouissent de la générosité d’autres FIER.
L’effet Jérôme-Forget
Nathalie Normandeau est-elle victime du syndrome Jérôme-Forget? Tout porte à le croire, à moins que ce ne soit une politique ministérielle décrétée par le premier ministre lui-même. Mme Jérôme-Forget n’a pas vu venir la récession, donc celle-ci n’existait pas avant les élections de l’automne dernier. Mme Jérôme-Forget ne connaissait pas l’ampleur du déficit à la Caisse de dépôt et de placement. Et qui plus est, elle ne voulait pas le savoir, elle l’a affirmé. Selon elle, le gouvernement n’a pas le droit de parler aux dirigeants de la Caisse et vice-versa. Elle ne l’a donc pas fait même si, à première vue, il s’agit d’un anachronisme évident. Les fonds de la Caisse appartiennent aux contribuables et le gouvernement en est le fiduciaire. Raymond Bachand ne semble pas presser d’agir dans le sens de plus de connaissance face à la Caisse. Jeannette Bertrand voulait savoir, Raymond Bachand ne veut rien voir.
Aurait-on besoin d’un code déontologique clair à l’intention de tous les élus, provinciaux comme municipaux, et des membres des conseils d’administration de sociétés publiques? Cela semble faire l’unanimité, sauf au bureau du premier ministre. Il est vrai qu’un code de conduite n’injecte pas automatiquement une dose de jugement.
Du ménage
Va-t-on vivre encore quatre années dans le vague, ne sachant pas d’un jour à l’autre si un scandale ne va pas éclater et que la ou le ministre responsable va jeter la faute sur l’Opposition avec un premier ministre affirmant tout ignorer de la situation. Si le premier ministre n’a pas le courage de faire le ménage qui s’impose dans son conseil des ministres, les vérificateurs généraux, les commissions parlementaires, voire les commissions d’enquête ne chômeront pas d’ici quatre ans.
La suffisance compense pour l’ignorance
Pénible d’affronter la réalité
Sauver les apparences, avouer les déficiences
Le droit à la vérité doit s’affirmer
dimanche 3 mai 2009
Canada Un CRTC arabophobe?
Le module anglophone de la chaîne arabe d’information continue Al-Jazira, soit Al-Jazira English (AJE), soumettra de nouveau au Conseil de la radiotélévision et des télécommunications canadiennes (CRTC) une requête en vue de sa diffusion au Canada par le biais des télédistributeurs (câble et satellites). Cette fois sera-t-elle la bonne?
En 2004, les télédistributeurs s’étaient vu accorder l’autorisation d’inscrire AJE dans leur bouquet de chaînes d’information continue à la condition de veiller à pratiquer la censure s’ils croyaient que des propos inappropriés allaient être diffusés. Le CRTC adhérait ainsi à un théorème de base voulant que les professionnels de l’information en poste à AJE étaient d’abord et avant tout des anti-occidentalistes dénués de toute objectivité. D’autre part, il faisait porter sur les télédistributeurs l’odieux de pratiquer la censure ou d’assumer la responsabilité de propos choquants qui auraient pu être émis. Les télédistributeurs ont dit : non merci! Et on peut les comprendre.
Qui, il y a cinq ans, a donc fait des pieds et des mains pour empêcher les 150 000 arabophones du Canada et les autres Canadiens intéressés d’obtenir un point de vue différent sur le monde de ce que nous offre CBC Newsworld, CNN, MSNBC et autres Fox News? Le B’Nai Brith. Et qui pensez-vous aurait décortiqué, microscope à l’œil et sonar à l’oreille, la moindre image ou le moindre propos présumément « antisémite »? Le B’Nai Brith. Comprend-on les télédistributeurs d’avoir abdiqué? Et le CRTC de leur avoir refilé ce présent empoisonné?
Le B’Nai Brith, la plus vieille organisation juive du Canada, se présente comme un organisme de défense des droits. En réalité, il s’agit d’un organisme sioniste qui fait flèche de tout bois envers quiconque critique le moindrement les politiques israéliennes ou le comportement du gouvernement d’Israël ou de ses milices à l’endroit des Palestiniens. B’Nai Brith qualifie systématiquement d’antisémite toute remarque visant Israël ou les groupes juifs orthodoxes qui bafouent tous les principes d’accommodement raisonnable et n’en font qu’à leur tête.
Même si le CRTC étudie une demande émanant de AJE, et non d’Al Jazira, cela ne change rien selon B’Nai Brith, c’est la même organisation. Il faut dire que B’Nai Brith a ses entrées au sein du gouvernement conservateur. Son directeur exécutif est Frank Dimant qui a été candidat de l’Alliance canadienne aux élections fédérales de 2000. L’Alliance était justement le parti de M. Harper avant qu’il passe chez les conservateurs.
Al-Jazira English
Quelle est donc cette chaîne de télévision qui diffuse en anglais 24 heures par jour à partir de Doha au Qatar? Elle fait partie d’un réseau dont le navire amiral est bien entendu Al-Jazira arabe fondé en 1996, la chaîne anglaise a suivi , et s’y sont greffés, au cours des ans, les divisions documentaire, sport, Internet, un centre de formation et de développement en médias, un centre d’études, une division de diffusion d’images en direct et une de téléphonie cellulaire.
Al-Jazira s’est démarqué dès le début de ses concurrents en présentant le monde arabe vu de l’intérieur, ce qui n’a pas été nécessairement de tout repos. De fait, Al-Jazira est basé au Qatar et a reçu l’aval et le financement de l’émir de ce pays du golfe persique pour s’établir avec la garantie de jouir de toute la latitude nécessaire dans l’exercice de sa mission d’information. Voilà qui était loin de réjouir certains pays arabes aux mœurs plus conservatrices que le Qatar et préférant demeurer loin des projecteurs d’une télévision un peu trop libérale à leur goût. Aujourd’hui encore, la Tunisie refuse la diffusion d’Al-Jazira sur son territoire contrairement à… Israël.
Déontologie
Al-Jazira fonctionne sur la base d’un code de déontologie en dix points qui repose, notamment, sur des notions d’équilibre, d’indépendance, de crédibilité et de diversité; la vérification et l’exactitude de l’information, il en est de même pour les images diffusées qui doivent également respecter la vie privée des personnes victimes de crimes, de guerre, de persécution ou de désastre; le respect de normes qui exclut de mettre en priorité la recherche du « scoop »; la présentation d’opinions diverses sans biais ni partialité; le reflet en toute bonne foi de la diversité des sociétés selon leur race, leur culture, leurs croyances, leurs valeurs; la reconnaissance diligente des erreurs lorsqu’elles surviennent et leurs corrections; la confidentialité des sources d’information; la distinction nette entre la nouvelle, l’opinion et l’analyse afin d’éviter tout mélange des genres et la propagande; la solidarité avec les collègues d’autres médias internationaux et la collaboration avec les syndicats et associations de journalistes.
Droits et libertés
De plus, à la fin de l’an dernier, Al-Jazira a créé un « pupitre », c’est-à-dire un nouveau champ de couverture, qui ciblera toute la question des droits humains et des libertés civiles. Sami Al Haj a pris les commandes de cette section.
