mardi 25 septembre 2007

Pétrole : flambée des prix et profits


Le risque de tempêtes dans le golfe du Mexique expliquerait, du moins en partie, le prix record enregistré la semaine dernière par le pétrole à New York et à Londres; 84,10 $ le baril de « light sweet crude », à New York et 79,28 $ le baril de Brent de la mer du Nord, à Londres.

C’est l’annonce faite par l’agence gouvernementale américaine Mineral Management Service à l’effet que cinq plateformes pétrolières et trois derricks avaient été évacués du golfe du Mexique, ces installations se trouvant sur le trajet probable d’une tempête tropicale. Conséquences : plus du quart de la production de pétrole dans le golfe a cessé (360 000 barils par jour), ainsi que plus du tiers de la production de gaz naturel.

Un analyste, Eric Wattenauer, affirme que « les informations laissant entendre que 28 p. cent de la production dans le golfe du Mexique a été stoppée (sic) ont soutenu les cours ».

Le choix des mots n’est pas innocent dans cette assertion : « production stoppée » et « soutien des cours ». Cela reviendrait à dire que les cours allaient ralentir et qu’il fallait les maintenir, quels que soient les besoins à venir quand le temps froid nécessitera plus de chauffage. Ce qui importe, c’est de soutenir les prix sur les marchés.

C’est vrai qu’une tempête tropicale est probable dans le golfe du Mexique. C’est vrai à compter du mois de juin et jusqu’à la fin du mois de novembre. Année après année.

De là à conclure que l’évacuation des plateformes et derricks dans le golfe du Mexique serait une manœuvre pour créer une rareté, puis hausser les prix, à la suite d’un coût supérieur sur les bourses, serait une manœuvre qui permettra ensuite de vendre au détail à prix fort l’essence et le mazout, une fois l’hiver arrivé, il n’y a qu’un pas à franchir. Étrangement, lundi le danger était passé et les travailleurs réintégraient leurs installations. La baisse de production pour cette péridode est tout de même une réalité avec ses conséquences.

L’appétit vient en mangeant. Et les pétrolières sont affamées de profits faramineux. Chaque trimestre amène son lot de records dans la colonne des revenus. Et une analyse d’experts fiscalistes, dont Mme Brigitte Alepin, confirme que nos fournisseurs canadiens de carburant ne pompent pas suffisamment d’argent dans les coffres gouvernementaux sous forme d’impôts, ne contribuant que pour 16 p. cent de leurs profits contre une moyenne de 22 p. cent pour les PME. Le fisc fédéral perd de la sorte, pour la seule année 2005, 1 milliard $, sur des profits de 20 milliards $ pour les producteurs de pétrole.

Les pétrolières ont découvert une formule que leurs clients paient en double : des prix plus élevés pour le plein de l’auto et le chauffage de la maison et plus d’impôts aux particuliers pour compenser le manque à gagner occasionné par le faible niveau de fiscalité de ces mêmes pétrolières.

C’est ce qui s’appelle avoir le beurre, l’argent du beurre, la beurrerie et les vaches à lait.

Une poule cannibale
Dans la végétation prolixe
Couvait imperturbable
Un singe lunatique

Jean-Paul Martino (Osmonde)

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