mardi 11 septembre 2007
Un pavé, y en a marre!
Démontrant une fois de plus sa pugnacité tranquille, l’ex-premier ministre Brian Mulroney, sitôt remis sur pied d’une maladie qui l’a mené à l’antichambre de la mort, lance un pavé dans la marre de ses adversaires d’hier et d’aujourd’hui sous forme de volumineux mémoires. Rien de très étonnant qu’il s’en prenne à Pierre Elliott Trudeau, un adversaire politique de toujours, et à Lucien Bouchard qui a choisi de quitter le Parti conservateur plutôt que d’endosser un accord du lac Meech dilué par les soins d’un Jean Charest mandaté à cette fin par le PM conservateur.
Quiconque a lu les extraits publiés les 6 et 7 septembre derniers dans le Journal de Montréal, puis regardé l’entrevue accordée à Paul Arcand et diffusée à TVA le dimanche 9 septembre, a sans doute saisi la substance du propos abordé par M. Mulroney, rendant presqu’inutile la lecture de la brique produite par les Éditions de l’Homme, à moins, bien entendu de vouloir savourer l’essence de la prose du politicien. Mais là ne réside pas le coeur de la démarche du fils de Baie Comeau.
Sous l’impulsion de son porte-parole officiel, Luc Lavoie, vice-président de Quebecor, l’opération Mulroney illustre à merveille l’application parfaite de la politique de convergence chère à l’empire de PKK (Pierre-Karl Péladeau).
Les Éditions de l’Homme, propriété de Quebecor, prend en charge le manuscrit de Brian Mulroney, en assume la révision, la correction, l’édition et le lancement en grande pompe dans un chic hôtel de Montréal. Le tout est accompagné d’un interdit de possession de l’ouvrage, sauf pour les médias Quebecor. Extraits publiés par le Journal de Montréal, filiale de Quebecor. Entrevue diffusée par TVA le réseau de télévision de Quebecor. La maison de distribution Messageries ADP assume la diffusion du livre en librairie desservant, prioritairement, les librairies Archambault, propriétés de Quebecor.
Qui se demande ce que signifie le terme convergence, en a maintenant l’exemple parfait. Trop parfait? Peut-être.
En accaparant, en moins trois jours, l’attention médiatique à l’intérieur de son propre réseau, repris plus ou moins poliment par les autres médias, étant donné le statut de l’auteur, Quebecor s’est possiblement coupé l’herbe sous le pied. En effet, pourquoi aller quérir le livre à la librairie si les intéressés ont l’impression qu’ils connaissent ce qu’ils voulaient savoir?
Trop c’est comme pas assez, dit l’adage. Si les ventes des mémoires de Brian Mulroney ne sont pas à la hauteur des attentes, Quebecor n’aura qu’à s’en prendre à l’efficacité de sa convergence.
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