Sami Al Haj est un caméraman qui a été détenu pendant six ans et demi à la base américaine de Guantanamo. Il a été libéré l’an dernier. Il est plutôt bien placé pour traiter des droits de la personne. « Ces années passées à Guantanamo m’ont permis d’apprécier, du plus profond de moi-même, comment les droits humains peuvent être violés et l’importance fondamentale des libertés civiles. Cette nouvelle section d’Al-Jazira permettra de promouvoir les valeurs concernant les droits humains et créera une émulation en ce sens pour les autres (médias). »
La direction d’Al-Jazira English
Des anciens de Radio-Canada et de la CBC, de la BBC, de la télévision nationale australienne et de l’Associated Press occupent des postes à la direction d’AJE.
Tony Burman, ancien rédacteur en chef de la CBC, et Catherine Cano, ex-directrice de l’information à RDI, sont à la direction de l’information sous la supervision du directeur des opérations, Omar Bec, qui est passé par le BBC World Service de Grande-Bretagne et Worldwide Television News. Max Uechtritz, directeur de la programmation, a été, pendant quatre ans, directeur des nouvelles et des affaires publiques à la ABC en Australie où il avait gravi tous les échelons dans le domaine de l’information.
AJE s’appuie sur des bureaux dans les principaux points du globe. Celui de Londres est occupé par Sue Philipps qui a dirigé le bureau de la CBC dans la capitale britannique. Will Stebbins a quitté l’Associated Press Television News et dirige le bureau de Washington. Provenant également de l’Associated Press, Olga Stukalova est responsable du bureau russe. Toujours de l’Associated Press, Anmol Saxena occupe le bureau de l’Inde. Enfin, en Afrique, se retrouve Andrew Simmons, de la télévision britannique et deux fois récipiendaire du prix de la Royal Television Society.
De la crédibilité
Sur le site du Monde diplomatique, le 23 mars dernier, Alain Gresh démontre l’importance prise par Al-Jazira. « C’est le moment (l’invasion de Gaza par Israël) où les images du Proche-Orient submergent les écrans de télévision du monde. Nous en savons bien plus sur cet affrontement, aussi bien en Europe que dans le reste du monde, que sur n’importe quel autre. Même si chacun n’en maîtrise évidemment pas les tenants et les aboutissants, chacun a lu ou entendu mille et une analyses, vu mille et un reportages. La révolution technologique de la fin des années 1980, avec le numérique et les chaînes de télévision d’information en direct, permet aux téléspectateurs de vivre de plain-pied dans l’actualité. Le monopole de CNN durant la première guerre du Golfe (1990-1991) ayant été battu en brèche par les chaînes satellitaires arabes – et surtout par la plus célèbre d’entre elles, Al-Jazira –, et l’utilisation par des individus sur le terrain de portables et de caméras vidéos se généralisant, plusieurs récits s’entendent désormais sur la scène mondiale, pour la première fois depuis l’effondrement de l’URSS et la disparition du « camp socialiste ». Et le récit d’Al-Jazira et des autres chaînes du Sud a d’autant plus d’impact que ces médias répondent aux critères occidentaux de professionnalisme… »
De quoi s’inquiète donc B’Nai Brith? D’une source fiable d’information susceptible de nous en révéler davantage sur les exactions commises par le gouvernement israélien à l’endroit du peuple palestinien qui, depuis des années maintenant, vit dans un immense camp de concentration appelé territoire autonome?
Si le CRTC autorise la diffusion de Fox News, qui, selon les humeurs de ses commentateurs, traite le président Obama de communiste et de fasciste, comment peut-il barrer le passage à Al-Jazira English?
Quand la liberté ne retient qu’une expression
Tout entier les droits sont remis en question
Toute liberté d’information
Tient dans la quête de la plus large diffusion
En 2004, les télédistributeurs s’étaient vu accorder l’autorisation d’inscrire AJE dans leur bouquet de chaînes d’information continue à la condition de veiller à pratiquer la censure s’ils croyaient que des propos inappropriés allaient être diffusés. Le CRTC adhérait ainsi à un théorème de base voulant que les professionnels de l’information en poste à AJE étaient d’abord et avant tout des anti-occidentalistes dénués de toute objectivité. D’autre part, il faisait porter sur les télédistributeurs l’odieux de pratiquer la censure ou d’assumer la responsabilité de propos choquants qui auraient pu être émis. Les télédistributeurs ont dit : non merci! Et on peut les comprendre.
Qui, il y a cinq ans, a donc fait des pieds et des mains pour empêcher les 150 000 arabophones du Canada et les autres Canadiens intéressés d’obtenir un point de vue différent sur le monde de ce que nous offre CBC Newsworld, CNN, MSNBC et autres Fox News? Le B’Nai Brith. Et qui pensez-vous aurait décortiqué, microscope à l’œil et sonar à l’oreille, la moindre image ou le moindre propos présumément « antisémite »? Le B’Nai Brith. Comprend-on les télédistributeurs d’avoir abdiqué? Et le CRTC de leur avoir refilé ce présent empoisonné?
Le B’Nai Brith, la plus vieille organisation juive du Canada, se présente comme un organisme de défense des droits. En réalité, il s’agit d’un organisme sioniste qui fait flèche de tout bois envers quiconque critique le moindrement les politiques israéliennes ou le comportement du gouvernement d’Israël ou de ses milices à l’endroit des Palestiniens. B’Nai Brith qualifie systématiquement d’antisémite toute remarque visant Israël ou les groupes juifs orthodoxes qui bafouent tous les principes d’accommodement raisonnable et n’en font qu’à leur tête.
Même si le CRTC étudie une demande émanant de AJE, et non d’Al Jazira, cela ne change rien selon B’Nai Brith, c’est la même organisation. Il faut dire que B’Nai Brith a ses entrées au sein du gouvernement conservateur. Son directeur exécutif est Frank Dimant qui a été candidat de l’Alliance canadienne aux élections fédérales de 2000. L’Alliance était justement le parti de M. Harper avant qu’il passe chez les conservateurs.
Al-Jazira English
Quelle est donc cette chaîne de télévision qui diffuse en anglais 24 heures par jour à partir de Doha au Qatar? Elle fait partie d’un réseau dont le navire amiral est bien entendu Al-Jazira arabe fondé en 1996, la chaîne anglaise a suivi , et s’y sont greffés, au cours des ans, les divisions documentaire, sport, Internet, un centre de formation et de développement en médias, un centre d’études, une division de diffusion d’images en direct et une de téléphonie cellulaire.
Al-Jazira s’est démarqué dès le début de ses concurrents en présentant le monde arabe vu de l’intérieur, ce qui n’a pas été nécessairement de tout repos. De fait, Al-Jazira est basé au Qatar et a reçu l’aval et le financement de l’émir de ce pays du golfe persique pour s’établir avec la garantie de jouir de toute la latitude nécessaire dans l’exercice de sa mission d’information. Voilà qui était loin de réjouir certains pays arabes aux mœurs plus conservatrices que le Qatar et préférant demeurer loin des projecteurs d’une télévision un peu trop libérale à leur goût. Aujourd’hui encore, la Tunisie refuse la diffusion d’Al-Jazira sur son territoire contrairement à… Israël.
