lundi 10 septembre 2007

Réplique acerbe


Roger Federer n’entendait pas se faire passer le sapin qui fut le sien lors du tournoi de Montréal. En juillet, le Serbe Novak Djokovic l’avait surpris en remportant la coupe Rogers au stade Uniprix.

À Flushing Meadows, dimanche, Roger Federer a répliqué coup pour coup à son adversaire, ne lui laissant aucune marge de manœuvre. Il faut dire également que la tête de série numéro trois de 20 ans ne s’est guère aidé en ratant pas moins de sept points de match. Federer, somme toute, s’est bien vengé de l’humiliation de Montréal en défaisant Novak Djokovic en trois manches au US Open de New York.

Là ne réside pourtant pas tout l’intérêt des confrontations Federer – Djokovic. De fait, que Federer, originaire de Suisse, un pays où la richesse s’étale à tous les coins de rues des milieux urbains aussi bien que dans la fertile campagne, ait pu développer au maximum son potentiel jusqu’à rafler les plus prestigieux titres des grands chelems du tennis, cela va presque de soi. Mélange de talent et de moyens.

La chose se présente tout autrement pour un joueur d’origine serbe, même s’il possède tout le génie imaginable pour le mener au sommet de la pyramide du tennis mondial. Il y a 10 ans, la Serbie-Monténégro était l’épicentre du chaos issu de la dislocation de la Yougoslavie de Tito. Depuis, le président de l’époque, Slobodan Milosevic, a été traduit devant le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie, où il est décédé en cellule en cours de procès et le Monténégro a acquis son indépendance.

Ce pays disloqué de même pas 15 millions de population, moins de la moitié du Canada, contribue largement, malgré cela, à la cohorte des meilleures raquettes sur la scène internationale : trois joueurs masculins serbes sont parmi les 10 meilleurs, une joueuse dans le même cas.

Un parallèle est possible avec la championne du US Open, la belge Justine Hénin. Encore là, un petit pays moitié moins peuplé que le Canada, avec PIB (produit intérieur brut) à peu près équivalent, dans les 25 K $ par habitant.

Quelle est donc la recette des fédérations de tennis de ces pays? La fédération canadienne, à côté de ses vis-à-vis européennes, démontre une stérilité mortifiante. Quel soutien offre-t-on à nos meilleurs joueurs? Depuis Robert Bédard, champion de la Coupe Davis dans les années 60, où vont nos élites qui vite se retrouvent sans appui? Est-ce question de ressources financières ou d’entraîneurs qualifiés? Est-ce possible de recruter afin d’aider véritablement nos jeunes espoirs?

Les tournois internationaux junior de Granby, Repentigny et Québec ne serviront à rien pour les joueuses et les joueurs canadiens tant et aussi longtemps que nous ne leur assurerons pas le suivi mérité en terme d’entraînement et de compétitions internationales. En dernière minute, Tennis Canada annonce un programme d'entraînement des 10 meilleurs joueurs de 13 à 18 ans, six mois au Stade Uniprix de Montréal, six en compétition internationale. Mieux vaut tard que jamais, mais il était temps!

Dans les cas de la Belgique et de la Serbie, les succès réalisés sont sans doute le résultat, de la part de leur fédération respective, d’une tâche de Tito, euh! De titan.

1 commentaire:

Jean-Pierre STOCKREITER a dit…

Je ne suis pas tres ferru en Politique Quebecoise etant d'origine Francaise. Habitant actuellement aux Ameriques et connaissant personellement l'Auteur de ce commentaire, et apres lecture faite, je me " Marre"d'avance pour le jour ou l'on saura reellement la verite sur la vraie raison qui a incite le reel Auteur de ce Testament! Le pave risque meme de faire deborder la Marre. Moralite de l'affaire: Laisser les Gisans dormir en Paix.