mercredi 12 septembre 2007
Patriotes, vive la nation!
Par Yvan Sinotte
« L’étroite et chaleureuse relation qui existe entre le Canada et l’Australie aujourd’hui est remarquable. Parce qu’elle n’est pas issue de la proximité ou de la nécessité. Nous nous trouvons aux deux extrémités de la planète. C’est l’étoile du Nord qui guide nos rêves, alors que la Croix-du-Sud guide les vôtres. »
Ainsi le premier ministre canadien, Stephen Harper, amorce son discours aux Australiens devant leur parlement, avant d’y ajouter :
« L’Australie est née en Anglais; le Canada en Français, à Québec - il y a 400 ans l’année prochaine – ce qui est reflété jusqu’à ce jour par la présence des francophones et de la « nation québécoise » au sein de notre pays uni. »
Ce contact de notre premier ministre auprès des Australiens n’est pas une première entre nos pays.
Un peu d’histoire au bénéfice de Crocodile Dundee et des dinosaures red neck qui forment toujours un groupuscule d’influence au sein du parti de M. Harper.
D’abord l’Australie. Les Anglais occupent le pays en 1770. Sans doute aux prises avec des geôles trop exigües, 18 ans plus tard ils y établissent une colonie pénitentiaire.
L’hospitalité ayant fait leur réputation, les Anglo-australiens, quelque 50 ans plus tard, recevaient les patriotes de 1837-38 qui avaient échappé à l’échafaud dressé au Pied-du-Courant.Plus chanceux que de nombreux de ses compatriotes,Louis-Joseph Papineau, héraut de la rébellion des Canadiens français au 19ème siècle, a pu s'exiler en France.
Ainsi, en 2007, 170 ans après la révolte patriotique du Bas Canada, le premier ministre canadien se pavane à l’étranger avec la reconnaissance qu’il a consentie au Québec en le qualifiant de nation.
La porte-parole du Bloc québécois pour les affaires intergouvernementales, Vivian Barbot, regrette que le seul endroit où le Québec a sa place sur la scène internationale soit l’Organisation internationale de la francophonie. À l’UNESCO, renchérit Mme Barbot, le Québec a une voix à la condition qu’il soit d’accord avec le gouvernement fédéral.
Le Bloc québécois, comme le Parti québécois, comme tous les nationalistes québécois, durs, tièdes ou mous doivent se rendre à l’évidence, à une réalité qui est aussi vraie aujourd’hui qu’elle l’était à l’époque des Patriotes : nous sommes toujours des Canadiens français. Notre souche n’est pas québécoise. Seule chose qui ait changé : nous vivons dans une province, la province de Québec. Souvenons-nous! Il en sera ainsi tant et aussi longtemps que nous ne manifesterons pas la volonté de changer de statut.
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1 commentaire:
pour une partie de l'histoire de la déportation des patriotes vers l'Australie en 1939 voir l'excellent livre de Louise Simard La route de Parramatta
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