Déontologie
Al-Jazira fonctionne sur la base d’un code de déontologie en dix points qui repose, notamment, sur des notions d’équilibre, d’indépendance, de crédibilité et de diversité; la vérification et l’exactitude de l’information, il en est de même pour les images diffusées qui doivent également respecter la vie privée des personnes victimes de crimes, de guerre, de persécution ou de désastre; le respect de normes qui exclut de mettre en priorité la recherche du « scoop »; la présentation d’opinions diverses sans biais ni partialité; le reflet en toute bonne foi de la diversité des sociétés selon leur race, leur culture, leurs croyances, leurs valeurs; la reconnaissance diligente des erreurs lorsqu’elles surviennent et leurs corrections; la confidentialité des sources d’information; la distinction nette entre la nouvelle, l’opinion et l’analyse afin d’éviter tout mélange des genres et la propagande; la solidarité avec les collègues d’autres médias internationaux et la collaboration avec les syndicats et associations de journalistes.
Droits et libertés
De plus, à la fin de l’an dernier, Al-Jazira a créé un « pupitre », c’est-à-dire un nouveau champ de couverture, qui ciblera toute la question des droits humains et des libertés civiles. Sami Al Haj a pris les commandes de cette section.
Sami Al Haj est un caméraman qui a été détenu pendant six ans et demi à la base américaine de Guantanamo. Il a été libéré l’an dernier. Il est plutôt bien placé pour traiter des droits de la personne. « Ces années passées à Guantanamo m’ont permis d’apprécier, du plus profond de moi-même, comment les droits humains peuvent être violés et l’importance fondamentale des libertés civiles. Cette nouvelle section d’Al-Jazira permettra de promouvoir les valeurs concernant les droits humains et créera une émulation en ce sens pour les autres (médias). »
La direction d’Al-Jazira English
Des anciens de Radio-Canada et de la CBC, de la BBC, de la télévision nationale australienne et de l’Associated Press occupent des postes à la direction d’AJE.
Tony Burman, ancien rédacteur en chef de la CBC, et Catherine Cano, ex-directrice de l’information à RDI, sont à la direction de l’information sous la supervision du directeur des opérations, Omar Bec, qui est passé par le BBC World Service de Grande-Bretagne et Worldwide Television News. Max Uechtritz, directeur de la programmation, a été, pendant quatre ans, directeur des nouvelles et des affaires publiques à la ABC en Australie où il avait gravi tous les échelons dans le domaine de l’information.
AJE s’appuie sur des bureaux dans les principaux points du globe. Celui de Londres est occupé par Sue Philipps qui a dirigé le bureau de la CBC dans la capitale britannique. Will Stebbins a quitté l’Associated Press Television News et dirige le bureau de Washington. Provenant également de l’Associated Press, Olga Stukalova est responsable du bureau russe. Toujours de l’Associated Press, Anmol Saxena occupe le bureau de l’Inde. Enfin, en Afrique, se retrouve Andrew Simmons, de la télévision britannique et deux fois récipiendaire du prix de la Royal Television Society.
De la crédibilité
Sur le site du Monde diplomatique, le 23 mars dernier, Alain Gresh démontre l’importance prise par Al-Jazira. « C’est le moment (l’invasion de Gaza par Israël) où les images du Proche-Orient submergent les écrans de télévision du monde. Nous en savons bien plus sur cet affrontement, aussi bien en Europe que dans le reste du monde, que sur n’importe quel autre. Même si chacun n’en maîtrise évidemment pas les tenants et les aboutissants, chacun a lu ou entendu mille et une analyses, vu mille et un reportages. La révolution technologique de la fin des années 1980, avec le numérique et les chaînes de télévision d’information en direct, permet aux téléspectateurs de vivre de plain-pied dans l’actualité. Le monopole de CNN durant la première guerre du Golfe (1990-1991) ayant été battu en brèche par les chaînes satellitaires arabes – et surtout par la plus célèbre d’entre elles, Al-Jazira –, et l’utilisation par des individus sur le terrain de portables et de caméras vidéos se généralisant, plusieurs récits s’entendent désormais sur la scène mondiale, pour la première fois depuis l’effondrement de l’URSS et la disparition du « camp socialiste ». Et le récit d’Al-Jazira et des autres chaînes du Sud a d’autant plus d’impact que ces médias répondent aux critères occidentaux de professionnalisme… »
De quoi s’inquiète donc B’Nai Brith? D’une source fiable d’information susceptible de nous en révéler davantage sur les exactions commises par le gouvernement israélien à l’endroit du peuple palestinien qui, depuis des années maintenant, vit dans un immense camp de concentration appelé territoire autonome?
Si le CRTC autorise la diffusion de Fox News, qui, selon les humeurs de ses commentateurs, traite le président Obama de communiste et de fasciste, comment peut-il barrer le passage à Al-Jazira English?
Quand la liberté ne retient qu’une expression
Tout entier les droits sont remis en question
Toute liberté d’information
Tient dans la quête de la plus large diffusion
dimanche 26 avril 2009
USA La droite mobilise contre le plan de relance
Des « Tea Parties », ralliements de militants de la droite américaine, sont organisés à la grandeur du pays. De Fort Lauderdale en Floride à Houston au Texas, ces gens protestent contre l’application du plan de relance de 700 milliards $ mis de l’avant par l’administration Obama.
Étrangement, les mêmes groupes n’ont pas levé le ton quand l’ex-président Bush avait gratifié banques et compagnies d’assurances et de prêts hypothécaires de milliers de milliards de dollars de fonds publics sans y introduire un iota de contrôle sur la manière dont seraient gérées ces sommes gigantesques. Résultat : des administrateurs se sont graissé généreusement la patte sous forme de bonus.
Le plan Obama exige des entreprises des analyses de leur situation et des plans détaillés de sortie de crise.
Ce qui semble surtout irrité les organisateurs de « Tea Parties », c’est que le gouvernement applique un plan de relance qui prévoit également un renforcement de la réglementation, là où il y en a, ou l’adoption d’une nouvelle réglementation, là où elle est absente.
Ces ralliements s’inspirent des manifestations de l’époque de la révolution américaine, dans les années 1770, alors que les citoyens de l’état colonial assaillaient les bâtiments anglais qui livraient des marchandises dans le port de Boston, marchandises, dont du thé, que les protestataires détruisaient ou jetaient à la mer. Le tout sur le thème « pas de taxation sans représentation », puisque l’Angleterre levaient des taxes auprès des citoyens de leur colonie.
Le raisonnement de ces nouveaux militants est simple : pas question d’aider des entreprises dont les dirigeants ont pris les mauvaises décisions; si elles doivent faire faillite qu’elles le fassent. Tout cela sans prendre en considération les centaines de milliers d’emplois en jeu. Le libre-marché, c’est ça.
Ces groupes sont, dans la même foulée, contre tout contrôle sur les armes à feu, mettent en doute la théorie de l’évolution et considèrent la plupart des médias comme des instruments mis au service des libéraux, terme qui signifie socialisme dans leur vocabulaire.
Et au Canada?
