jeudi 13 septembre 2007
Pas une potiche, un pastiche
Sans doute l’événement festif le plus populaire du Québec, après le Festival de jazz de Montréal, le Festival western de Saint-Tite bat son plein. C’est au beau milieu de cette manifestation, dont la réputation déborde largement les frontières du Québec, que la ministre du Patrimoine canadien a annoncé son programme d’aide supplémentaire de 30 millions $ aux divers festivals.
Sauf que l’annonce faite hier par la ministre Josée Verner est, de toute évidence, la copie conforme du programme élaboré sous la houlette de sa prédécesseure, Bev Oda, qui avait été tassée, lors du remaniement ministériel, en raison de la vague de protestations qu’avait suscité la mise de l’avant de ses politiques.
Qui plus est, de la somme de 30 millions $, seulement 7,4 millions $ sont destinés aux grands festivals. Et la ministre Verner n’a même pas daigné rencontrer la direction de la Coalition des festivals canadiens, pas plus que quelque autre organisateur d’un de ces événements qui attirent des centaines de milliers de personnes chaque année. Mais non, affirme au quotidien La Presse Mme Verner, puisque « il y eu des consultations qui ont été menées dans tout le pays, des tables rondes, au cours desquelles l’ensemble des intervenants ont fait valoir leurs idées, leurs suggestions et leurs besoins. C’est 30 millions $ de bonnes nouvelles parce que c’est accessible à l’ensemble des festivals, aussi bien les petits que les grands ». Toutes ces démarches ont été exécutées sous Bev Oda.
Et la ministre n’a prévu aucune rétroactivité (comme l’avait décrété Bev Oda) pour les festivals qui n’ont reçu aucune somme supplémentaire l’été dernier et qui vont rester gros-jean comme devant avec leur déficit. De plus, le programme supplémentaire est saucissonné : un bout aux grands festivals, un bout aux petits et un autre bout pour des travaux infrastructures en vue d’événements ponctuels.
Heureusement que les « stépettes » de Mme Verner n’ont pas empêché Kenny Rogers de livrer son concert à Saint-Tite hier soir devant une foule monstre dont ne faisait pas partie la ministre, puisqu’elle était à Halifax, en Nouvelle-Écosse, d’où elle a annoncé son programme. Josée Verner a bien choisi le théâtre de son annonce, cette province ne compte même pas ou à peine une population équivalente aux assistances cumulées des festivals de jazz, Juste pour rire et de Saint-Tite.
Les collègues de Josée Verner étaient montés au créneau quand un député adverse l’avait qualifié de potiche, signifiant par là qu’elle n’allait jouer qu’un rôle de figurante à son nouveau poste. Et bien, José Verner, sur la base de son incapacité d’entreprendre quelque initiative qui l’ait démarqué de la ministre précédente, a fait la preuve qu’elle n’était pas une potiche, mais le pastiche d’une véritable ministre de la culture. Organisateurs de Saint-Tite, si vous la voyez, faites-lui monter votre plus fringant bronco, ainsi elle sera dans l’obligation de bouger.
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