Cette idéologie n’est pas sans un degré de parenté avec celle mise de l’avant par le gouvernement Harper au Canada qui s’entête dans le dossier du registre des armes à feu, dont le ministre des sciences estime que tout évolue dans la vie, même les espadrilles, et qui considère que les journalistes de Radio-Canada sont tous des socialistes. Gouvernement qui coupe allègrement dans la culture, les sciences et la Société Radio-Canada/CBC. Et c’est ce même gouvernement qui tergiverse pour épauler les entreprises en difficulté, notamment l’industrie forestière.
Mettre les bois dans les roues
Les travailleurs écopent
Si l’entreprise se dissout
Arrive la catastrophe
mardi 21 avril 2009
Les Chinois en Amérique latine
Le Sommet des Amériques a permis à Barack Obama, encore une fois, de se démarquer de son prédécesseur. Même Hugo Chavez a succombé à son charme et a voulu partager ses choix littéraires avec lui. Et pendant que le président des États-Unis jongle au sujet des relations qu’il souhaite entretenir avec Cuba, les Chinois foncent vers l’Amérique latine et profitent de la crise financière qui sévit dans le monde occidental.
Les banques américaines ne prêtent plus, tandis que la Chine dispose d’importants capitaux, amassés pendant les années de vaches grasses au lieu d’êtres dilapidés dans des papiers douteux, même si la crise atteint aussi le géant asiatique. La Chine est donc en mesure de mettre son argent à la disposition des pays qui en ont besoin. C’est le cas en Amérique latine. Et la Chine répond à la demande.
Douze milliards $ au Vénézuéla; dix milliards $ en Argentine et au Brésil; un milliard $ à l’Équateur. Il est aisé de s’imaginer que les démarcheurs chinois sondent d’autres marchés potentiels où placer leur argent.
La présence chinoise en Amérique latine s’est tellement accrue au cours des 10 dernières années que le continent sud-américain est devenu le second partenaire économique de la Chine, les États-Unis occupant toujours la première place.
Ce constat permet de comprendre pourquoi les États-Unis ont intérêt a regagné l’estime des dirigeants latino-américains. Leur influence s’érode, côté financier. Tisser des liens diplomatiques plus étroits permet de compenser. Est-ce possible que cela puisse aller jusqu’à lever l’embargo à l’endroit de Cuba comme le souhaite la majorité des pays de l’Organisation des états américains?
Quand l’influence
Se fonde sur la finance
Geler les fonds
Mène vers d’autres options
Les banques américaines ne prêtent plus, tandis que la Chine dispose d’importants capitaux, amassés pendant les années de vaches grasses au lieu d’êtres dilapidés dans des papiers douteux, même si la crise atteint aussi le géant asiatique. La Chine est donc en mesure de mettre son argent à la disposition des pays qui en ont besoin. C’est le cas en Amérique latine. Et la Chine répond à la demande.
Douze milliards $ au Vénézuéla; dix milliards $ en Argentine et au Brésil; un milliard $ à l’Équateur. Il est aisé de s’imaginer que les démarcheurs chinois sondent d’autres marchés potentiels où placer leur argent.
La présence chinoise en Amérique latine s’est tellement accrue au cours des 10 dernières années que le continent sud-américain est devenu le second partenaire économique de la Chine, les États-Unis occupant toujours la première place.
Ce constat permet de comprendre pourquoi les États-Unis ont intérêt a regagné l’estime des dirigeants latino-américains. Leur influence s’érode, côté financier. Tisser des liens diplomatiques plus étroits permet de compenser. Est-ce possible que cela puisse aller jusqu’à lever l’embargo à l’endroit de Cuba comme le souhaite la majorité des pays de l’Organisation des états américains?
Quand l’influence
Se fonde sur la finance
Geler les fonds
Mène vers d’autres options
lundi 13 avril 2009
Cuba-USA Virages à 180 degrés
Les événements paraissent presque irréels! Fidel Castro s’entretient pendant deux heures avec trois élus de la chambre des représentants des États-Unis. Une délégation officielle du caucus noir du congrès discute d’un éventuel dégel des relations diplomatiques entre les deux pays. La plus importante organisation de la diaspora cubaine de la Floride propose le dialogue entre les États-Unis et Cuba.
Décidément l’élection de Barack Obama aux États-Unis provoque une véritable mutation tant dans son pays qu’à travers le monde.
Pendant cinq jours, la semaine dernière, six élus du Congrès ont séjourné à Cuba et ce n’était pas pour la plage. À la demande du président, ces envoyés spéciaux avaient pour mission de sonder les cœurs et les reins de leurs interlocuteurs afin de savoir s’il est possible de rétablir de paisibles relations. Non seulement ont-ils obtenu une réponse favorable de la part de Raul Castro mais, qui plus est, Fidel lui-même a reçu trois d’entre eux à son domicile.
La représentante Barbara Lee, de la Californie, rapporte que pour le président Raul Castro une levée de l’embargo et une normalisation des relations seraient dans l’intérêt des deux parties. Castro a même ajouté qu’il est prêt à tout mettre sur la table. « Il est tout le contraire de la description qu’en font les médias » a-t-elle ajouté.
Pour ce qui concerne Fidel, Mme Lee dit l’avoir trouvé bien portant, très énergique et d’esprit très clair. Elle affirme qu’il lui a confié que les Cubains souhaitent le dialogue. Qu’ils veulent parler aux États-Unis. Qu’ils désirent des relations normales.
Fidel ne s’est pas contenté de cet entretien avec les délégués américains, il y est allé d’un texte dense publié dans la Granma dans lequel il écrit notamment qu’une négociation avec Washington est la seule manière de s’assurer de l’amitié et de la paix entre les peuples. Du jamais lu à partir de la plume du lider maximo. Il traduit ainsi ses espoirs : « Un autre représentant a affirmé … que les États-Unis ne devaient pas rater l’occasion de reconnaître que leur politique vis-à-vis de Cuba avait été un échec total. Il a ajouté que son gouvernement devait demander pardon à Cuba pour toutes ces années d’hostilité et pour la politique de blocus, car ce n’est qu’ainsi que nous serions en mesure d’avancer ensemble vers le règlement du différend bilatéral. Il a signalé qu’il ferait tout son possible, de son poste, pour éliminer le blocus. »
La diaspora
Cette main tendue du gouvernement Obama vers Cuba aurait, il y a seulement six mois, soulevé un tollé de protestations de la part des leaders de la diaspora cubaine. Surprise! Dans un mémoire de 14 pages rendu public le mercredi 8 avril, la Cuban American National Foundation (CANF), la plus importante organisation regroupant les Cubains vivant aux États-Unis, en appelle à une rupture avec le passé et à une nouvelle direction à donner dans les relations entre les États-Unis et Cuba. Le président de la fondation, Francisco Hernandez, l’un des membres du commando qui a tenté un débarquement à la baie des Cochons en avril 1961, en remet en affirmant : « À l’heure actuelle, nous devons mettre l’emphase sur le peuple cubain parce que les Cubains sont les seuls à pouvoir changer les choses à Cuba. »
C’est comme si le pape annonçait qu’il reconnaîtra les mariages gais.
D’où provient donc cette dose de réalisme dans le discours de la CANF, organisme fondé en 1981? Peut-être du constat que l’attitude des Cubains de la Floride à l’égard de leur mère patrie a évolué. D’une part, aux dernières élections américaines, un tiers de l’électorat cubain a opté pour les démocrates d’Obama. Dans le passé, plus de 80 pour cent du vote cubain se dirigeait vers les candidats républicains. D’autre part, un sondage mené par la Florida International University auprès de la communauté cubaine de la Floride (900 000 personnes) révèle que 55 pour cent des répondeurs sont favorables à la levée de l’embargo à l’endroit de Cuba et que 65 pour cent d’entre eux espèrent la reprise de relations diplomatiques entre l’île et le gouvernement américain.
Enfin, tous ces acteurs du côté américain font un même constat : l’embargo contre Cuba, appliqué depuis maintenant 47 ans, a failli. Il n’aura eu qu’une conséquence : rendre la vie plus difficile aux cubains eux-mêmes.
Martinez
La prise de position de la fondation, si elle semble faire consensus, s’attire aussi des critiques. Ainsi, Mel Martinez, sénateur de la région de Miami, s’objecte et soutient qu’il faut maintenir la ligne dure à l’endroit du gouvernement Castro. M. Martinez est l’un des plus fougueux ennemis des Castro. Il a quitté l’île à 15 ans grâce à un programme de l’église catholique. Il semble bien que ses compatriotes vivant en Floride ne partage pas son agressivité envers le gouvernement cubain.
Devant l’expectative de relations normalisées entre Cuba et les États-Unis, même le Miami Herald se montre enthousiaste. Ce n’est pas peu dire!
Une île dans les Antilles évolue à contre-courant
Le riche géant l’observe d’un mauvais œil
La menace souffle plus fort qu’un ouragan
La lucidité l’emportera-t-elle sur l’orgueil?
Décidément l’élection de Barack Obama aux États-Unis provoque une véritable mutation tant dans son pays qu’à travers le monde.
Pendant cinq jours, la semaine dernière, six élus du Congrès ont séjourné à Cuba et ce n’était pas pour la plage. À la demande du président, ces envoyés spéciaux avaient pour mission de sonder les cœurs et les reins de leurs interlocuteurs afin de savoir s’il est possible de rétablir de paisibles relations. Non seulement ont-ils obtenu une réponse favorable de la part de Raul Castro mais, qui plus est, Fidel lui-même a reçu trois d’entre eux à son domicile.
La représentante Barbara Lee, de la Californie, rapporte que pour le président Raul Castro une levée de l’embargo et une normalisation des relations seraient dans l’intérêt des deux parties. Castro a même ajouté qu’il est prêt à tout mettre sur la table. « Il est tout le contraire de la description qu’en font les médias » a-t-elle ajouté.
Pour ce qui concerne Fidel, Mme Lee dit l’avoir trouvé bien portant, très énergique et d’esprit très clair. Elle affirme qu’il lui a confié que les Cubains souhaitent le dialogue. Qu’ils veulent parler aux États-Unis. Qu’ils désirent des relations normales.
Fidel ne s’est pas contenté de cet entretien avec les délégués américains, il y est allé d’un texte dense publié dans la Granma dans lequel il écrit notamment qu’une négociation avec Washington est la seule manière de s’assurer de l’amitié et de la paix entre les peuples. Du jamais lu à partir de la plume du lider maximo. Il traduit ainsi ses espoirs : « Un autre représentant a affirmé … que les États-Unis ne devaient pas rater l’occasion de reconnaître que leur politique vis-à-vis de Cuba avait été un échec total. Il a ajouté que son gouvernement devait demander pardon à Cuba pour toutes ces années d’hostilité et pour la politique de blocus, car ce n’est qu’ainsi que nous serions en mesure d’avancer ensemble vers le règlement du différend bilatéral. Il a signalé qu’il ferait tout son possible, de son poste, pour éliminer le blocus. »
La diaspora
Cette main tendue du gouvernement Obama vers Cuba aurait, il y a seulement six mois, soulevé un tollé de protestations de la part des leaders de la diaspora cubaine. Surprise! Dans un mémoire de 14 pages rendu public le mercredi 8 avril, la Cuban American National Foundation (CANF), la plus importante organisation regroupant les Cubains vivant aux États-Unis, en appelle à une rupture avec le passé et à une nouvelle direction à donner dans les relations entre les États-Unis et Cuba. Le président de la fondation, Francisco Hernandez, l’un des membres du commando qui a tenté un débarquement à la baie des Cochons en avril 1961, en remet en affirmant : « À l’heure actuelle, nous devons mettre l’emphase sur le peuple cubain parce que les Cubains sont les seuls à pouvoir changer les choses à Cuba. »
C’est comme si le pape annonçait qu’il reconnaîtra les mariages gais.
D’où provient donc cette dose de réalisme dans le discours de la CANF, organisme fondé en 1981? Peut-être du constat que l’attitude des Cubains de la Floride à l’égard de leur mère patrie a évolué. D’une part, aux dernières élections américaines, un tiers de l’électorat cubain a opté pour les démocrates d’Obama. Dans le passé, plus de 80 pour cent du vote cubain se dirigeait vers les candidats républicains. D’autre part, un sondage mené par la Florida International University auprès de la communauté cubaine de la Floride (900 000 personnes) révèle que 55 pour cent des répondeurs sont favorables à la levée de l’embargo à l’endroit de Cuba et que 65 pour cent d’entre eux espèrent la reprise de relations diplomatiques entre l’île et le gouvernement américain.
Enfin, tous ces acteurs du côté américain font un même constat : l’embargo contre Cuba, appliqué depuis maintenant 47 ans, a failli. Il n’aura eu qu’une conséquence : rendre la vie plus difficile aux cubains eux-mêmes.
Martinez
La prise de position de la fondation, si elle semble faire consensus, s’attire aussi des critiques. Ainsi, Mel Martinez, sénateur de la région de Miami, s’objecte et soutient qu’il faut maintenir la ligne dure à l’endroit du gouvernement Castro. M. Martinez est l’un des plus fougueux ennemis des Castro. Il a quitté l’île à 15 ans grâce à un programme de l’église catholique. Il semble bien que ses compatriotes vivant en Floride ne partage pas son agressivité envers le gouvernement cubain.
Devant l’expectative de relations normalisées entre Cuba et les États-Unis, même le Miami Herald se montre enthousiaste. Ce n’est pas peu dire!
Une île dans les Antilles évolue à contre-courant
Le riche géant l’observe d’un mauvais œil
La menace souffle plus fort qu’un ouragan
La lucidité l’emportera-t-elle sur l’orgueil?
lundi 6 avril 2009
USA Une loi pour faciliter l’accès à la syndicalisation
Un sénateur qui retourne sa veste, la vedette d’une populaire télésérie politique qui clame publiquement son appui et un groupe de gens d’affaires qui consacrent 20 millions $ pour le combattre. Le projet de loi intitulé Employee Free Choice Act, qui vise à faciliter la formation de syndicats, mobilise et divise.
Les leaders syndicaux américains croyaient acquis le vote favorable du sénateur Arlen Specter afin d’éviter que le projet de loi meurt au feuilleton à la suite d’un filibuster mené par les sénateurs républicains. De fait, en 2005, ce sénateur de la Pennsylvanie avait endossé un projet de loi semblable. Rappelons que pour qu’un projet de loi soit à l’abri d’un filibuster, il nécessite l’appui de 60 des 100 sénateurs. Mais, la semaine dernière le sénateur Specter a annoncé qu’il ne voterait pas avec la majorité démocrate pour faciliter l’adoption du projet de loi.
Le sénateur explique son revirement par sa crainte de voir les entreprises menacées dans leur survie par des coûts d’opérations trop élevés ou encore de les voir quitter les États-Unis vers d’autres cieux.
Les observateurs de la scène politique à Washington sont plutôt d’avis que le sénateur, qui sera en élection l’an prochain, craint plutôt que son adversaire annoncé, le représentant Pat Toomey, ne se serve de son appui au projet de loi, face aux troupes conservatrices républicaines, pour lui ravir sa nomination à titre de candidat républicain.
Le milieu des affaires, qui a consacré jusqu’ici 20 millions $ en démarches de lobbying pour bloquer le projet, applaudit chaudement la décision de Specter.
West Wing
Martin Sheen, la vedette de la télésérie West Wing dans laquelle il incarne le président Josiah Bartlet, s’est rendu sur la colline du Capitol le mardi 31 mars, pour annoncer son appui au projet de loi. Selon le comédien, ce projet est une question de droits humains plaidant que chaque travailleur a droit à une rémunération décente pour le travail qu’il accomplit. Sheen était accompagné, pour l’occasion, des co-vedettes de l’émission Bradley Whitford et Richard Schiff. La série West Wing a quitté l’antenne en 2006.
Il va de soi que les opposants au projet de loi ont eu la gâchette rapide pour fustiger les acteurs. Le représentant Buck McKeon de la Californie, l’un des adversaires les plus féroces au projet de la loi, a tenté de les ridiculiser : « C’est comme si on invitait les vedettes de la série E.R. à venir commenter la réforme du système de santé. »
Le représentant californien a cependant évité de mentionner que le comédien Bradley Whitford est syndiqué et membre du conseil d’administration de l’organisme pro-syndical American Rights at Work.
Le fond du projet de loi
Les employés d’une entreprise qui souhaitent aujourd’hui former un syndicat doivent se soumettre à un vote, à moins que l’employeur ne reconnaisse volontairement l’association, fait exceptionnel, cela va de soi. Le projet Employee Free Choice Act faciliterait l’accès à la syndicalisation puisqu’il suffirait du dépôt d’une majorité de cartes d’adhésion au syndicat pour que l’organisme qui réglemente les relations de travail (National Labor Relations Board) l’accrédite, comme c’est le cas au Canada.
Présentement, lorsque la tenue d’un vote chez un employeur est décrétée, ce dernier a le droit de faire campagne contre l’organisation syndicale qui veut regrouper ses employés. Dans la plupart des cas, l’employeur exerce chantage, menaces et intimidation pour contrer les efforts du milieu syndical. Wallmart, notamment, est passée maître dans les opérations anti-syndicales.
L’état du syndicalisme américain
Aux États-Unis, le taux de syndicalisation s’érode d’année en année, même si une légère augmentation est survenue en 2008, selon le Bureau of Labor Statistics du ministère du Travail. L’année dernière 12,4 pour cent des Américains étaient syndiqués, une hausse de 0,3 pour cent par rapport à 2007. Le taux de syndicalisation le plus élevé est observé dans l’état de New York (24,9 pour cent) et le plus faible en Caroline du Nord (3,5 pour cent). 16,1 millions de personnes sont membres d’un syndicat. En 1983, première année où ces statistiques ont été compilées, le taux de syndicalisation s’élevait à 20,1 pour cent avec un total de 17,7 millions d’employés syndiqués.
C’est dans le secteur public que le taux de syndicalisation est le plus élevé à 36,8 pour cent. Le taux est de 7,6 pour cent dans le secteur privé.
L’AFL-CIO à l’offensive
La décision du sénateur Specter de tourner le dos au milieu syndical risque de lui occasionner des maux de tête. Le président de l’AFL-CIO, John Sweeney, estime que son geste est une rebuffade à l’endroit de ses électeurs. Le secteur minier est important en Pennsylvanie et de nombreux syndicats y sont présents. L’AFL-CIO ne manquera pas de se mêler de la campagne électorale sénatoriale de l’an prochain et Specter devra se défendre d’avoir laissé tomber son électorat.
La politique à courte vue
Relève peu de la myopie
A plus à voir avec l’idéologie
Et toutes les pressions indues
dimanche 29 mars 2009
Canada-Colombie Un pacte immoral
L’ère Bush est révolue aux États-Unis, tout le monde le sait sauf Stephen Harper et son gouvernement. Bush souhaitait conclure un traité de libre-échange avec la Colombie. Barrack Obama s’y est opposé et refuse encore de l’envisager tant que les mœurs dans ce pays ne se seront pas assainies. Le gouvernement conservateur canadien, lui, continue de rouler dans les ornières laissées par huit ans de régime républicain au sud de la frontière et enclenche le processus de ratification de libre-échange avec la Colombie.
Ce gouvernement est-il mal renseigné ou est-il obsédé par son biais idéologique? Des leaders syndicaux sont la cible de meurtriers, des chefs amérindiens et leurs familles sont assassinés, des groupes paramilitaires d’extrême-droite concurrence en violence avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), les trafiquants de drogue imposent toujours leur loi, le président Alavaro Uribe favorise les entreprises opérant dans son pays en appliquant des mesures notoirement anti-syndicales. Et le Canada désire signer une entente de libre-échange avec ce pays? Le Canada serait-il maintenant dénué de toute valeur morale?
Les huit enfants de trois syndicalistes tués poursuivent, en Alabama, la compagnie Drummond Co. Inc. qui opère la mine de charbon La Loma en Colombie. Valmore Locarno, employé d’entretien et président du syndicat, en compagnie de Victor Orcasita, membre du comité exécutif du syndicat, en 2001, ont été tirés à bout portant à leur descente de l’autobus de la compagnie à l’entrée de la mine. Sept mois plus tard, Gustavo Soler, qui avait succédé à Locarno à la présidence du syndicat, était exécuté de la même façon.
Les enfants souhaitent être indemnisés par la compagnie. Une poursuite semblable, entendue en 2007, a échoué. Cependant, les avocats des familles soutiennent que la nouvelle poursuite a de meilleures chances de réussite, puisqu’un témoin qui ne pouvait se présenter devant le tribunal la première fois, en raison de sa détention, est maintenant libre et peut témoigner. Rafael Garcia, qui était emprisonné en Colombie lors du premier procès a été libéré et il est sorti du pays. Il soutient avoir vu de hauts dirigeants de la compagnie Drummond remettre un porte-documents rempli d’argent à des membres de la milice paramilitaire. Selon Garcia, les dirigeants en question seraient le président-directeur général de la filiale colombienne de Drummond et son vice-président. Ce dernier serait un proche du leader de la milice les Autodéfenses unie3es de la Colombie, Rodrigo Tovar Pupo, extradé de Colombie depuis et en attente de procès aux États-Unis pour trafic de drogue.
Les Amérindiens
Le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU et l’organisme Human Rights Watch soutiennent que le mois dernier au moins 17 amérindiens de la tribu Awa ont été tués dans l’état de Narino. Cet état du sud-ouest de la Colombie est devenu, ces dernières années, l’un des plus violents du pays. La guérilla de gauche, les milices paramilitaires, les trafiquants de drogues et l’armée colombienne s’affrontent dans la région et les résidants de Narino sont au milieu de la tourmente à tel point que 30 000 d’entre eux ont quitté leur région et sont devenus des réfugiés intérieurs l’année dernière.
La banane finance la tuerie
Raúl Hasbún, de sa cellule de la prison de Medellin, se vante au reporter Steven Dudley du Miami Herald, d’avoir présidé à l’élimination de centaines de ses compatriotes. Ancien producteur de bananes et membre des forces paramilitaires d’extrême-droite de la Colombie, Hasbún explique au journaliste comment il finançait son organisation. Les compagnies bananières lui payaient une taxe de trois cents par caisse de fruits exportée. Les milices étaient ainsi richement loties et disposaient de tout l’arsenal nécessaire pour leurs opérations.
Ces révélations indisposent fortement Washington qui subit de fortes pressions de groupes de défense des droits humains pour enquêter sur les liens existant entre les multinationales présentes en Colombie et les milices de droite.
Cible syndicale
À Palm Beach, en Floride, la compagnie Chiquita est poursuivie par des proches de victimes des forces paramilitaires. Chiquita a déjà admis avoir versé 1,7 million $ en sept ans aux paramilitaires afin d’assurer, selon elle, la protection de ses employés. Néanmoins, elle a été condamnée à verser 25 millions $ d’amende pour avoir contribué financièrement aux activités d’une organisation terroriste.
Parmi les victimes avouées de Hasbún figure Isidro Segundo Gil, président du syndicat des travailleurs de l’usine Coca-Cola, tué en 1996. Hasbún affirme avoir tué Gil parce qu’il collectait de l’argent pour les FARC. « J’ai tué un grand nombre de syndicalistes, ajoute Hasbún, pas parce qu’ils étaient syndicalistes mais parce qu’ils travaillaient avec les guérillas ou étaient membres des guérillas. »
Un président au-dessus de tout soupçon?
Et le président Alvaro Uribe dans tout cela? On soupçonne les paramilitaires de lui avoir donné un coup de main pour son élection de 2002 et, depuis sa réélection en 2006, une série de scandales liés aux activités des paramilitaires éclabousse son administration. Sa ministre des Affaires étrangères a dû démissionner, son père et son frère étant accusés de liens avec les paramilitaires. Le directeur du Département administratif de la sécurité (services secrets), un proche du président, a été arrêté pour les mêmes raisons. En tout, 63 congressistes ont été identifiés par la Cour suprême comme des supporteurs des paramilitaires et 32 sont emprisonnés. Le cousin germain du président Uribe, Mario Uribe Escobar a démissionné de son poste de sénateur toujours pour les mêmes raisons. C’est lui qui avait cofondé le parti du président Colombia Democratica dont la totalité des élus au parlement sont aujourd’hui derrière les barreaux.
Les traités de libre-échange ne devraient-ils pas être réservés à des pays où tous les droits fondamentaux sont garantis? Pourquoi cet empressement du gouvernement canadien à ratifier un accord avec la Colombie? Quels sont les enjeux cachés derrière cet emballement? Quels intérêts sert-il?
Discernement et jugement
Bases solides de décisions judicieuses
L’idéologie suivie aveuglément
Rend même la droite raisonnable frileuse
lundi 23 mars 2009
Radio-Canada Encore et toujours dans le collimateur
Radio-Canada se retrouve encore une fois au cœur de la tourmente. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper lui coupe les vivres et la haute direction de la société jongle avec des scénarios qui lui permettraient de boucler son budget.
Étonnamment, toutefois, le journal La Presse nous apprend que des primes au rendement sont versées à 80 membres de la haute direction. La société ne s’en est jamais vantée. Ainsi, de 2000 à 2007 ces primes ont augmenté de plus de 65 %, passant de 1 061 650 $ à 7 627 445 $ par année. Le porte-parole de la direction explique ingénument que les primes étant versées en pourcentage du salaire il est normal qu’elles aient cru. Il est certain que la rémunération des employés syndiqués de Radio-Canada/CBC n’a pas augmenté de 65 % pendant la même période. Qui plus est, la société conteste toujours l’existence de disparité salariale entre les hommes et les femmes dans certains de ses secteurs d’emploi.
Apprendre que la haute direction s’attribue de généreuses primes au rendement n’a rien pour attirer la sympathie à l’endroit du radiodiffuseur public. Et les conservateurs n’hésiteront pas à monter au créneau pour fustiger la société et ses dirigeants, poursuivant de la sorte une offensive déjà entreprise.
Les conservateurs sur le pied de guerre
Le groupe torontois Friends of Canadian Broadcasting a relevé toute une série de déclarations ou de gestes posés par les conservateurs démontrant toute leur aversion face à Radio-Canada/CBC.
Les libéraux, le 30 mai 2006, ont soumis à la Chambre des communes une résolution réclamant, entre autres choses, l’accroissement du financement gouvernemental en faveur de la radiodiffusion publique. Résultat du vote : 155 pour, 121 contre. Les contre étaient tous conservateurs.
En février 2008, un rapport du comité permanent du Patrimoine recommandait que, sur une période de sept ans, le financement public vers Radio-Canada/CBC soit porté de 33 $ per capita à 40 $. Les membres conservateurs du comité ont inscrit leur dissidence.
Le fin connaisseur de la culture québécoise, le ministre du Patrimoine, James Moore, dans une entrevue accordée à la radio de la CBC niait, le 21 janvier dernier, qu’il y ait des coupes financières en vue concernant Radio-Canada/CBC dans le prochain budget. Or, dans les estimés financiers entrant en vigueur le 1er avril prochain et déposés en Chambre le 26 février apparaît une diminution de 5,6 % des sommes allouées au radiodiffuseur public, soit 63 millions $ en moins. L’allocation gouvernementale passe ainsi de 1 115 424 000 $ à 1 052 608 000 $. 63 millions $ à Radio-Canada/CBC équivalent à environ 800 à 900 emplois à temps plein.
Dans l’édition du 6 mars 2009 du National Post, l’ex vice-président de la très conservatrice Coalition nationale des citoyens expliquait pourquoi Stephen Harper avait été choisi pour présider son organisme en 1997. Pour occuper ce poste, disait Gerry Nichols, il faut « premièrement posséder une idéologie conservatrice pure, avec un petit « c ». Cela signifie répudier d’abord tout l’héritage de Pierre Elliott Trudeau. Vous devez ensuite voir dans la CBC un compagnon de route des socialistes. Plus généralement, vous devez être convaincu que tout ce que fait le secteur privé, le public peut le faire… en pire. » M. Harper répondait à tous ses critères et son opinion à l’égard de la CBC ne semble pas avoir changé.
Au cours de la campagne électorale de 2004, le candidat conservateur dans Vancouver Quadra, Stephen Rogers, qualifiait la CBC de Communist Broadcasting Corporation. Il n’a jamais été rappelé à l’ordre par son chef.
Un président fossoyeur?
Hubert Lacroix a été nommé par Stephen Harper président de la Société Radio-Canada/CBC le 5 novembre 2007. Parmi les antécédents de M. Lacroix figurent quelques aspects intéressants. Celui-ci provient du cabinet montréalais Stikeman Elliott spécialisé dans les fusions et acquisitions d’entreprises. Il a contribué 1 000 $ (le maximum permis par la loi) à la caisse d’un candidat conservateur lors de la campagne électorale de 2006. Son expérience en radiodiffusion se limite à avoir présidé le conseil d’administration de Télémédia quand la famille de Gaspé-Beaubien a décidé de se départir de ses stations de radio.
Quel est le véritable mandat de M. Lacroix? Liquider en pièces détachées Radio-Canada/CBC? En présider l’hémorragie financière jusqu’à ce qu’elle soit réduite en peau-de chagrin?
À quand le jour où Céline Galipeau, Pascale Nadeau, René-Homier Roy et Michel Désautels animeront un télé-radiothon afin d’amasser des fonds pour financer les activités de notre radiodiffuseur national?
À la guignolée des fêtes, sera-ce Enfants soleil qui fera des dons à Radio-Canada/CBC?
L’argent est le nerf de la guerre
Les conservateurs mènent le combat
Souhaitent nous ramener où naguère
L’information était sous contrôle d’État
lundi 16 mars 2009
Québec Jongleries avec l’argent des autres
Henri-Paul Rousseau considère mystérieux le fait qu’il ait autorisé lui-même une série de transactions qui ont mené la Caisse de dépôt et de placement a accumulé près de 60 pour cent du papier commercial adossé à des actifs détenu par des institutions financières au Canada.
La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, ne s’informait pas de l’évolution du Fonds d’amortissement aux régimes de retraites administré par la Caisse même si son rendement négatif occasionne une partie substantielle du déficit inscrit au budget 2009-2010. Ce déficit budgétaire s’inscrit dans la foulée d’une série de baisses d’impôt qui ont eu un impact minime sur le revenu des contribuables à revenu moyen mais a porté un dur coup aux finances du Québec. Maintenant le déficit coûtera des millions $ à ces mêmes contribuables en frais d’intérêt, neutralisant, à terme, le peu de bénéfices découlant des économies d’impôt réalisées.
À la FTQ, encore une fois, la magouille fait surface dans l’ignorance totale du président Michel Arsenault, celui-ci affirmant d’abord qu’il ne peut intervenir auprès des syndicats membres de son organisation et nous apprenant ensuite qu’il a demandé à Jocelyn Dupuis de quitter son poste de directeur général de la FTQ Construction. Le président ne voit pas non plus ce qu’il y a d’insolite à ses fréquentations avec M. Antonio Accurso qui est à la tête de l’une des plus importantes entreprises du secteur de la construction.
Le gouvernement de Jean Charest continue de s’enliser dans le dossier PPP du CHUM tout en dilapidant temps et argent dans son obstination à vouloir consacrer à une tierce partie la responsabilité de la construction et de l’entretien du centre hospitalier, alors que tous les intervenants du milieu s’y objectent et que le partenaire avoue son incapacité financière à poursuivre sans garantie gouvernementale.
L’administration montréalaise du maire Gérald Tremblay ampute de 40 millions $ sa contribution à la Société de transport de Montréal, réclamant de Québec une hausse de sa quote-part en faveur du transport en commun. La direction de la STM affirme sa capacité de faire sa part et être en mesure d’économiser de 10 à 12 millions $ « sans affecter le service à la clientèle » non plus que son programme d’amélioration des équipements, le tout sans hausse de tarifs. Est-ce à dire que la STM, depuis des années, s’administre avec une dizaine de millions $ de trop?
Ça, c’est ce qu’on sait. Qu’est-ce qu’on ignore? Nous voguons dans le brouillard.
Le Québec est-il dominé par une mentalité qui voudrait qu’une fois que notre argent, à titre de contribuable ou de cotisant, est entre les mains de nos dirigeants ceux-ci peuvent en disposer à leur gré ou en nier toute imputabilité dans la gestion? Transparence, saine gouvernance, des balivernes? Les citoyennes et citoyens ne donnent pas leur argent à ceux qui l’administrent, ils leur confient s’attendant à recevoir des services en retour.
Milliers, millions, milliards ne sont plus vôtres
Devenus miens
En dispose comme il me convient
Et dedans je me vautre
La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, ne s’informait pas de l’évolution du Fonds d’amortissement aux régimes de retraites administré par la Caisse même si son rendement négatif occasionne une partie substantielle du déficit inscrit au budget 2009-2010. Ce déficit budgétaire s’inscrit dans la foulée d’une série de baisses d’impôt qui ont eu un impact minime sur le revenu des contribuables à revenu moyen mais a porté un dur coup aux finances du Québec. Maintenant le déficit coûtera des millions $ à ces mêmes contribuables en frais d’intérêt, neutralisant, à terme, le peu de bénéfices découlant des économies d’impôt réalisées.
À la FTQ, encore une fois, la magouille fait surface dans l’ignorance totale du président Michel Arsenault, celui-ci affirmant d’abord qu’il ne peut intervenir auprès des syndicats membres de son organisation et nous apprenant ensuite qu’il a demandé à Jocelyn Dupuis de quitter son poste de directeur général de la FTQ Construction. Le président ne voit pas non plus ce qu’il y a d’insolite à ses fréquentations avec M. Antonio Accurso qui est à la tête de l’une des plus importantes entreprises du secteur de la construction.
Le gouvernement de Jean Charest continue de s’enliser dans le dossier PPP du CHUM tout en dilapidant temps et argent dans son obstination à vouloir consacrer à une tierce partie la responsabilité de la construction et de l’entretien du centre hospitalier, alors que tous les intervenants du milieu s’y objectent et que le partenaire avoue son incapacité financière à poursuivre sans garantie gouvernementale.
L’administration montréalaise du maire Gérald Tremblay ampute de 40 millions $ sa contribution à la Société de transport de Montréal, réclamant de Québec une hausse de sa quote-part en faveur du transport en commun. La direction de la STM affirme sa capacité de faire sa part et être en mesure d’économiser de 10 à 12 millions $ « sans affecter le service à la clientèle » non plus que son programme d’amélioration des équipements, le tout sans hausse de tarifs. Est-ce à dire que la STM, depuis des années, s’administre avec une dizaine de millions $ de trop?
Ça, c’est ce qu’on sait. Qu’est-ce qu’on ignore? Nous voguons dans le brouillard.
Le Québec est-il dominé par une mentalité qui voudrait qu’une fois que notre argent, à titre de contribuable ou de cotisant, est entre les mains de nos dirigeants ceux-ci peuvent en disposer à leur gré ou en nier toute imputabilité dans la gestion? Transparence, saine gouvernance, des balivernes? Les citoyennes et citoyens ne donnent pas leur argent à ceux qui l’administrent, ils leur confient s’attendant à recevoir des services en retour.
Milliers, millions, milliards ne sont plus vôtres
Devenus miens
En dispose comme il me convient
Et dedans je me vautre
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